Entreprises

Les nouveaux modèles de l’industrie X.0

Conférence. La chaire de l’UTT se penche sur l’évolution permanente des start-up.

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Photo de Farouk Yalaoui, Clotilde Buti et Thomas Keller
Le professeur Farouk Yalaoui, à droite, avec Clotilde Buti, directrice du Réseau Entreprendre Champagne-Ardenne et Thomas Keller, chargé d’affaire innovation Bpifrance. (Crédit : LL)

Les nouveaux modèles économiques pour une industrie X.0 était le thème choisi pour la 18e édition du cycle de conférences de la chaire Connected Innovation à l’Université de Technologie de Troyes.

« Pour tenir compte de l’évolution permanente des modèles, il convient de parler d’industrie X.0, le « x » étant entendu comme une variable, plutôt que de continuer d’égrener les chiffres derrière le mot industrie », analyse le professeur Farouk Yalaoui, titulaire de la chaire connected innovation et directeur de recherche, à l’UTT.

Les évolutions sont permanentes, sur le plan technologique bien sûr mais aussi sociétal. « La relation au travail et à l’organisation du travail a changé pour ne citer que ce point dont il faut tenir compte », ajoute-t-il.

Toutefois, il existe bien un concept de l’industrie X.0 qui consiste à « connecter tous les éléments du processus de la chaîne de valeur en un seul système par le biais de systèmes de technologie de l’information intelligents ».

Un concept qui se traduit également par l’émergence de nouveaux modèles économiques. Le chercheur de l’UTT en cite trois : l’économie circulaire, la « servitization » dans laquelle la fonction a plus d’importance pour le client que le produit, et les plateformes liées à l’économie de la demande.

Les exemples de « servitization » - en français nouvelles prestations de services - se multiplient avec, par exemple, des pneus payés au kilométrage effectué ou des photocopies au nombre de feuilles imprimées.


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Les start-up sont en première ligne dans l’évolution des modèles économiques. Trois spécialistes du financement de la jeune entreprise sont intervenus. Clotilde Buti, directrice du Réseau Entreprendre Champagne-Ardenne précise comment cette association de chefs d’entreprise accompagne financièrement une cinquantaine de porteurs de projet - créateurs ou repreneurs - par des prêts d’honneur.

Deux « mentors », chefs d’entreprise expérimentés, accompagnent aussi chaque lauréat pour développer son projet. Thomas Keller, chargé d’affaires innovation Bpifrance souligne que « l’accompagnement se fait dans le cadre d’un continuum de financement pour s’adapter aux phases de croissance de la start-up  ». Cette dernière n’est pas une entreprise classique dont le modèle économique est fondé sur la rentabilité.

« Le modèle de la start-up c’est la croissance, c’est pourquoi des pertes ne peuvent pas être analysées de la même façon que pour une entreprise traditionnelle », explique Maurice Oms, correspondant national start-up à la Banque de France.

D’ailleurs, dans le cadre de ses missions de notation des entreprises, la Banque de France a adapté son système de cotation à la spécificité des start-up. Cette dernière intervient également en tant que conseil auprès des start-up en matière de financement afin de les guider vers les bons dispositifs.