Hommes et chiffres

Me Ahmed Harir, défenseur de la justice de proximité

Justice. Me Ahmed Harir a pris ses fonctions de bâtonnier des Ardennes le 1er janvier 2023.

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Ahmed Harir
Avocat pénaliste, Ahmed Harir espère obtenir la création d’un pôle criminel dans les Ardennes au cours de son mandat de deux ans. (Crédit : HARCOURT)

Avocat installé à Charleville-Mézières, Me Ahmed Harir est, depuis le 1er janvier 2023, le nouveau Bâtonnier des Ardennes. Une nouvelle fonction qui tient à cœur à ce pénaliste qui a intégré l’Ordre des avocats assez rapidement après la prestation de son serment le 14 février 1995.

« Quand on aime sa profession, on s’intéresse à elle et au fonctionnement de ses institutions », souligne-t-il. C’est donc assez naturellement, qu’après avoir présidé plusieurs commissions et exercé différentes responsabilités au sein de l’Ordre, qu’Ahmed Harir a candidaté au Bâtonnat, soutenu par ses confrères, et a été élu par ses pairs en novembre 2021, comme c’est la tradition à mi-mandat de son prédécesseur, Me Emmanuelle Tulpin.

« C’est toujours un honneur d’avoir la confiance de ses pairs », explique celui qui représente ainsi la soixantaine d’avocats inscrits au barreau ardennais. « C’est un honneur et une fierté d’avoir été désigné. C’est aussi l’occasion pour moi de donner de mon temps, de mon savoir, de mon expérience et de mon réseau au service du Barreau des Ardennes ». Parmi les missions du Bâtonnier, figurent notamment celles de défendre les intérêts de la profession et de la représenter auprès des autorités judiciaires et administratives. Il doit également veiller aux bonnes relations et gérer les éventuels conflits qui surviendraient - entre les avocats et les magistrats, entre les avocats et leurs clients et entre les avocats eux-mêmes.

« Il est important que les avocats entretiennent de bonnes relations avec les magistrats du Parquet comme ceux du Siège. Avocats et magistrats œuvrent dans un objectif commun : le bien du justiciable ».

Un Travail collectif

« Un Bâtonnier ne travaille pas seul, il est accompagné du Conseil de l’Ordre qui lui-même travaille en commissions thématiques ». Un Conseil composé de 12 confrères d’Ahmed Harir et qui s’est réuni pour la première fois le 17 janvier sous la Présidence de son nouveau Bâtonnier.

« De nombreux sujets sont débattus lors des réunions du Conseil. Et si un sujet nécessite un vote en Assemblée générale, la question doit être étudiée par le Conseil de l’Ordre en amont ».


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Très attentif à l’actualité, le nouveau Bâtonnier surveille de près le dossier de la réforme des retraites, sujet épineux pour les avocats qui avaient enclenché un mouvement de grève début 2020 contre une réforme de leur régime de retraite. Si le projet avait été abandonné après plusieurs semaines de lutte, les avocats restent aujourd’hui mobilisés.« Nous sommes toujours vigilants sur les réformes et sur ce qu’on peut parfois essayer de retirer à notre profession », note Me Harir, qui, en tant que Bâtonnier est membre de droit de la Conférence des Bâtonniers qui réunit tous ses homologues de France pour travailler sur les thématiques professionnelles.

Et les sujets ne manquent pas.« Nous sommes actuellement à un moment charnière où, avec les Etats Généraux de la Justice, les réformes pleuvent, avec de nombreuses évolutions à la clé, comme la refonte du code pénal ou du code de procédure pénale, par exemple ».

Au niveau des dossiers plus locaux, le Bâtonnier des Ardennes suit également de très près le débat autour de la généralisation de la Cour criminelle.« Il ne faut pas que la Cour criminelle vienne sonner le glas de la cour d’Assises et de son jury populaire », insiste le pénaliste, très attaché au verdict rendu par les citoyens plutôt que par les magistrats professionnels.

Habitué à plaider au-delà des frontières ardennaises, il s’est également fixé une priorité au cours de son mandat de deux ans, au service de la justice de proximité : « Mon objectif est d’obtenir un deuxième juge d’instruction dans les Ardennes. Nous avons à la fois le contentieux et la masse qui justifient un deuxième juge d’instruction et donc de créer un pôle criminel ardennais ».