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Électricité : public, privé, bientôt tous producteurs ?

Énergie. L’autoconsommation de la production de ses propres panneaux photovoltaïques suscite l’engouement des entreprises et des communes.

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Panneaux photovoltaïques installés sur une maison
Les installations de ce type sur les bâtiments communaux et d’entreprises pour produire de l’électricité en autoconsommation se multiplient. (Crédit : DR)

Le constat dressé par l’Observatoire français de la transition écologique fait apparaître une très nette montée en puissance de l’autoconsommation d’électricité. En une année, le nombre d’installations photovoltaïques pour de l’autoconsommation individuelle a progressé de 44 % dans l’Aube, 53 % dans la Marne et la Haute-Marne et 67 % dans les Ardennes.

Désormais, un projet sur deux d’installation photovoltaïque se fait dans l’objectif d’assurer sa propre consommation d’électricité et non de revente sur le réseau public. Et encore, les données d’Enedis arrêtés à fin septembre 2022 ne tiennent pas totalement compte de la ruée vers cette solution avec la flambée des factures d’éléctricité.

« Lorsque j’ai lancé le bureau d’études en 2019, à peine 10 % des entreprises contactées étaient intéressées par une telle solution, actuellement c’est plutôt 70 % », constate Pierre Brouillard, fondateur de ConsultÉnergie.

Pour cet expert des économies d’énergie, produire sa propre électricité solaire est la solution qui s’impose dans le contexte actuel. « Notre travail consiste à aider les entreprises à faire des économies en épluchant les contrats, en mettant en place des plans d’actions pour économiser l’énergie mais aussi de proposer la production d’électricité en autoconsommation », explique le responsable de ce bureau d’études aubois qui travaille avec trois collaborateurs.

Retour sur investissement gagnant

L’évolution technologique permet désormais de produire de l’électricité avec des panneaux pendant plus longtemps et avec une plus grande efficacité, même dans des régions moins ensoleillées. « Le pourcentage de transfert d’énergie est passé de 10 à 20 % en quelques années et le matériel est désormais garanti 20 à 25 ans », fait remarquer Pierre Brouillard.

Conséquence, on peut produire chez soi davantage d’électricité et pendant plus longtemps. Si l’on y ajoute l’augmentation et l’instabilité des tarifs de l’énergie, l’intérêt de l’opération apparaît clairement. Par exemple, ConsultÉnergie est intervenu pour le compte d’une PME auboise de menuiserie dont la facture annuelle d’électricité dépassait les 55 000 euros.


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L’installation de 500 m² de panneaux photovoltaïques sur le toit des ateliers permet d’assurer plus de 70 % des besoins d’électricité et même de revendre le reste de la production lorsque l’entreprise est fermée.

Si l’on ajoute les aides régionales de Grand Est, les économies réalisées en six années sur les factures d’électricité financent la totalité de l’installation. Cette dernière va encore produire pendant au moins quatorze années, ce qui est plutôt intéressant. « Selon les spécificités techniques de l’installation, le retour sur investissement se fait sur quatre à huit ans », analyse le spécialiste.

Rien d’étonnant à ce que les entreprises, comme les collectivités, se tournent vers ce type de solution. Dans l’Aube c’est par exemple le cas de Saint-Julien-les-Villas qui fait poser des panneaux sur ses bâtiments communaux.

Le Club I3A, regroupant les entreprises agro-alimentaires de Champagne-Ardenne, s’y intéresse aussi en organisant une visioconférence, animée par Pierre Brouillard, le mercredi 8 mars à 14h30. (Informations sur https://savourez-la-champagne-ardenne.fr/invitation-le-solaire-photovoltaique-en-autoconsommation-une-opportunite-pour-les-entreprises-alimentaires/)