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Une filière de béton recyclé en construction dans l’Aube

Bâtiment. Initiée par Alexandre Réaut, chef d’entreprise à Courteron, cette filière vise à valoriser le béton issu de démolition dans des bâtiments neufs.

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Alexandre Réaut, Violaine Mouret et Nicolas Favin
Alexandre Réaut, Violaine Mouret ainsi que Nicolas Favin, secrétaire général de la Capeb Aube. (Crédit : L. Locurcio)

Utiliser davantage de béton recyclé pour la construction de nouveaux bâtiments, c’est désormais techniquement possible. « Jusqu’ici les bétons issus de la démolition sont réutilisés pour les travaux routiers lorsqu’ils sont traités par une plateforme spécialisée, mais il est possible aujourd’hui d’aller plus loin et de le valoriser davantage dans la construction », explique Alexandre Réaut. D’autant qu’une part des bétons de démolition finit aussi en centre d’enfouissement de déchets inertes. Chef d’entreprise aubois à la tête d’une entreprise de terrassement et travaux publics, basée à Courteron, dans le Barséquanais, il a aussi investi pour développer une nouvelle activité de traitement et recyclage de déchets de BTP. Une plateforme d’un hectare équipée de concasseurs est déjà en activité.


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« L’idée est maintenant de pouvoir en amont être plus efficace pour détourner les déchets valorisables qui vont à l’enfouissement et, en aval, de trouver des débouchés régionaux au béton recyclé sur les chantiers de construction », résume Alexandre Réaut. Avec l’aide d’une jeune diplômée de l’École supérieure de design de Troyes, Violaine Mouret, il a lancé la démarche CRB (Communauté de Recyclage du Barséquanais). Un projet collectif, suivi avec intérêt par les collectivités locales et les organisations professionnelles comme la Capeb Aube par exemple. « CRB est une démarche collective et de maillage territorial qui s’inscrit dans le développement durable et l’économie circulaire », ajoute le chef d’entreprise.

Une solution qui s’impose

Le béton recyclé dans la construction pourrait réduire la pression sur les ressources naturelles de granulats et en limiter le transport sur de longues distances. Il est d’ailleurs de plus en plus difficile d’ouvrir de nouvelles carrières à cause des contraintes environnementales et administratives. Recycler le béton issu de la démolition dans la fabrication de béton frais apparaît comme une solution idéale, d’autant que des certifications ont été mises en place. Il reste que cela passe aussi par un maillage territorial et l’implication de toute une filière qui va de ceux à avoir des bâtiments à démolir à ceux qui en construisent de nouveaux, en passant par les industriels qui fabriquent du béton.

« Cette installation a pour objectif d’être davantage responsable sur la production du béton, qui est fortement demandeuse en ressource première et de créer un cercle vertueux tant au niveau de la matière puisqu’elle est zéro déchet, qu’au niveau territorial puisqu’elle sera bénéfique pour toutes entreprises ancrées dans le béton », rappelle Alexandre Réaut. « Elle a également pour objectif de regrouper des professionnels du béton afin de créer un groupe à forte capacité, répondant à des offres plus larges et à fortes qualités. Aujourd’hui, il est difficile de se lancer dans le recyclage seul, mais demain, il sera plus facile de le faire ensemble », conclut le chef d’entreprise aubois, qui espère être rejoint dans l’aventure par d’autres partenaires pour mettre sur pied une véritable filière de béton recyclé.