La représentation d’Aesio Mutuelle dans la première ville de l’Aisne fermera ses portes d’ici un an. Résultant de la fusion voici 2 ans des 3 mutuelles Apreva, Adrea et Eovi-MCD, Aesio s’est elle-même rapprochée de la Macif au sein du groupe Aema, 1er mutualiste français et 4e assureur. Ces fusions en cascade permettent des économies d’échelle, qui passent par des regroupements de services et des suppressions d’agences et de services.
Aesio, qui a encaissé plus de 2 milliards d’euros de cotisations l’an dernier, a connu deux exercices déficitaires, de 45 millions d’euros en 2021 et de 70 millions d’euros en 2022. Elle a décidé un vaste plan d’économies, entériné en janvier par son conseil d’administration, et entamé des discussions avec les représentants du personnel.
C’est ainsi que début juin, les 48 salariés de Saint-Quentin, installés dans l’ancien siège social d’Apreva, ont appris qu’ils seraient soit licenciés soit contraints d’aller travailler à Grenoble (Isère). Toujours en Picardie, 30 personnes sont dans la même situation à Amiens (Somme), avec des possibilités de reclassement à Valenciennes (Nord).
D’autres suppressions partout en France
Olivier Brenza, nommé directeur général d’Aesio il y a 6 mois, a fixé l’objectif : « Nous avons actuellement 44 sites en France, et nous resterons positionné sur 12 villes. » Cela fait 32 centres appelés à fermer d’ici mai 2024, comme à Limoges, Clermont-Ferrand, Avignon, Valence, Bourg-en Bresse, etc. Un peu partout, les élus se mobilisent, à l’image de ceux de la région des Hauts-de-France, pour tenter de limiter la « casse », La direction devra indiquer ses choix définitifs en janvier 2024.
Au total, le plan prévoit 387 suppressions d’emploi et 421 autres en mobilité géographique. Pour ces derniers, les délégués syndicaux parlent de « licenciements déguisés », en raison des difficultés induites pour les salariés et leurs familles. 27 sont concernés à Saint-Quentin, mais très peu se disent prêts à déménager à 700 km de là.