NT Bois, spécialiste du chêne français
Industrie. La PME auboise implantée à Aix-en-Othe, spécialiste du chêne français, fabrique des merrains pour la tonnellerie.
Dans les ateliers de NT Bois, Nicolas Tarteret a l’habitude de humer les merrains comme le vigneron le fait avec son vin. Normal puisque le spécialiste du chêne français connaît parfaitement les besoins d’un vigneron pour élaborer du vin dans des fûts en bois. « Il faut voir ça plutôt comme une activité d’apporteur d’épices qui vont aider les vignerons dans l’élaboration de leurs vins », glisse Nicolas Tarteret, le fondateur de l’entreprise installée sur la zone industrielle de la Vove, à Aix-en-Othe. Issu d’une famille de professionnels du bois bien connue dans l’Aube, il s’est lancé dans les années 1990 avec la ferme intention de positionner NT Bois comme le spécialiste du chêne français au service de l’œnologie. Pour enfoncer le clou, il lance sa propre tonnellerie, en 1992, à Mercurey, en Bourgogne qui utilise les merrains produits à Aix-en-Othe pour fabriquer des fûts en chêne vendus dans le monde entier.
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L’entreprise n’a cessé de se développer dans l’Aube, et ce sont chaque année 30 000 à 40 000 m³ de chêne qui sont utilisés. Pour s’assurer d’un approvisionnement de qualité notamment pour la fabrication de merrains, NT Bois achète des arbres sur pied utilisés pour ses besoins ou revendus sous formes de grumes. Le chiffre d’affaires est réalisé à 77 % avec des produits finis destinés à la filière œnologique, à 14 % par la vente de merrains à d’autres tonnelleries, le reste par la vente de grumes et de sous-produits. Depuis 2018, Louis Tarteret a installé à proximité O’Bobois qui fabrique des produits alternatifs aux fûts de chêne comme les copeaux et les staves, toujours pour les besoins de la filière œnologique. Au total, le groupe familial emploie près de 80 collaborateurs à Aix-en-Othe et 44 à la Tonnellerie de Mercurey.
Le problème des coûts énergétiques
Aujourd’hui, Nicolas Tarteret a toujours des projets de développement dans les cartons. Le site aubois a fait l’objet de gros investissements ces dernières années pour des agrandissements mais aussi pour réduire les consommations d’énergie. « Nous avons installé des variateurs sur les machines, passé l’éclairage au LED, installé des panneaux photovoltaïques sur les toits, nous allons continuer mais ce sera difficile de faire mieux », souligne Nicolas Tarteret qui a saisi l’occasion de la visite de la préfète de l’Aube, Cécile Dindar, pour évoquer la grande incertitude du moment autour du prix de l’énergie. L’entreprise auboise doit renouveler son contrat de fourniture d’électricité et s’est vue proposer une facture multipliée par sept dès l’année prochaine.
La facture annuelle risque de passer d’un coup de 100 000 à plus de 700 000 euros, ce qui aurait forcément des répercussions sur les investissements à venir par exemple. Les prochaines semaines seront importantes pour connaître l’issue des discussions au niveau européen et les aides qui en découleront pour aider les entreprises françaises à faire face à cette situation imprévue. En attendant, la chasse aux économies d’énergie se poursuit dans les ateliers mais aussi la pose de nouveaux panneaux photovoltaïques.