Vitry-le-François, ville durable et exemplaire
Urbanisme. Il baignait déjà dans la gestion verte de sa commune, devenu Président des Ecos Maires de France, Jean-Pierre Bouquet se doit d’être encore plus exemplaire et Vitry-le-François de devenir un laboratoire du développement durable.
Jean-Pierre Bouquet est un acteur heureux de la COP 15 qui vient de se dérouler à Montréal. Le Maire de Vitry-le-François ne cache pas sa fierté du résultat historique obtenu lors de cet accord mondial sur la biodiversité, comme de sa toute récente élection à la présidence des Eco Maires. Mais de quoi est-il question dans les deux cas ?
Association Nationale et Internationale des Maires et des Elus locaux pour le Développement Durable, le réseau des Eco Maires rassemble dans le monde entier des élus de communes et d’agglomérations de toutes tailles, regroupant notamment en France environ 2 000 collectivités. Le réseau a pour mission la promotion des bonnes pratiques et leurs échanges entre collectivités. Il est aussi une instance de lobbying auprès des Gouvernements sur toutes les questions écologiques. Créé en 1989, il compte parmi la cinquantaine de ses membres fondateurs, Jean-Pierre Bouquet, Bernard Stasi, alors Maire d’Epernay, Philippe Seguin, Maire d’Epinal ou encore André Rossinot, Maire de Nancy. Il vise la transformation du modèle de production dans le sens de la transition énergétique, notamment.
195 pays pour le sauvetage de la biodiversité mondiale
La COP 15, Conférence des Nations Unies sur la Biodiversité, qui vient de se tenir au Québec est une réussite pour le nouveau Président des Ecos Maires de France : « C’est un accord ambitieux, réaliste et applicable et nous avons pu cibler des objectifs précis, par exemple la protection de 30% des terres et de 30% des mers d’ici à 2030 ».
Jean-Pierre Bouquet insiste sur la présidence chinoise de cette COP 15 : « Un résultat historique, puisqu’on aboutit à un accord qui n’était pas forcément prévu. On peut comparer ce bilan à celui des Accords de Paris. L’important c’est d’avoir acté l’accord, avec une évaluation qui n’est pas normative. C’est primordial qu’un pays comme la Chine, plus important pollueur mondial, ait été moteur dans cet accord. Protéger 30% des espaces mondiaux dégradés, est une belle avancée. À Montréal, on a abordé les modes de culture, l’utilisation des intrants, l’encouragement des modes de production qui favorisent la sauvegarde de la biodiversité et bien d’autres points essentiels ».
La voix verte de Vitry au Canada
C’est en sa qualité de Président français des Eco Maires que Jean-Pierre Bouquet s’est fait entendre à Montréal, en privé et en public. En privé, pour dire ses regrets au Ministre chinois de l’environnement quant à la destruction des terres rares en Chine au service de la fourniture de métaux spécifiques à la fabrication des moteurs de voitures électriques. Qui a dit que les moteurs électriques étaient un modèle de préservation de l’environnement ? Le Président Bouquet a mis les pieds dans le plat. L’histoire ne dit pas l’appréciation de Huang Runqiu sur cette conversation.
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Quant au modèle vitryat, la vitrine fut publique et voici pourquoi, parole de Maire : « Sur la place de l’Hôtel de Ville de Vitry-le-François, la superficie d’asphalte a été diminuée de 40%, on a augmenté de 30% les espaces verts, toutes les eaux qui tombent en surface s’infiltrent dans la nappe phréatique et entretiennent la vie des arbres plantés. À Vitry-le-François, nous anticipons vis-à-vis, du réchauffement climatique, des conditions de soutenabilité d’ici à vingt ou trente ans. Exemple : nous supprimons certaines routes, comme le boulevard Carnot, et nous les remplaçons par des parcs urbains. La circulation n’est pas fermée, elle devient contrainte, juste pour sortir de la voiture reine ».
Vitry-le-François, une ville plus verte pour demain
Mettre en acte ses convictions, c’est l’un des buts des Eco Maires porté par Jean-Pierre Bouquet. Le Maire de Vitry-le-François devient intarissable sur le sujet : « L’idée de créer des zones à faible émission n’est pas à rejeter et d’autres modes de déplacement sont envisageables et réalisables. On renature la ville. Hier, la ville protégeait ses habitants. »
« Aujourd’hui, dans un mode participatif, les habitants doivent protéger les villes. Mais, on ne fera pas le bonheur des citoyens contre eux. Nous changeons la nature de nos investissements, au travers d’un budget vert. »
« Nous construisons avec des matériaux biosourcés, nous essayons de nous affranchir du gaz ou du pétrole, de construire des bâtiments basse consommation, nous changeons la totalité de l’éclairage public, avec l’adoption de l’éclairage Led et le pilotage pour obtenir des économies de l’ordre de 40% pour la commune. »
À la question du Zéro Artificialisation Net des Sols, Jean-Pierre Bouquet répond que la ville est en phase de reconquête des friches industrielles avec des dossiers concrets comme celui, par exemple, de la construction d’un éco quartier sur la friche Nithart. Pour autant, rien ne se fera au détriment des projets économiques, matrices du développement du tissu productif.
Convaincu, le Maire de Vitry-le-François conclut : « Je considère que, dans le passé, nous avons beaucoup construit en périphérie avec des résultats moyens, extension des réseaux, en tout genre, urbanisation démesurée avec des emprises lourdes au sol et au final des pertes démographiques. Le modèle est largement périmé ». Attention, le discours se veut pragmatique et surtout pas punitif. Qu’est-ce que l’on fait ensemble pour un monde un peu plus vivable ? La Ville fait et demande à ses administrés de faire aussi. Un discours qui a résonné au cœur de la COP 15 de Montréal et qui explique pourquoi certains parcs de Vitry-le-François sont entretenus par des moutons.