Venture Orbital Systems lève 10 millions d’euros et devient Latitude
Spatial. Venture Orbital Systems (VOS), la start-up française, spécialisée dans le développement de lanceurs spatiaux et de moteurs-fusées, annonce avoir levé 10 millions d’euros.
Venture Orbital Systems (VOS), la start-up française, spécialisée dans le développement de lanceurs spatiaux et de moteurs-fusées, vient de lever 10 millions d’euros à l’occasion d’une levée de fonds en série A*. Une opération réalisée dans le cadre d’un tour de table mené par Crédit Mutuel Innovation, Expansion (fonds dédié à l’Aérospatial, au New Space et à la Défense, co-fondé par Charles Beigbeder et Starburst) et le fonds French Tech Seed, géré pour le compte de l’Etat par Bpifrance dans le cadre de France 2030. Par la même occasion, la pépite rémoise qui possède son site de production à Reims (Marne), annonce son changement de nom pour devenir Latitude. « Cette levée de fonds marque une nouvelle étape dans le développement de Latitude. Elle atteste la pertinence de notre modèle et l’intérêt de notre offre pour les acteurs du marché », explique Stanislas Maximin, fondateur et CEO de Latitude, qui veut désormais « démocratiser l’accès à l’espace et contribuer à imposer la France sur le segment très disputé des microlanceurs spatiaux ».
L’entreprise aérospatiale est spécialisée dans le développement de nanosatellites et de son propre lanceur baptisé Zéphyr. Avec leur taille de quelques dizaines de centimètres et leur coût réduit, les nanosatellites offrent en effet un nouveau mode d’accès à l’espace et de nouvelles opportunités d’applications scientifiques et commerciales. Véritable fusée de 17 m de hauteur, Zéphyr aura la capacité d’envoyer plusieurs nanosatellites jusqu’à 600 km d’altitude. Grâce à cette opération de levée de fonds, à laquelle participent également l’investisseur historique UI Investissement et un pool d’investisseurs industriels (Nicomatic, ADF et Comat), Latitude va disposer des moyens nécessaires au développement de son moteur Navier et de sa gamme de services destinés aux opérateurs et constructeurs de nanosatellites (logistique, assurance, régulation).
« Avec cet investissement, Crédit Mutuel Innovation confirme son rôle d’investisseur engagé, aux côtés des fleurons de l’industrie française de demain. Le choix des solutions technologiques et les hommes les développant, nous ont convaincu de la pertinence de ce projet du New Space. Cette opération permettra à l’entreprise d’accélérer sa feuille de route R&D et son industrialisation rapide », déclare Maxence Valero, investisseur chez Crédit Mutuel Innovation.
Un développement à pleine vitesse
Entièrement imprimé en 3D par les équipes luxembourgeoises de Saturne Technology, le moteur Navier allie architecture performante, rapidité de fabrication (une semaine), agilité et gain sur les coûts de production, afin de proposer l’offre commerciale la plus compétitive. « Nous l’avons reçu la semaine dernière dans notre usine rémoise et il est en cours d’instrumentalisation vers les premiers tests. Nous avançons à grande vitesse », poursuit Stanislas Maximin, qui s’annonce prêt à effectuer les premiers test opérationnels entre octobre et décembre 2022. Le moteur étant imprimé en 3D en une semaine, il nécessite environ 11 semaines de travail ensuite pour procéder à un travail d’usinage et de réalisation du système de refroidissement notamment, qui s’avère extrêmement complexe à effectuer.
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Dans le cadre de son développement, Latitude prévoit également de continuer le développement de sa gamme de services liés au lancement de nanosatellites, comme la prise en charge de la logistique, des aspects légaux et d’assurance, destinée à couvrir les opérateurs de nanosatellites dans l’ensemble de leur parcours vers l’espace. « Latitude est l’exemple de l’entreprise spatiale que nous sommes déterminés à accompagner. Audace raisonnée, travail acharné, confiance face aux vicissitudes, compétences pluridisciplinaires, voilà les ingrédients du New Space français et européen qui décolle enfin et qu’Expansion est très heureux de soutenir ! », souligne Charles Beigbeder, co-fondateur d’Expansion.
« Nous avons été séduits par cette équipe jeune et dynamique qui porte une vision ambitieuse et qui a su s’entourer de talents et partenaires clés pour mener à bien son projet, déclare Adrien Muller, investisseur chez Bpifrance. Cette levée de fonds est un pas de plus pour la société dans sa volonté de simplifier et démocratiser l’accès à l’espace. Ce tour de table représente également l’ambition du volet spatial France 2030 de permettre à la France de prendre toute sa place dans les nouveaux usages du spatial pour faire émerger de nouveaux champions industriels ». Le 1er tir de Zéphyr est prévu fin 2024 avant une cadence régulière de plusieurs dizaines de lancements par an en 2030. Pour rappel, selon Euroconsult, le marché des nanosatellites devrait représenter 4 317 milliards de dollars au cours de la décennie 2020-2030.
* Les levées de fonds en série A concernent des entreprises déjà créées et souhaitant financer leur développement. Ces opérations entrent dans la catégorie du capital développement et sont destinées à financer l’accélération de la croissance de l’entreprise, à la fois interne et externe.