Collectivités

Dans l’Aube, la sucrerie d’Arcis a de grands projets

Industrie. Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, sur le site de Cristal Union pour constater les efforts de décarbonation.

Lecture 4 min
Dans l'Aube, la sucrerie d'Arcis a de grands projets
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a salué les efforts entrepris sur le site aubois de Cristal Union en promettant le soutien de l’État pour aller plus loin dans la décarbonation. (Crédit : L. Locurcio)

Comme d’autres ministres, Olivier Véran était en mission à la suite de la rencontre à l’Élysée entre le président de la République et les dirigeants des 50 sites industriels français les plus émetteurs de gaz à effet de serre. Pour constater sur place les efforts en matière de décarbonation, le porte-parole du gouvernement a choisi un autre site de Cristal Union dans la région, celui d’Arcis-sur-Aube. Un site qui ne fait d’ailleurs pas partie de la liste des 50, contrairement à celui de la coopérative situé à Bazancourt. Il n’empêche, les problématiques sont les mêmes.

Troisième usine d’Europe en termes de production, la sucrerie d’Arcis produit 220 000 tonnes de sucre industriel par an mais aussi 1,8 million d’hectolitres d’alcool. « Nous fournissons les plus grands parfumeurs français », rappelle au passage Xavier Astolfi, directeur général de Cristal Union. C’est aussi sur le site aubois qu’est produit du bioéthanol en grande quantité. Au plus fort de la campagne betteravière, l’usine accueille un millier de camions par jour chargés de betteraves à transformer. La réduction des besoins énergétiques et de l’empreinte environnementale est une préoccupation constante.


>LIRE AUSSI : Le label bas carbone sous les projecteurs


En cinq ans, 14 millions d’euros ont été investis sur le site, par exemple dans un atelier d’alcool rectifié extra-neutre, un condensateur de buées de carbonations, l’installation de production de biocarburants. Ainsi, le condensateur a permis de réduire la consommation d’énergie de 4,5 %. Un méthaniseur autour des bassins de décantation diminue de 6 % les besoins de l’usine en gaz. Le plan France Relance a contribué à certains de ces investissements.

Chaudière à pulpes

À chaque fois, c’est l’occasion de réduire l’empreinte carbone avec des équipements plus performants. L’objectif ultime serait de tirer profit des 450 000 tonnes de pulpes de betteraves pour produire de l’énergie sous une forme ou une autre. « Nous travaillons avec des partenaires comme Engie, mais il faudrait que la réglementation évolue », indique le directeur à Olivier Véran. Le projet d’une chaudière à pulpes est à l’étude et on avance un montant de 150 millions d’euros pour sa réalisation. « Notre objectif de décarbonation est de 35 % en 2030 par rapport à 2015 et le suivant sera de 80 % à l’horizon 2050 sur la partie industrielle », précise Xavier Astolfi.

Des efforts et des objectifs salués par Olivier Véran, qui a rappelé le plan de cinq milliards d’euros, porté éventuellement à 10 milliards, pour aider les industriels à aller plus loin dans la décarbonation. « On va faire ça dans le sucre, mais aussi dans le verre, le ciment et toutes les industries qui ont besoin de chauffer beaucoup de produits, qui utilisent beaucoup de gaz et d’eau », assure le porte-parole du gouvernement. Reste à peaufiner les détails de ce plan. « Je ne suis pas venu avec mon chéquier mais avec l’engagement ferme qu’aucune entreprise ne sera contrainte à renoncer à des investissements quand ce sont des investissements d’avenir, l’État sera à ses côtés », réagit Olivier Véran.