Politique

Xavier Bertrand lance son nouveau parti

Politique. Le président des Hauts de France a annoncé le lancement de « Nous France ». Il appelle ses partisans à le rejoindre le 1er octobre prochain à Saint-Quentin, à l’occasion de la réunion fondatrice de ce nouveau parti.

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Photo de Xavier Bertrand
Xavier Bertrand (Crédit : DR)

L’initiative de l’ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy est une demi-surprise. Après la désignation, par les militants LR, de Valérie Pécresse comme candidate à la présidentielle, il avait dit vouloir se consacrer à « ma région, dans laquelle j’habite, je vis ». Mais il ne paraissait pas, aux yeux des observateurs, avoir abandonné toute ambition nationale. Xavier Bertrand a continué, depuis la réélection d’Emmanuel Macron, à tisser ses réseaux. Il a répondu aux candidats de droite aux législatives, qui lui demandaient de venir les soutenir. Il s’est déclaré satisfait de voir que le président à peine réélu était privé de majorité parlementaire. « Rien ne se fera sans LR », a-t-il aussitôt pronostiqué. Il a aussi défini d’une formule la ligne que devrait adopter, selon lui, la droite vis-à-vis du gouvernement : « On n’est pas des bloqueurs et on n’est pas à vendre. »

Mais la perte du contrôle du pouvoir exécutif sur l’Assemblée nationale rebat les cartes et balaie les stratégies articulées sur la durée du mandat présidentiel. Il n’y a plus de certitudes. Les prétendants doivent se préparer à toutes les éventualités : crise parlementaire, blocage institutionnel, mais aussi effritement ou dislocation de l’opposition de droite comme de gauche, dissolution de l’assemblée, référendum… Cela suppose une grande liberté de mouvement, à l’exemple d’Emmanuel Macron avant l’élection de 2017.

La course à droite

C’est ce qu’a anticipé un pair et concurrent de Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. En renonçant à briguer la présidence de LR, il prend date pour la prochaine présidentielle, tout en gardant sa liberté de manœuvre. Il oblige aussi ses éventuels rivaux à dévoiler leurs intentions.


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Valérie Pécresse doit encore digérer sa défaite à la présidentielle, avant de se pousser du col. Eric Ciotti, qui s’était qualifié pour le 2ème tour de la primaire, s’est déjà déclaré candidat, la décision de Laurent Wauquiez lui dégageant la voie. Aurélien Pradié, élu du Lot, se veut le porte-drapeau de la nouvelle génération. Michel Barnier se verrait bien en candidat de compromis, face au risque de fracture que provoquerait la désignation de Ciotti. Et d’autres encore envisagent de s’aligner...

Pas à pas

Pour tous ceux qui ambitionnent de jouer les premiers rôles, quel que soit leur bord, la situation est complexe, voire instable. Elle l’est un peu plus pour Xavier Bertrand, qui doit surmonter son échec de la primaire. S’il ne serait guère opportun pour lui de se précipiter, il ne peut non plus laisser ses concurrents, Laurent Wauquiez en premier lieu, mais aussi Eric Ciotti s’il accède à la présidence de LR, prendre trop d’avance.

Se distinguer sans s’exposer inutilement, c’est donc ce que lui permet le lancement de « Nous France », qu’il présente comme un complément et non un rival de LR. Le site, déjà en ligne, s’ouvre sur une déclaration de son président, déclinant de façon très œcuménique les principaux thèmes de la droite : identité, sécurité, travail, égalité des droits, avec, c’est sa petite musique à lui, une grande importance attachée aux « territoires », mais sans autre précision. Il invite, suivant un rituel bien rodé, ses partisans à le rejoindre le 1er octobre à Saint-Quentin, ville dont il a été le député et le maire et qui fut à la base de son ascension politique, voici vingt ans déjà.