Lac du Der : de nouveaux projets pour un tourisme durable

Il est un des « spots » préférés des Marnais, Haut-Marnais et Aubois pendant l’été. Le Lac du Der, plus grand lac artificiel de France (48 km2), avec ses six plages, trois ports et un anneau cyclable de 37 km ravit les familles en quête de calme et de nature. Et si les locaux le plébiscitent, les touristes aussi ne s’y trompent pas, car chaque année, la destination accueille 1,2 million de visiteurs venus respirer, observer la faune et la flore, pratiquer des activités sportives en pleine nature. Il faut dire aussi, que son histoire a de quoi intriguer.

Les inondations dévastatrices de Paris en 1910 et 1924 ont conduit les décideurs à entreprendre un vaste programme de régulation des eaux de la Seine. Le réservoir de Champaubert fut la première étape avec sa construction en 1938 puis, en 1967, c’est celui de la Marne, renommé Lac du Der qui a été édifié. Mais le réservoir ne s’est pas fait sans heurts, puisque pour cela, trois villages comprenant en tout 300 habitants ont été inondés… L’entretien du Lac du Der ainsi que ses équipements sont assurés par le Syndicat du Der, organe essentiel pour assurer le bon fonctionnement mais aussi pour créer de nouveaux aménagements. Il regroupe 126 communes adhérentes, réparties sur trois départements : 60 communes côté Marne, 60 côté Haute-Marne, et 6 dans l’Aube.

Ses missions sont complémentaires de celles de l’Office de Tourisme et de l’établissement public territorial de bassin Seine Grands Lacs. « Le Syndicat d’aménagement touristique du Lac du Der a notamment comme mission l’aménagement des ports, plages, station nautique, pistes cyclables mais également des observatoires. Il apporte aussi un soutien technique aux communes et communautés de communes dans le cadre de montage de programme à caractère touristique », indique Sébastien Mirgodin, président du Syndicat.

Un hôtel 4 étoiles d’ici fin 2026

Dernièrement, c’est à un projet de développement de cellules commerciales que s’est attelé le Syndicat. « L’une des nouveautés les plus marquantes cette année est la construction des cellules commerciales. Achevées fin 2024, leur ouverture a eu lieu le 1er mai 2025. Ces cellules accueillent de nouvelles activités : un bar à bière, un bar à champagne, une salle de jeux d’arcade avec des équipements très modernes, un espace de flottaison sensorielle (une cabine avec de l’eau très salée pour permettre la flottaison), et prochainement un espace spa-bien-être avec piscine intérieure, hammam et spa, qui sera géré par le futur hôtel en construction », détaille Sébastien Mirgodin. En plus des nouvelles cellules, élaborées en bois et métal pour se fondre le plus possible dans le paysage, le site qui jouxte le casino et la station nautique est en plein travaux. Derrière une palissade sur laquelle on peut admirer les dernières photos primées du Festival de photos de Montier-en-Der, de nombreuses pelleteuses s’affairent sans relâche.

« Le chantier du futur hôtel 4 étoiles de 80 chambres avec restaurant, a débuté avec 18 mois de travaux jusqu’à fin 2026. Ce projet s’inscrit dans un partenariat avec une société d’économie mixte créée par la Région Grand Est, qui finance la construction. L’exploitation sera assurée par une société dans laquelle le groupe Joa (32 casinos en France, dont celui du Lac du Der) prendra des parts », annonce le président du Syndicat du Der. L’édification de cet hôtel répond à un besoin identifié. En effet, le territoire dispose de plus de 5 200 lits touristiques, mais manquait d’un hôtel haut de gamme pour accueillir notamment le tourisme d’affaires. « Cet établissement permettra d’organiser des séminaires grâce à des espaces modulables situés au premier étage. Il complètera également l’offre pour une clientèle qui ne souhaite pas séjourner dans l’hôtellerie de plein air. Jusqu’à présent, il n’y avait que de petits hôtels à Giffaumont, Vitry ou Saint-Dizier. »

Car si le site connaît un pic pendant la période estivale, le Lac du Der bénéficie en réalité de deux saisons touristiques. La saison d’été est la plus fréquentée, mais la saison ornithologique− qui s’étend d’octobre à fin novembre − est également très dynamique. Elle culmine avec la migration des oiseaux et le Festival international de la photo animalière de Montier-en-Der, qui attire plus de 40 000 visiteurs en quatre jours. « Les hébergements sont réservés d’une année sur l’autre par un public européen, voire mondial, venu pour observer les oiseaux. »

Un budget soutenu

Le budget du syndicat repose historiquement sur les conseils départementaux de la Marne et de la Haute-Marne. Aujourd’hui, ce sont les communautés de communes adhérentes qui participent, à raison de 7,40 € par habitant. S’y ajoutent les participations des deux départements pour les investissements. Le syndicat a aussi su développer des recettes propres, notamment grâce aux locations de campings, aux équipements touristiques et à une part des revenus issus des jeux du casino. Le budget de fonctionnement se situe ainsi autour de 3 à 3,5 millions d’euros. Quant au budget d’investissement, il varie selon les années.

« En 2023-2024, il était de 7 millions d’euros en raison des projets comme les cellules commerciales et les investissements récurrents sur les plages ou les pistes cyclables. On peut estimer un budget global moyen autour de 6 millions d’euros par an », confie Sébastien Mirgodin qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, avec d’autres projets en cours. « Nous travaillons avec l’Agence de l’eau et Seine Grands Lacs à la création d’un centre d’interprétation autour de la convention Ramsar sur les zones humides, car nous sommes au coeur de la plus grande zone Ramsar de France, qui s’étend de Belval-en-Argonne (Marne) jusqu’à Courteranges (Aube). » Enfin, le Syndicat du Der a récemment lancé la stratégie « Der 2040 » lors d’un événement à Paris, en réunissant plusieurs investisseurs de premier plan afin de définir la vision de développement du territoire pour les années à venir.

Pour plus d’informations : Première année du dispositif NAAGE sur le Lac du Der