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Sortie de boîte à hauts risques pour l’imprimé publicitaire

Environnement. Les communes de TCM concernées par l’expérimentation nationale « Oui Pub3 » sur le courrier publicitaire non adressé.

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Olivier Duquesnoy et Olivier Girardin
Olivier Duquesnoy et Olivier Girardin dans les locaux de TCM pour présenter le dispositif entrant en vigueur dès le 2 février. (Crédit : LL)

À compter du 2 février, la distribution de prospectus publicitaires et autres catalogues sera interdite dans les communes de Troyes Champagne Métropole. Seule exception, ces imprimés « non adressés » pourront continuer à être glissés dans les boîtes aux lettres sur lesquelles aura été apposé un autocollant « Oui Pub » par leurs propriétaires. Une révolution car jusqu’à présent c’était l’inverse puisqu’il fallait coller un « Stop Pub » pour ne plus recevoir de publicité papier.

TCM fait partie des 14 territoires français pour expérimenter sur trois ans ce dispositif prévu dans la loi Climat et Résilience de 2021. Il est le seul sur la Champagne-Ardenne et le deuxième seulement dans le Grand Est avec le Grand Nancy. « L’objectif est clairement de réduire le volume de ces imprimés publicitaires représentant 30 kg par an et par habitant », explique Olivier Duquesnoy, vice-président en charge de ce dossier. Selon une étude, 44 % des habitants ne sont pas intéressés par ces publicités.

Conséquences sociales

Pour TCM, il s’agit à travers ce dispositif de viser un objectif plus global de réduction des déchets à l’horizon 2030 :

  • -15 % de réduction des déchets des ménages,
  • -5 % de déchets d’activités économiques
  • -50 % de gaspillage alimentaire.

« Il s’agit d’une mutation positive vers moins de gaspillage, pour autant, il est de notre responsabilité d’anticiper les conséquences sur le plan social », rappelle Olivier Girardin, vice-président de TCM. Deux entreprises auboises sont directement impactées, Mediapost et Milee (ex-Adrexo), soit un total d’environ 120 emplois.


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« Avec les services de l’État concernés, nous accompagnons ces entreprises dans la recherche de solutions pour les salariés », poursuit le maire de La Chapelle-Saint-Luc. Reste à savoir quel sera le pourcentage de boîtes aux lettres affichant l’autocollant « Oui Pub » dans l’Aube. Certains territoires se sont lancés depuis septembre dernier, avec des résultats très variables. « D’une manière générale, les habitants des zones rurales semblent plus intéressés que dans le milieu urbain mais tout dépend également de la communication faite autour de ce dispositif », poursuit Olivier Duquesnoy.

Des villes de sensibilité écologiste ont été plutôt discrètes, comme Grenoble et Bordeaux. Une attitude qui n’a pas favorisé l’utilisation de l’autocollant. « C’est une logique politique qui n’est pas la nôtre puisque nous avons choisi de communiquer largement pour faciliter la prise de conscience, donner du sens au choix que chacun doit faire en toute connaissance de cause », conclut Olivier Girardin.

Passer de la publicité subie à la publicité choisie pour ce qui est des imprimés dans les boîtes aux lettres va aussi forcer les annonceurs à faire des choix sur leur mode de communication. Certains annonceurs ont déjà fait savoir qu’ils se passeraient désormais des catalogues dans les boîtes aux lettres, comme les hypermarchés Leclerc, par exemple. Toutefois, les imprimés à caractère informatif pourront continuer d’être distribués dans toutes les boîtes aux lettres, sans distinction. Une exception qui concerne aussi bien le bulletin municipal que l’information des associations ou encore les tracts politiques.