Trois ministres pour retricoter la filière textile
Textile. Les ministres consultent les acteurs du textile troyen pour préserver la filière et réindustrialiser la France.

Le Coq Sportif rechante et l’État souhaite qu’il donne le « la » à l’ensemble de la filière textile. Éric Lombard, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, salue le retour de l’industrie en France, déplorant « cette vision complètement décalée de penser qu’on pouvait être une puissance économique sans être une puissance industrielle ».
Au-delà du travail sur la compétitivité des entreprises, Marc Ferracci, ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, souligne que les ingrédients du rebond industriel reposent sur « une approche locale et partenariale qui sont les vertus du collectif. C’est un partenariat entre le public et le privé ». Et, l’État a dopé le fleuron français de l’équipement sportif à plusieurs reprises pour le maintenir dernièrement avec l’affectation de 12,5 millions d’euros du Fonds de développement économique et social pour soutenir son sauvetage. Une aide favorisée tant par la vision des dirigeants portée vers un développement international que par l’implication des élus locaux pour soutenir la filière globale. « Il n’y a pas de projet industriel qui ne soit pas un projet de territoire », atteste le ministre de l’Industrie.
Il faut protéger tout le monde

Parce que si l’entreprise sort aujourd’hui la tête de l’eau, elle a, au lendemain des Jeux Olympiques, emmené dans sa chute celle de ses sous-traitants dont certains sont depuis en redressement judiciaire. Des effets collatéraux dont les ministres ont pris pleinement conscience lors d’une table ronde organisée en mairie de Troyes avec les acteurs de la filière textile et les élus. « Je souhaitais exposer aux ministres la problématique de la filière textile auboise et la singularité du modèle de Troyes et de l’Aube avec une filière intégrée », explique François Baroin, maire de Troyes. « Vous pouvez avoir le Coq Sportif, Lacoste et Petit Bateau, si en amont ou en aval, vous n’avez pas la teinture, le façonnage et l’accompagnement de la distribution, vous prenez le risque de perdre à terme les acteurs majeurs. (…/…) Il faut protéger tout le monde ».
Si une rencontre du Coq Sportif avec les sous-traitants va être organisée en préfecture dès septembre, le temps reste compté pour les entreprises qui doivent pouvoir présenter des projections au tribunal de commerce pour survivre. Reste donc à aligner les planètes du temps long de l’administration et de la réalité de la vie d’une entreprise, le tout dans un contexte d’incertitude politique.
Pour plus d’informations, retrouvez l’article Le coq sportif à la conquête des états-unis