Clarins valide son implantation à Troyes
Industrie. Le groupe cosmétique français investit 135 millions d’euros pour sa future usine visant la création de 300 emplois à terme, à Troyes.
Depuis quelques semaines, les planètes semblaient s’aligner parfaitement en vue de l’implantation de la future usine de Clarins à Troyes (voir PAMB 8003). L’un des derniers obstacles a été levé avec la décision des conseillers de Troyes Champagne Métropole de fixer le prix de vente du terrain de 13,4 hectares, avec des mécanismes de réduction, pour qu’il rentre dans le budget d’achat de terrain prévu par Clarins, soit 2,5 millions d’euros. Il faut rappeler que ce projet devait initialement se concrétiser dans l’Aisne, à Saint-Quentin.
L’annonce en avait été faite en 2021 mais depuis, rien n’avait bougé. Le groupe de cosmétiques s’est finalement ravisé pour diverses raisons pour finalement réactiver la piste troyenne en novembre dernier seulement. Depuis, une course contre la montre a été lancée, notamment par l’agence de développement territorial, Business Sud Champagne, et les collectivités locales dont TCM qui gère les terrains du parc du Grand Troyes. Clarins voulait aller vite et pouvoir lancer, dès ce mois de février, les premiers travaux.
Troyes remporte la compétition puisque le groupe français vient d’officialiser son choix le mercredi 8 février, en annonçant le lancement des travaux d’ici la fin du mois pour une mise en production prévue à l’automne 2024. Côté investissements, le groupe Clarins chiffre son engagement global à 135 millions d’euros pour ce qui sera sa deuxième usine de production de cosmétiques, après celle de Pontoise.
Plus de 300 emplois directs
Côté emplois, il est prévu une cinquantaine de créations pour le démarrage de l’usine, et plus de 300 à terme lorsque les 21 lignes de production seront opérationnelles dans cette usine d’une surface de plus de 26 000 m².
« Notre feuille de route ambitieuse prévoit le doublement de notre production, ce qui nous conduit aujourd’hui au déploiement d’un deuxième site et en tant qu’entreprise française, le groupe Clarins a toujours fait le choix de privilégier le « made in France » et les circuits courts », indique Jonathan Zrihen, président et CEO du groupe Clarins, en annonçant son choix pour l’Aube. De son côté, François Baroin, qui s’était beaucoup investi dans ce dossier en tant que président de TCM, se félicite de ce choix.
« Après l’arrivée de Garnica, celle du groupe Clarins est la preuve de l’attractivité de Troyes, son agglomération et plus largement de notre territoire. Avec un investissement attendu de 135 millions d’euros et plus de 300 emplois à terme, cette implantation sera un véritable accélérateur de développement et de rayonnement pour tout notre territoire », ajoute-t-il en félicitant tous les acteurs qui se sont mobilisés, « notre agence de développement économique Business sud Champagne avec Cécile Dindar, préfète de l’Aube, Jean Rottner puis Franck Leroy, président de la Région Grand Est, et Arnaud Magloire, maire de Sainte Savine ».
>LIRE AUSSI : Le nouveau Président du Grand Est s’engage sur les dossiers aubois
« Je me réjouis de l’implantation dans le Grand Est de cet industriel connu mondialement. Outre les emplois créés, c’est aussi un acteur de poids qui vient renforcer tout notre écosystème dédié à la bioéconomie », indique Franck Leroy.
Pour le président de la Région Grand Est, cette implantation est un atout dans l’objectif de faire de cette région l’un des leaders européens de la bioéconomie. La Région accompagnera le groupe dans l’ingénierie de son projet via ses opérateurs et apportera une aide financière à l’investissement. Un accompagnement à la formation et au recrutement sera également proposé pour répondre aux besoins de compétences exprimés. Une aide de 6 millions d’euros a été sollicitée auprès de la Région.
Une SPL auboise pour d’autres implantations
« Après le retour du Coq Sportif et l’édification de son siège mondial à Romilly-sur-Seine, l’arrivée de Garnica et de Bois et Déroulés de Champagne ainsi que la construction de nombreuses bases logistiques dédiées à nos entreprises auboises, gageons que les futurs mois et semestres à venir verront l’arrivée de nouvelles entreprises », réagit Éric Vuillemin, président d’Adenoa, l’agence de développement économique du nord-ouest aubois. « Aussi, la future SPL « Auboise » dédiée au développement économique prend désormais tout son sens et démontre à toutes et tous que nous devons toujours avoir plusieurs coups d’avance ».
Un projet de SPL auboise (société publique auboise) est en gestation. Réunissant les intercommunalités de l’Aube et la Région Grand Est, elle aura pour vocation de construire ou acheter des bâtiments à vocation économique, immédiatement disponibles, afin de répondre rapidement à la demande des entreprises. Si Clarins est la très bonne nouvelle de ce début d’année, d’autres pourraient encore suivre dans les mois à venir.