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Rétrospective de l’année 2021 dans la Marne

Rétrospective. En ces derniers jours de 2021, la rédaction vous propose un retour non exhaustif sur les 52 semaines écoulées pour redécouvrir tous les projets et les initiatives qui se sont déroulées sur notre territoire malgré une crise sanitaire et économique sans précédent dans l’histoire moderne.

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MedTech : Basecamp Vascular s’implante à Reims, InnovHealth pousse

Le domaine de la MedTech, comprendre celui de la médecine de haute technologie, se développe avec la création de start-up mixant les compétences de praticiens, ingénieurs et développeurs. C’est le cas de Basecamp Vascular, créée en 2016 et qui connaît une accélération conséquente depuis quelques mois avec des augmentations de capital, soutenue par Bpi-France Grand Est. Cette société développe une technologie de navigation dans les artères qui permet d’améliorer le traitement des AVC. La révolution de la solution de la start-up ? Avoir conçu un matériel, un « guide », pouvant permettre la navigation dans les cavités de manière extrêmement précise, ce dernier ayant une tête « pilotable », pouvant franchir les courbures et resserrements du réseau vasculaire.

Basecamp Vascular est passée à la vitesse supérieure en 2021 grâce à ses levées de fonds : la start-up a finalisé une augmentation de capital d’un million d’euros et se prépare à lancer une autre levée de fonds entre 12 et 15 millions d’euros pour lancer la phase de commercialisation. Forte de 15 salariés, elle compte augmenter sensiblement ses effectifs afin de pouvoir lancer le produit sur le marché européen et américain rapidement, d’ici début 2022 pour la France et fin 2022 pour le marché américain.

MedTech toujours, la start-up InnovHealth, dirigée par Adnan El Bakri a de son côté annoncé une augmentation de capital de 40 M€ avec l’entrée du fonds d’investissement francoaméricain Forepont. La start-up rémoise s’appelle désormais ReLyfe. Officialisée le 18 mai 2021, cette augmentation de capital s’accompagne de l’acquisition à 100% d’une start-up américaine new-yorkaise, BeCareLink, spécialisée dans la prédiction des maladies neurodégénératives par une thérapie digitale innovante.

Toosla roule vers l’introduction en Bourse

L’entreprise rémoise de location de voitures de courte durée est en Bourse sur le marché Euronext Growth® à Paris fin 2021. Cinq ans après sa création par le Rémois Eric Poncin, Toosla a franchi une étape décisive dans son développement. Spécialisée dans la location de voitures de courte durée sans agence via une application 100% digitale, l’entreprise voit désormais sa croissance passer par la Bourse. Grâce à cette introduction en Bourse, validée en décembre 2021, l’entreprise vise une croissance exponentielle selon un plan de croissance ambitieux à horizon 2025.

L’entreprise met en avant une activité qui « bénéficie d’un modèle économique avec un taux de marge brute élevé qui se bonifie au fur et à mesure du développement de la flotte automobile, une meilleure absorption des coûts fixes (informatique et masse salariale) et une optimisation des charges variables (marketing) grâce au recours du digital ». Toosla veut continuer à se déployer sur Paris, mais aussi avec une présence forte à l’international d’ici quatre ans, avec des véhicules disponibles dans 16 villes en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Espagne et en Italie.

Le Cadran, nouvel outil stratégique de développement du territoire

Châlons Agglo (regroupant 46 communes pour 80 000 habitants) s’est dotée d’un nouvel outil dans le but de renforcer sa démarche stratégique en termes de développement économique. Cadran, c’est son nom, est un observatoire de l’attractivité des territoires, destiné à se développer dans de nombreuses autres agglomérations. Basé sur la data science et grâce à 122 indicateurs, cet outil de pilotage doit permettre à Châlons Agglo de suivre l’impact des actions mises en place et d’orienter au mieux sa stratégie de territoire, jusqu’à l’horizon 2026.

La spécificité de Cadran est de comparer des communes similaires grâce à un important nombre d’indicateurs, aussi variés que l’âge moyen des habitants, leur sexe, les secteurs professionnels représentés, mais aussi la géographie, le nombre d’entreprises, de médecins, les services proposés ou encore la connectivité.

Le Musée du vin de Champagne et d’Archéologie régionale ouvre enfin

Fermé au public depuis 1998, le Château Perrier a rouvert ses portes au public en mai 2021. Classé au titre des Monuments historiques et situé sur l’avenue de Champagne d’Epernay, zone coeur de l’inscription des « Coteaux, Maisons et Caves de Champagne » sur la liste des biens inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, il abrite désormais le Musée du vin de Champagne et d’Archéologie régionale. La rénovation du Château de 4200 m2, de ses 96 pièces et 173 fenêtres, des espaces extérieurs (parc de 7500 m2 et cour) et du caveau a nécessité plus de deux ans de travaux et l’intervention de plus de 65 entreprises.

D’un montant de 23 millions d’euros HT, le chantier a mobilisé les collectivités (Ville, Région, Département, Etat) et pas moins de 276 mécènes qui ont accompagné le projet. A quelques kilomètres de là, à Aÿ, Il aura fallu pas moins de 18 mois de travaux pour transformer entièrement l’ancien centre de pressurage, propriété de la CCGVM qui y accueillait une activité de la maison Pommery jusqu’en 2002, en centre d’interprétation sensorielle des Vins de Champagne.

Pressoria en est depuis son inauguration le 2 juillet dernier, l’une des portes d’entrée, de la destination oenotouristique UNESCO grâce à son approche sensorielle et interactive de l’histoire de la vigne et du champagne. L’accent est mis sur les cinq sens : outre la vue, l’odorat est fortement sollicité avec des ambiances olfactives correspondant à la thématique abordée : craie pour les sous-sols crayeux, floral pour la vigne, tanique pour le pressoir, etc.

Football, la drôle de saison

Pour les clubs de football professionnels, la saison 2020-2021 a été celle de toutes les peurs, en matière économique. Crise sanitaire, absence de public dans les stades et donc de recette de billetterie, crise des droits TV avec la défaillance de Mediapro, transferts en berne… De son côté, le Stade de Reims, habitué à une gestion rigoureuse, a tiré son épingle du jeu grâce au trading (vente de joueurs, NDLR) et à des économies réalisées en interne, avec notamment une baisse salariale à hauteur de 20%.

La question des droits TV a de son côté été réglée à l’intersaison, la Ligue ayant trouvé un accord avec Amazon et les stades ont peu à peu pu accueillir de nouveau les spectateurs. Et pour le Stade de Reims, la saison a commencé sous le feu des projecteurs, Delaune ayant été le premier stade français à voir Lionel Messi fouler les pelouses de Ligue 1 sous le maillot parisien le dimanche 29 août.

La Champagne défend son appellation, le champagne bat des records

Au cours de l’été, la Russie a porté un coup à l’appellation en adoptant une nouvelle législation prévoyant que si les vins de Champagne ont toujours le droit exclusif d’utiliser le nom « champagne » en caractères latins sur l’étiquette principale, ils ne pourront utiliser le terme « Champanskoie » - champagne en russe - et à se présenter sous le terme de « vin mousseux », en caractères cyrilliques, sur la contre-étiquette. Avec cette nouvelle loi, seuls les vins effervescents russes seront désormais autorisés à utiliser le nom « Champanskoie ».

Un camouflet pour les Champenois qui exportent près de deux millions de bouteilles chaque année vers la Russie et qui mobilisent les autorités françaises et européennes sur le dossier. En parallèle, malgré une vendange compliquée due aux aléas climatiques et sanitaires, le champagne rebondit de manière spectaculaire dans le monde entier. L’interprofession prévoit de clôre l’année 2021 avec un record à 315 millions de bouteilles expédiées et surtout un chiffre d’affaires lui aussi sans précédent à 5,5 milliards d’euros. De quoi redonner le sourire à toute une filière ( Maisons, vignerons, coopératives, entreprises connexes), qui n’a pas été épargnée par la crise du Covid mais qui a su préserver son unité.

Châlons : un réseau de chaleur 100% décarbonée et unique en France

La Ville de Châlons-en-Champagne s’est associée à ENGIE pour la création d’un réseau de chaleur local. Le projet présenté début février permettra aux habitants de Châlons et de son agglomération qui le souhaitent, de souscrire à une offre décarbonée et locale, puisque la chaleur qui leur sera proposée sera renouvelable car issue à plus de 70% de la valorisation énergétique des déchets ménagers châlonnais.

Les 30% restants seront quant à eux issus de biogaz, via du biométhane agricole. Porté par la Société Champenoise d’Energie (SCE) et ENGIE Solutions, le projet prévoit un investissement de 45 millions d’euros pour une mise en service du réseau en 2024.

2021, année de tous les projets pour le groupe ASI

Le groupe ASI basé à Prunay (Marne) et spécialisé dans l’équipement d’appareils de surveillance aérienne, réalise 80% de son chiffre d’affaires à l’export. Contrairement à d’autres activités aéronautiques mises à l’arrêt, ASI a multiplié les avancées en 2020. Location d’avions, développement de projets, déploiement accéléré à l’export, renforcement de son bureau d’études... Son Pdg, Jean-Pierre Kohn a ainsi fait décoller son projet Aluco, qui consiste à développer un nouveau système de mission basé sur de la guerre électronique.

Bureau d’études et maître d’oeuvre, ASI Group développe également depuis peu une offre de location d’avions, et a investi dans l’achat de trois appareils F406 qu’elle a entièrement remis à neuf et équipé de systèmes opérationnels dédiés à des missions spécifiques. Très présent dans le secteur civil, ASI équipe et habille aussi de nombreux avions pour des transporteurs de colis (DHL, FedEx, La poste italienne…) ou des émissions de télévision comme celui de La Carte aux Trésors par exemple. À l’été 2021 ASI a aussi pris possession d’un hangar de 2500 m2 sur l’aéroport de Paris-Vatry pour accompagner sa croissance.

Les transports Lebrun passent au biocarburant

L’entreprise de Vauciennes (Marne) a déjà équipé une dizaine de camions pour qu’ils roulent au biocarburant Oléo 100 produit localement à base de colza. Ce biodiesel issu majoritairement de déchets de production d’huile de colza et 100% biodégradable permet à l’entreprise de rouler plus propre pour répondre à la demande de certains de ses clients, comme les Maisons de Champagne Moët & Chandon, Veuve Clicquot Ponsardin et Ruinart, dont elle transporte les vins clairs, notamment.

Le biocarburant est issu d’un circuit court 100% local avec un producteur de colza marnais et une transformation par méthode de trituration à Nogent-sur-Seine, dans l’Aube. Autre avantage de cette solution : les véhicules alimentés au biodiesel Oléo 100 sont équipés de la même technologie que des véhicules gasoil et de ce fait ils peuvent avoir une deuxième vie sur le marché de l’occasion. Grâce à cette action, les Transports Lebrun s’engagent sur l’avenir en permettant une diminution de 60% de l’empreinte carbone globale et une réduction de 85% d’émission de particules fines.

Sphere Papier écrit son avenir en vert

Sphere Papier, entreprise spécialisée dans la fabrication et la distribution d’emballages en papier à usage alimentaire et non alimentaire, a été sélectionnée dans le cadre du plan France Relance pour son projet de création de nouvelle ligne de production de sacs pour fruits et légumes intégralement en papier.

Cette nouvelle dynamique s’accompagnera d’une création de 24 emplois et d’un investissement à hauteur de 4,5 millions d’euros pour proposer de l’emballage 100% papier avec fenêtre avec un démarrage en pleine production prévu en septembre 2021. Sphere papier Reims imprime aussi avec des encres à 100% à base d’eau et valorise ses déchets de papiers.

Transports : Le Grand Reims résilie son contrat avec Mars

La présidente du Grand Reims Catherine Vautrin a choisi de résilier le contrat de concession qui lie la collectivité à Mars, société chargée d’assurer le service de transport sur son territoire. Une décision actée par le Conseil communautaire en novembre 2021. Une agglomération qui est passée de 16 à 143 communes, de nouveaux besoins et un contrat insatisfaisant… autant de raisons qui ont incités les élus de la Communauté Urbaine à voter la résiliation pour préparer « une organisation globale du service public de mobilité » et reprendre la main sur le financement du transport et sur son efficacité au regard du large territoire communautaire.

Pour l’avenir, trois solutions s’offriront alors à la collectivité : Reprise en régie directe, création d’un EPIC (Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial), ou appel à un cahier des charges dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt. La collectivité étudie désormais le futur scénario jusqu’au printemps 2022, la résiliation devant être effective au 31 décembre 2023.

Le « live » dynamise le secteur des enchères

Avec le confinement du printemps 2020, les Français se sont découverts une passion pour les ventes aux enchères en ligne. Le site Interenchères, spécialiste national de la vente aux enchères en ligne, a ainsi enregistré une progression spectaculaire des ventes « live ». Outre les acheteurs présents en salle des ventes, par téléphone ou ceux qui ont passé un ordre d’achat au préalable, nombreux sont désormais les acheteurs potentiels présents en ligne via internet. Si elle s’est développée au cours des dix dernières années, cette dernière clientèle a véritablement progressé au cours de l’année 2020, dès le premier confinement.

Les connexions records causées par un nombre de ventes en ligne en hausse se traduisent aussi par une augmentation de chiffre d’affaires. Ces achats plus impulsifs dynamisent les ventes et pimentent aussi l’activité en salle des ventes en créant une concurrence nouvelle entre acquéreurs. Résultat, davantage de lots trouvent preneurs et mécaniquement le chiffre d’affaires des ventes s’envolent.

Le Barn Hôtel s’installera au Domaine de Commétreuil

Le Parc Naturel Régional de la Montagne de Reims a acté la vente du Domaine de Commétreuil au projet Barn qui prévoit la construction d’un hôtel, d’un restaurant et de services axés sur le développement local et durable. Plébiscité par le Comité Syndical du Parc Naturel Régional de la Montagne de Reims, le projet s’étendra sur 52 des 150 hectares de ce domaine situé sur la commune de Bouilly, à une douzaine de kilomètres de Reims acquis pour 1,9M€.

Le Barn prévoit la création d’un hôtel de 75 chambres avec des parties communes (restaurant, bar, centre de bien-être, salles de séminaires…), au coeur du parc, tout en respectant l’environnement naturel du site. Le projet fera d’ailleurs appel à la permaculture pour produire entre 5 et 7 tonnes de légumes par an sur place, et 25% des achats du restaurant seront réalisés auprès de producteurs situés à moins de 50 km. Ouvert à une clientèle touristique française et étrangère, le Barn mobilisera un investissement privé compris entre 18 et 22 M€ pour assurer la construction et le développement global du projet qui devrait voir le jour en 2023.

Essentiel Pro veut mettre fin aux mégots grâce aux champignons

Fondateur et dirigeant de la société châlonnaise Essentiel Pro, spécialisée dans la propreté, Michaël Mauvais met le mycélium des champignons au service de la dépollution, notamment pour assurer la dépolymérisation d’un mégot de cigarette en deux mois. Véritables fléaux de la pollution des rues et des océans, les mégots de cigarettes sont en effet extrêmement difficiles à recycler et le mycélium des champignons permet de détériorer la ouate de cellulose qui les compose pour donner une matière dense et inerte.

Une matière qui s’apparente visuellement à du bois dégradé, qui est entièrement dépolluée et qui présente des caractéristiques intéressantes dans plusieurs domaines. Il est en effet possible de la réutiliser pour en faire une matière destinée à fabriquer des objets de décoration ou un matériau de chauffage.

Le recrutement des cadres rebondit

Pour l’année 2021, les prévisions de recrutement des cadres sont optimistes. L’Apec table sur une progression de 8% des recrutements à l’échelle nationale. Les prévisions sont de 247 000 recrutements de cadres, en progression donc par rapport à l’année précédente mais tout de même en recul de 12% par rapport à l’avant crise. Même tendance dans le Grand Est, les prévisions de 2021 oscillent entre +2% et +7% des recrutements, soit une moyenne de +4% avec 10 090 embauches prévues (contre 9 660 en 2020, soit 22% de moins qu’en 2019).

La Champagne-Ardenne représentant 19% des besoins en cadres du Grand Est avec 1 880 recrutements prévus. Dans le Grand Est, 61% des recrutements prévus le sont dans le domaine des services, 21% dans l’industrie, 10% dans le commerce et 8% dans la construction.

Les premiers Green Pellet sont entrés en production

Pour Européenne de Biomasse, société indépendante fondée en 2004, la production des premiers Green Pellet lancée en février 2021 fait suite à la mise au point de 16 brevets, à une quinzaine d’années de travail et à un investissement de 110 millions d’euros. Le Green Pellet HPCI est un granulé de bois innovant, sans poussière, sans émission de CO, hydrophobe et dont la combustion émet davantage d’énergie que ses concurrents classiques.

Cette première mondiale industrielle réalisée à Pomacle-Bazancourt mise sur l’extra-local en utilisant une biomasse entièrement traçable et issue de forêts situées à moins de 100 km de Reims. Le Green Pellet est, selon ses inventeurs, un produit vert de bout en bout de la chaîne de production, assurant un rendement de 100% de la matière utilisée. Le projet doit, à terme employer pas moins de 350 personnes, entre l’usine, les employés en forêt, les chauffeurs et les spécialistes de la logistique.

L’aéronautique décarbonée se prépare à Reims

L’aérodrome de Reims-Prunay a accueilli le premier vol international d’un avion alimenté par une essence d’aviation renouvelable à 97%. Acteur bien connu désormais de la bioéconomie régionale, le groupe Global BioEnergies développe des substituts aux dérivés pétroliers à partir de ressources renouvelables (bois et betteraves essentiellement). Une preuve de concept de l’efficacité de ses travaux sur le biocarburant aéronautique s’est matérialisée le 15 juin par un vol entre Sarrebruck (Allemagne) et l’aérodrome de Reims- Prunay.