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Les Dirigeants responsables tissent leur toile dans la Marne

Entreprise. La création de l’association Dirigeants responsables - Marne a pour objectif de rassembler des chefs d’entreprise autour de la RSE en favorisant les échanges de bonnes pratiques pour faire avancer le territoire tout entier.

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Les fondateurs des Dirigeants responsables de la Marne
Les fondateurs des Dirigeants responsables de la Marne ont lancé leur association le 8 novembre à Reims, devant une centaine de dirigeants. (Crédit : B. Busson)

Ils sont 7 membres fondateurs, dirigeants et chefs d’entreprise. Ensemble ils ont décidé de créer une antenne marnaise de l’association nationale Dirigeants responsables, créée à Nantes en 2010. Leur objectif commun : mettre la RSE au cœur de la stratégie de leurs organisations. La RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) regroupe en effet un ensemble de pratiques mises en place au sein des entreprises et des organisations dans le but de respecter les principes du développement durable.

Pour David Baron (Groupe Interactions), l’un des co-fondateurs de la démarche Dirigeants responsables de la Marne et président de l’association, il s’agit avant tout de rappeler l’intérêt d’intégrer cette RSE dans les organisations. « Quand elles rencontrent des problèmes économiques, les entreprises peuvent parfois avoir des difficultés à se projeter. Or, énormément d’initiatives démontrent que les entreprises qui utilisent la performance globale deviennent plus robustes et plus performantes. Cela ne concerne pas uniquement l’aspect économique mais la santé, la sécurité, l’organisation du travail… ». Partager, échanger les bonnes pratiques en matière économique, sociétale ou environnementale, coopérer, mettre en commun les idées, travailler sur l’attractivité… intégrer le réseau Dirigeants responsables doit donc permettre aux chefs d’entreprise de sortir de l’isolation du tunnel dans lequel ils se trouvent trop souvent.

La RSE comme élément rassembleur

Les membres fondateurs sont d’ailleurs issus de secteurs d’activité très différents (voir encadré), ce qui ne les a pas empêché d’imaginer avec enthousiasme leurs futures collaborations. « Beaucoup de choses nous séparent mais un sujet doit nous rassembler et nous permettre de grandir grâce au collectif : il s’agit de la RSE », souligne Paul Pageau (E. Leclerc Saint-Brice Courcelles). Une volonté de jeu collectif partagée par François Guy, dirigeant de Soredis. « Il n’y a pas de solution miracle. Mais plus nous serons nombreux à partager nos expériences dans cette association, plus vous y trouverez des solutions », a-t-il adressé à la centaine de personnes invitées et réunies pour découvrir l’initiative.


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Sollicités par l’élue rémoise Laure Miller, qui souhaitait impliquer les entreprises du territoire dans la stratégie environnementale de la Ville et de la Communauté d’agglomération, les dirigeants ont rapidement pris le sujet en main. « Nous avons mis en place une stratégie bas carbone et un plan d’action destinés à respecter les engagements nationaux, à savoir atteindre le zéro carbone en 2050. Pour faire de cette contrainte une véritable opportunité pour le territoire, nous avons défini un plan de 80 actions qui seront évaluées année après année », explique l’adjointe au maire déléguée à l’Écologie, à la nature en ville et aux aménagements publics. Convaincue - tout comme les membres de l’exécutif municipal et communautaire Arnaud Robinet et Catherine Vautrin qui ont également apporté leur soutien à la démarche - que les collectivités locales ne pourront agir seules sur les leviers environnementaux, l’élue s’est donc rapprochée de dirigeants déjà impliqués et investis sur le territoire. Un accord gagnant-gagnant pour les deux parties, la première pouvant compter sur le soutien des entreprises, ces dernières conservant indépendance et liberté, condition sine qua non de leur engagement.

Le bilan carbone, première étape de l’engagement

Pour les membres fondateurs il s’agit à la fois de convaincre mais aussi de fédérer un maximum d’entreprises marnaises autour de thèmes communs. « Le sas d’entrée c’est l’empreinte carbone », explique Valéry Brabant, Pdg de l’entreprise rémoise Charbonneaux-Brabant. « L’idée c’est que chaque entreprise qui adhère à l’association réalise son bilan carbone ». Une première étape qui sera suivie par un travail sur les différents sujets que sont la mobilité, les emballages et les consommables, les déchets, le transport de marchandises et l’énergie.

Après avoir rempli son dossier d’inscription, réglé sa cotisation (de 500 à 1500 euros par an selon la taille de l’entreprise), le dirigeant s’engagera donc à réaliser un bilan carbone dans les 6 mois et pourra donc participer à des ateliers thématiques et des séances plénières. Un ensemble d’actions et d’échanges qui permettront d’alimenter une base de données de ressources dans laquelle pourront venir piocher les Dirigeants responsables, qui s’engagent par ailleurs à participer avec bienveillance et dans le respect de la confidentialité.

Soutenue par la CCI Marne en Champagne qui met gracieusement à sa disposition des ressources humaines et matérielles, l’association tiendra une permanence le 29 novembre prochain dans ses locaux de 14h à 16h. Et pour convaincre les plus hésitants à rejoindre cette démarche qui se veut constructive et positivement impactante sur l’ensemble de la société, David Baron insiste : « Si chacun d’entre nous mettait en commun ses meilleures pratiques, on pourrait créer une société parfaite ».