
Parce que la situation économique du pays, et notamment celle du secteur du bâtiment, était sans doute trop dynamique au goût du gouvernement pour que celui-ci décide de mettre fin au dispositif Ma Prime Rénov. Lancé début 2020 le dispositif a depuis été régulièrement modifié ou menacé au gré des lois de finances successives. D’ailleurs, souvent critiqué par les professionnels comme par les particuliers pour sa complexité et sa difficile lisibilité, sa suppression déclenche paradoxalement une vague d’émotion.
Il faut dire qu’en ces temps troubles pour le secteur du bâtiment, la suppression d’un tel programme en raison de son trop grand succès pourrait prêter à sourire.
Sauf que dans les faits, les acteurs du bâtiment redoutent un frein sur les commandes de travaux de rénovation, alors que le secteur du bâtiment neuf est à l’arrêt depuis des mois.
Pour le gouvernement, l’arrêt de MPR se justifie à la fois par un engorgement des dossiers et par la multiplication des fraudes (44000 dossiers soupçonnés d’être frauduleux ont été retoqués en 2024). Ce qui est regrettable c’est que partant d’une idée louable, Ma Prime Renov’ concentre en réalité tous les maux ou presque des fausses bonnes idées à la française : des subventions qui compensent des frais trop élevés, une usine à gaz qui ne concerne pas tout le monde, décourage les bonnes volontés, fait parfois gonfler les factures de manière artificielle et attire les tricheurs, sans que l’administration si prompte à refuser un dossier pour une virgule mal placée sans pouvoir lutter efficacement contre les vrais fraudeurs... pour finir en queue de poisson en plein milieu d’une année civile, laissant dans l’expectative les pros comme la population. Alors, à qui profite la Prime ?