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Rockwool va bénéficier du soutien de l’État

Industrie. Dans la zone d’activités concertées (Zac) du Plateau, près de Soissons (Aisne), l’industriel danois projette de construire une usine de laine de roche, dont l’investissement est estimé à 130 millions d’euros.

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Rockwool - laine de verre - opposition - aisne
Si les pouvoirs publics soutiennent cette initiative à hauteur de 12 millions d’euros, au titre de la « décarbonation de l’industrie », la mobilisation des opposants, elle, ne faiblit pas. (Crédit : DR).

Dans le sud de l’Aisne, le leader européen de la fabrication de laine de roche a reçu un formidable coup de pouce financier de la part des pouvoirs publics. Au titre de l’appel à projet de « Décarbonation des procédés dans l’industrie », porté par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), Rockwool va, en effet, recevoir un financement de 10,6 millions d’euros de la part de l’État et de l’Union européenne pour la construction de sa nouvelle unité de production. L’industriel doit y déployer une technologie innovante « de dimension inédite », la fusion électrique. Le conseil régional des Hauts-de-France a, quant à lui, approuvé une subvention de deux millions d’euros au titre du Fonds AFR (Aides à finalité régionale).


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« Nous sommes particulièrement fiers de la reconnaissance de l’État et de l’Ademe de nos technologies mises en œuvre pour réduire l’empreinte carbone de l’industrie. Nos nouvelles capacités de production permettront aussi de répondre à la demande croissante de nos produits incombustibles et recyclables destinés à l’isolation. Nous participons ainsi à la création de bâtiments plus sûrs et moins énergivores afin d’atteindre les objectifs climatiques français », s’est félicité Rafael Rodriguez, directeur général France et Europe du sud.

UNE IMPLANTATION CONTROVERSEE

Soutenue par la communauté d’agglomération du Grand Soissons et son président Alain Crémont, l’arrivée du géant danois dans l’Aisne n’a pourtant rien d’une sinécure tant ses détracteurs sont légion. Réunis au sein du collectif « Stop Rockwool », les défenseurs de l’environnement multiplient les coups d’éclat depuis l’annonce du projet, appuyés par une trentaine de médecins du territoire qui pointent les « risques non maîtrisés »

sur la santé, causés par les rejets de composés chimiques dans l’air. Lors de l’enquête publique, l’avis défavorable du commissaire-enquêteur, puis le refus de délivrance du permis de construire par le maire de Courmelles, laissaient planer le doute, mais l’État - via la préfecture de l’Aisne - a décidé de passer outre pour donner son accord.

En juin dernier, Rockwool officialisait ainsi sa nouvelle implantation et, il y a quelques semaines, lançait même sa campagne de recrutement, puisque ce sont près de 130 emplois directs qui doivent être créés à l’ouverture du site, dont la date reste encore à déterminer. Et pour cause.

Il appartient, à présent, à la justice de statuer sur les nombreux recours formulés par les opposants. Néanmoins, d’ici à 2024, près de 110 000 tonnes de laine de roche doivent être produites annuellement dans le Soissonnais.

À moins que l’industriel ne perde définitivement patience.