La Cité du vitrail entre enfin dans la lumière
Patrimoine. Après des années de préparation et de travaux, le nouveau haut-lieu culturel aubois a été officiellement inauguré.
Depuis le 17 septembre, date officielle de l’ouverture au public, la Cité du vitrail de Troyes est désormais un lieu culturel de premier plan au niveau national et international. Une date qui marque aussi l’aboutissement d’un projet porté par le Département qui cherchait une nouvelle destination à l’Hôtel-Dieu-le-Comte. Avant l’ouverture de la Cité du vitrail sous sa forme définitive, une préfiguration avait fonctionné avec des expositions temporaires, des visites guidées et des ateliers pédagogiques. Entre 2013 et 2018, plus de 170 000 visiteurs ont été accueillis, démontrant déjà l’engouement pour la thématique du vitrail. En 2018, les travaux de restauration de l’aile ouest de l’Hôtel-Dieu-le-Comte avaient été lancé pour un coût de 16 millions d’euros, en prévision de l’installation de la Cité du vitrail.
Le choix du vitrail étant logique puisque le département de l’Aube réunit un ensemble unique en Europe, représentant plus de 9 000 m² de verrières antérieures à la Révolution et répartis dans plus de 350 églises et bâtiments publics. La Cité du vitrail propose notamment des parcours pédagogiques pour comprendre l’art du vitrail et son évolution à travers le temps. Grâce à une scénographie bien pensée, le visiteur peut tout savoir des techniques des maîtres-verriers, dont un certain nombre de Troyens. « L’idée est de donner des clés de lecture en abordant le côté technique, la création, de parler des hommes et des femmes qui ont fait le vitrail et qui le font encore aujourd’hui », explique Anne-Claire Garbe, conservatrice.
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L’objectif est de s’adresser à tous les publics, le vitrail n’étant pas confiné à l’art religieux. C’est ainsi que des créations contemporaines côtoient des créations beaucoup plus anciennes. C’est le cas d’un vitrail troyen de la fin du XIIe siècle, exposé dans la « salle du trésor » (voir photo ci-contre) qui lui est entièrement dédiée. Restauré par la Manufacture Vincent-Petit de Troyes, il avait été acheté en 2018 par le Département à l’occasion d’une vente publique alors qu’il était porté disparu depuis le début du XXe siècle. « Dans les églises, les vitraux les plus anciens étaient remplacés par de nouvelles créations sans que l’on connaisse toujours la destination de ceux qui étaient déposés », rappelle Flavie Vincent-Petit. Des créations modernes sont aussi présentes comme le lustre monumental en verre spécialement créé par le maître-verrier troyen Alain Vinum. Un lustre de 200 kilos et 15 mètres de haut composé de 24 manchons en verre.
Un lieu vivant
Des ateliers pédagogiques permettront de s’initier à la pratique artistique. Plus qu’un musée, il s’agit d’un lieu vivant où le public pourra rencontrer régulièrement artistes, maîtres-verriers ou historiens. Au-delà de l’ouverture au grand public, la Cité du vitrail comprend aussi un pôle de recherche et de documentation pour les chercheurs et spécialistes du vitrail. Il est également prévu d’organiser des rencontres et des colloques de haut niveau de façon régulière. Pour accroître l’attractivité du lieu, un partenariat avec la ville de Troyes a été noué par le Département pour proposer une visite de la Cité du vitrail et de l’Apothicairerie avec le même ticket.
C’est la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, qui est venue à Troyes pour inaugurer officiellement la Cité du vitrail. La ministre a profité de son passage dans l’Aube pour visiter le chantier des travaux de la tour sud de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Troyes financés dans le cadre du plan de relance. À noter encore que l’entrée du musée sera exceptionnellement gratuite pour tous du 17 au 31 décembre.