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Rétrospective de l’année 2022 dans l’Aube

Retrospective. L’année 2022 n’aura pas été de tout repos concernant l’actualité, entre sortie de crise du Covid et guerre en Ukraine. Les entreprises, à peine sortie des difficultés de 2020 et 2021, se trouvaient plongées dans l’incertitude liée à la pénurie de matières premières et à l’augmentation des coûts de l’énergie. Pour autant, la résilience a été là, avec de vraies réussites et succès, ainsi que l’espoir et la foi en l’avenir illustrés par de très nombreux investissements et levées de fonds.

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Une activité économique soutenue malgré les aléas

Garnica
L’usine Garnica est entrée en production fin 2022. (Crédit : L. Locurcio)

L’année qui s’achève aura été compliquée pour les chefs d’entreprise aubois. Si l’activité est restée bien orientée, il leur a fallu jongler avec la hausse et la disponibilité des matières premières, les difficultés de recrutement et, pour finir, l’envolée des prix de l’énergie. Malgré cela, d’importants investissements ont été réalisés dans des entreprises industrielles auboises qui leur ont même valu des visites ministérielles comme celle de Franck Riester chez Tractel à Saint-Hilaire-sous-Romilly ou encore d’Olivier Véran à la sucrerie d’Arcis de Cristal Union. Pour bon nombre d’entreprises auboises, les effets de la crise sanitaire se sont estompés et l’activité a repris son rythme de croisière quand elle ne connaît pas une nouvelle croissance. Même Innov’SA ,qui a subi un incendie violent de son outil industriel au début de l’été, s’est rapidement relevée. Le fabricant de fauteuils médicalisés a repris sa production et retrouvé une usine à Troyes prête à accueillir ses activités. D’autres, comme le fabricant de matelas Aube Bedding à Bar-sur-Aube, ont continué à investir dans l’innovation et les équipements de production pour rester compétitifs.

Pour la filière textile auboise, portée par l’engouement autour du « made in France », l’année avait bien commencé aussi. Mais la hausse vertigineuse des prix de l’énergie a ravivé les craintes, en particulier pour les acteurs de la filière, gros consommateur d’énergie comme les teinturiers-ennoblisseurs et, dans une moindre mesure, les tricoteurs. L’Union des Industries Textiles de Champagne-Ardenne a alerté les pouvoir publics face à une situation qui, si elle devait perdurer, pourrait conduire à une nouvelle délocalisation textile alors que le mouvement venait à peine de s’inverser. À retenir encore que c’est fin 2022 que l’usine Garnica du Parc du Grand Troyes a commencé à entrer en production. Le fabriquant de contreplaqué de peuplier lance ainsi la première étape d’un projet industriel créant 300 emplois à terme dans l’Aube.

Innov'SA
(Crédit : Innov’SA)

Commerce : les grandes manœuvres continuent

Même si Troyes Champagne Métropole a décidé d’appliquer un moratoire sur les grandes surfaces commerciales dans l’agglomération, l’année a été marquée par des ouvertures mais aussi d’âpres batailles autour de projets d’implantation. Côté ouvertures, la plus importante de l’année a été celle d’un Bricomarché nouvelle génération à la Chapelle-Saint-Luc. Un transfert depuis l’ancien site de Saint-André-les-Vergers pour un nouveau magasin de 12 000 m² et un village d’artisans. L’année qui s’achève aura aussi été celle – enfin – de l’ouverture de la Bourse du travail de Troyes. Un dossier en suspens depuis des décennies, plusieurs projets de transformation du bâtiment de la place Jean-Jaurès ayant échoué jusque-là. Celui porté par des investisseurs aubois aura eu aussi à surmonter des obstacles, dont celui de la crise sanitaire, ayant retardé la transformation de cet ensemble immobilier en pôle commercial.


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L’enseigne de restauration Les 3 Brasseurs a pris place dans ce nouveau site commercial où d’autres arrivées sont prévues. En revanche, l’implantation programmée de Leroy-Merlin sur la zone commerciale Be Green de Saint-Parres-aux-Tertres est tombée à l’eau. La grande enseigne de bricolage, découragée par les tracasseries administratives a fini par jeter l’éponge et l’ancien magasin Alinéa continue de chercher un nouvel occupant.

Services : le grand retour des touristes étrangers

Bourse du Travail
(Crédit : Bourse du Travail)

Ils n’étaient pas venus l’année dernière mais ont bien signé leurs retour en 2022. Les touristes étrangers sont massivement revenus vers des destinations touristiques auboises cette année, signant une progression de 66 % par rapport à 2021, selon les données de l’ADT, l’agence départementale de tourisme de l’Aube. Une fréquentation de touristes étrangers en hausse de 19 % par rapport à 2019, avant la crise sanitaire donc. Une belle satisfaction d’autant que le tourisme de proximité signe également une augmentation de 20 % avec les visiteurs issus des départements limitrophes et du Nord. La météo clémente et la chaleur auront également été profitables à Nigloland. Le parc d’attraction aubois a nettement battu en 2022 son record historique de fréquentation avec 763 000 visiteurs dans la saison. Les fortes chaleurs estivales ont fait des lacs aubois et de leurs plages des destinations touristiques très prisées, avec une hausse de la fréquentation de plus de 40 %. De quoi inciter le Conseil départemental de l’Aube a miser 16 millions d’euros pour moderniser les bords d’eau à Mesnil-Saint-Père notamment.

Dans le même temps un nouvel équipement est entré dans la lumière. En fin d’année, l’inauguration de la Cité du vitrail au centre de Troyes renforce l’attractivité culturelle et touristique de Troyes. Sur plus de 3 000 m² de l’Hôtel-Dieu-le-Comte, des vitraux anciens et contemporains y sont mis en lumière pour un public très large. Utopia, premier cinéma en France à construction écologique, a également été ouvert à la fin de l’année, à Pont-Sainte-Marie, après un investissement de plus de deux millions d’euros.

Nigloland
(Crédit : Nigloland)

Collectivités : des projets qui se concrétisent

Plus dossiers importants impliquant les collectivités auboises ont connu des avancées significatives dans le courant de cette année. C’est ainsi que le projet de reconversion du site de Clairvaux se précise. Après un appel à idées, l’heure est venue de sélectionner les candidats potentiels prêts à donner une nouvelle vie économique, culturelle et touristique à l’abbaye de Clairvaux et à l’ancienne prison qui s’apprête à fermer définitivement. Trois candidats ont été retenus à ce stade : Adim Est (Vinci Construction), Redman-Soverency et Edeis concessions. Tous les trois sont au travail pour rendre, dans le courant de l’année prochaine, une copie précise et chiffrée des contours de leur projet.

Cité du Vitrail
(Crédit : L. Locurcio)

Autre dossier structurant pour l’Aube, celui de la ligne 4. La mise en service de la ligne ferroviaire électrique Paris-Troyes est ainsi presque une réalité depuis cet été. Presque parce que les travaux d’électrification tant attendus ont été réalisé jusqu’à Nogent-sur-Seine et les premiers trains électriques entre la capitale et la cité auboise ont commencé à circuler à la fin du mois d’août. En revanche il faudra s’armer de patience pour qu’ils arrivent jusqu’à la gare de Troyes. La deuxième tranche de travaux est lancée pour une mise en service prévue à l’été 2028. Cette année a aussi été celle de la mise en service de Valaubia à la Chapelle-Saint-Luc. Cette unité de valorisation énergétique gérée par Véolia, transforme les déchets des ménages aubois en chaleur et électricité. Elle alimente deux gros industriels chapelains, Michelin et Accuride ainsi que le réseau de chaleur urbain de TCM. Enfin, parmi les gros chantiers en réalisations, certains sont terminés. C’est notamment le cas du nouveau campus de l’ESTP, une école d’ingénieurs du bâtiment, inaugurée cette année sur le site universitaire de Rosières.

Campus ESTP
(Crédit : Campus ESTP)