Entreprises

Venture Orbital passe à la vitesse supersonique

Aérospatial. La start-up, qui conçoit à Reims des micro-lanceurs spatiaux, pourrait faire sienne la devise olympique : elle vient d’emménager dans une unité de production de 1 700 m2, va engager 40 salariés l’an prochain, et s’apprête à lever 140 M€ pour son développement.

Lecture 4 min
L’équipe actuelle de Venture Orbital System, 27 salariés « jeunes et dynamiques », dont la moyenne d’âge est de… 27 ans ! JR

À peine Venture Orbital Systems (VOS) était-elle arrivée à Reims, en septembre 2020, avec une dizaine de collaborateurs, que ses premiers locaux s’avéraient déjà trop exigus. De fait, les salariés de la start-up seront 35 à la fin de l’année, et 40 nouvelles arrivées sont prévues l’an prochain ! Mais il s’agit également de construire « Zephir », un « lanceur léger » constitué de 2 étages pour une longueur totale de 15 mètres, destiné à positionner en « orbite basse » (entre 500 et 800 km au-dessus de la terre) des nanosatellites (moins de 20 kg), pour un marché en forte expansion.

« Les prévisions - d’ailleurs vraisemblablement sous-évaluées - tablent sur plus 800 nano-satellites en 2025 »

Stanislas Maximin cofondateur et CEO de la start-up : « Actuellement, 400 nano-satellites sont lancés chaque année. Les prévisions - d’ailleurs vraisemblablement sous-évaluées - tablent sur plus 800 nano-satellites en 2025. » VOS se positionne donc sur le marché des petits lanceurs orbitaux en développant une industrialisation destinée à en faire baisser les prix et les délais de réalisation, avec l’ambition de devenir un leader mondial du secteur.

Un autre site de production en perspective

Comme le soulignait avec une certaine fierté Stanislas Maximin, « le président de la République a souhaité que la filière française soit en mesure de proposer des micro-lanceurs en 2026, le nôtre, baptisé Zephyr, sera opérationnel en 2024 ! » C’est également en 2024 que le chef d’entreprise imagine avoir besoin d’un nouveau site de production - mais toujours à Reims - qui verrait sortir alors plusieurs dizaines de nano-lanceurs par an.

Stanislas Maximin lors de l’inauguration des nouveaux locaux de production de Venture Orbital Systems, devant un modèle du futur nano-lanceur Zephyr. VOS

Ces projections de production reposent déjà sur des commandes fermes - dont Stanislas Maximin ne dira rien de plus. Cela suppose évidemment quelques investissements. VOS va se tourner vers des investisseurs privés français et européens, la BPI, l’Etat… pour lever 70 M€ destinés au développement de Zephir jusqu’à son premier vol ; une deuxième levée de fonds de 70 M€ également est prévue pour développer la force commerciale dont les effectifs vont être triplés dès l’an prochain.

Arnaud Robinet, le maire de Reims, qui a donc procédé à l’inauguration des nouveaux locaux de la rue Rosa Luxemburg, le 19 octobre dernier, se réjouissait de voir en Venture Orbital Systems l’exemple dont a besoin la France dans son ambition de réindustrialisation de l’économie, rappelant que le Grand Est est justement la deuxième région industrielle française, et que cela s’inscrit également dans le développement économique de Reims et le projet de territoire du Grand Reims. À ces divers titres, Venture Orbital Systems semble disposer de belles perspectives pour aller plus vite, plus haut, plus fort.