Champagne / In Vino

Les métiers de demain au cœur du Viti Vini

Emploi. La problématique de l’emploi est au cœur des préoccupations des acteurs du monde viticole, entre crise du covid et modernisation des outils. C’est pourquoi, sur le salon, la passerelle de l’emploi occupera un espace de 400m2 quand les professionnels partenaires seront eux, ouverts à recevoir CV et candidats.

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Les métiers de demain au cœur du Viti Vini
Philippe Ravillon, est également président départemental du Syndicat National des Entreprises de Services et Distribution du Machinisme Agricole (SEDIMA). (Crédit : DR)

La Passerelle de l’emploi, regroupant les acteurs de l’orientation, de la formation et de l’emploi est présente de manière historique sur le salon. Elle est coordonnée par la Maison des Métiers de l’emploi d’Épernay, accompagnée d’une vingtaine de partenaires. Nouveau partenaire cette année, l’organisme de formation Alméa qui viendra présenter ses formations en machinisme agricole et viticole, poste en tension dans toute la filière. Exemple concret chez le concessionnaire de matériel agricole et viticole Ravillon qui recherche « 20 techniciens ».

Sur l’effectif global de 210 personnes, réparti sur 13 bases dans les départements de la Marne, des Ardennes, de l’Aube et de l’Aisne, 160 sont techniciens et magasiniers. Philippe Ravillon, à la tête de l’entreprise éponyme et qui est également président départemental du Syndicat National des Entreprises de Services et Distribution du Machinisme Agricole (SEDIMA) indique : « En France, 5 000 emplois sont à pourvoir dans le domaine du machinisme agricole, 1 000 emplois dans le Grand Est et 250 dans la Marne. »

Et si les métiers techniques sont toujours très recherchés, il faut attirer les jeunes vers ces filières. La Passerelle de l’emploi collabore ainsi avec le Magical Industry Tour de l’UIMM pour proposer aux jeunes ou aux adultes en reconversion, une immersion en 3D dans les nouveaux métiers et outils.

150 offres à pourvoir

Les métiers de demain au cœur du Viti Vini
La Maison de l’Emploi a prévu un riche programme pour les 4 jours du Viti Vini au sein de ses 400 m2 de stand. (Crédit : DR)

Au sein de la passerelle, 150 offres seront à pourvoir, CDD, CDI et offres de stages. « C’est la première fois que nous avons autant d’offres », précise Églantine Chollet, directrice de la Maison de l’Emploi. « Outre l’importance de faire connaitre la diversité des métiers de la filière Champagne, d’accéder et d’échanger avec des entreprises qui recrutent, l’objectif est aussi de présenter les innovations technologiques », poursuit-elle. Car les métiers de demain dépendent aussi des nombreuses innovations technologiques dans les secteurs agricoles et viticoles. La société Ravillon l’a bien compris puisqu’elle a créé une filiale RAV’N’Tech, spécialisée dans les innovations technologiques : « Sur le Viti Vini, nous allons être au cœur de l’innovation car nous allons avoir un pôle robotique. Avec RAV’N’Tech, nous présentons des solutions connectées pour matériels agricoles et viticoles pour le travail du sol et la pulvérisation notamment. »


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L’entreprise va ainsi présenter l’enjambeur autonome d’Exxact Robotics mais aussi le chenillard autonome 100% électrique Jo de Naïo Technologies et l’enjambeur pulvérisateur autonome YANMAR « L’idée est notamment de répondre à la problématique des vignes inaccessibles et de lutter contre le retournement et la contamination de produits. Ce type de produits est innovant car il sécurise l’utilisateur qui le pilote à distance. » Au niveau des formations de ces outils, Ravillon vient d’obtenir la certification QUALIOPI, qui atteste la qualité des formations délivrées aux clients et aux personnels et leur permet une prise en charge par les fonds de la formation professionnelle.

Participer à nourrir le monde

L’évolution des machines et des métiers nécessite d’être formé en amont, lors de CAP et BTS maintenance agricole. « Participer à nourrir le monde et à relever les défis environnementaux est un métier d’avenir et il y a une diversité d’offres à pourvoir avec les technologies qui évoluent », soutient Philippe Ravillon. D’autant que ces métiers offrent de belles perspectives aussi bien salariales que d’évolution de carrière. « Il faut donner envie aux jeunes de se diriger vers ces métiers. Dans l’artisanat, les métiers de chefs ou pâtissiers ont explosé après les émissions télé. Dans nos métiers, il existe aussi des concours comme les Olympiades de Métiers, les World Skills dont il faut parler. »

C’est pourquoi la Passerelle de l’emploi innove aussi en proposant un bar à jobs, un plateau tv avec des Facebook live mais aussi avec Pôle emploi, des recrutements par simulation, basé plus sur les compétences que sur les expériences du CV. « Des entreprises comme Sparflex l’utilisent régulièrement et ça marche, cette méthode se base beaucoup sur la motivation et les capacités à s’adapter », explique Aurélie Henry, chargée de projet à la Maison de l’Emploi. Un simulateur de conduite de tracteur / enjambeur sera aussi en démonstration.