Une friche industrielle en quête de reconversion
Urbanisme. Le site historique de Doré Doré à Fontaine-les-Grès fait l’objet d’une étude et de réflexions pour lui donner un nouvel avenir.
L’ancien site Doré Doré de Fontaine-les-Grès a définitivement fermé ses portes en 2011. Pourtant, les bâtiments dont la construction s’est étalée sur un siècle, au fur et à mesure des besoins, abritent encore des machines, des bureaux et des montagnes de cartons.
Des machines sont encore en place un peu partout, comme l’impressionnant moteur de navire transformé en générateur électrique. Ou encore des ateliers avec des métiers à tricoter qui ont fait la renommée de la marque auboise. Un décor qui inspire aujourd’hui les adeptes d’exploration urbaine - « l’urbex » – qui diffusent régulièrement des vidéos de « l’usine de chaussettes abandonnée » sur les réseaux sociaux. Doré Doré et Fontaine-les-Grès, commune de 900 habitants entre Troyes et Romilly-sur-Seine, c’est une très longue histoire.
Ce fleuron de l’histoire industrielle auboise, créateur de la marque de chaussant DD, a compté jusqu’à 1 700 salariés dans les grandes années. À l’approche des années 2000, l’entreprise familiale est confrontée à la concurrence des importations et doit chercher un repreneur. En 2003, le patron de Gallo, un groupe familial italien, reprend l’entreprise auboise à la barre du tribunal de commerce. Malgré les efforts pour maintenir encore une production à Fontaine-les-Grès, les plans sociaux se succèdent et le repreneur finit par jeter définitivement l’éponge.
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Si la marque bicentenaire poursuit sa route, elle n’a plus de lien direct avec son berceau historique, si ce n’est l’ancien site industriel que le repreneur italien serait aujourd’hui disposé à céder. Une opportunité qu’entend bien saisir la Communauté de communes Seine et Aube. « Il y a des choses à faire pour redonner vie à ce site de plus de 3 hectares situé au centre de Fontaine-les-Grès. Tout est envisageable depuis les activités économiques jusqu’au logement, mais il faut savoir avant dans quoi on va s’engager », résume Loïc Adam, le président de cette intercommunalité.
Une première étude lancée
C’est d’ailleurs pourquoi une étude programmatique a été lancée par l’EPFGE, l’Établissement Public Foncier du Grand Est, à la demande de la communauté de communes Seine et Aube. Le but de l’opération est de dresser un état des lieux technique très précis de tous les bâtiments concernés ainsi que des travaux à mener, par exemple en matière éventuellement de dépollution. Une étude préalable au montage d’un projet de rénovation de la friche industrielle.
« Il n’est pas concevable que ce site structurant et symbolique demeure en état de friche », reconnaît la préfète de l’Aube, Cécile Dindar. L’État pourrait apporter sa pierre financière à l’édifice dans le cadre des « fonds friches » désormais inclus dans les fonds verts. Des fonds de reconversion qui ont déjà été sollicités à plusieurs reprises dans le département où des friches industrielles, notamment de l’industrie textile, sont encore bien présentes. Il faudra du temps, des moyens financiers conséquents et d’autres partenaires encore pour bâtir dans un premier temps le projet de réhabilitation.