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Les Ardennes à la recherche de candidats à l’emploi

Emploi. Chaque année, Pôle emploi adresse un questionnaire aux établissements marchands et non marchands afin de connaître leurs besoins en recrutement par secteur d’activité et par bassin d’emploi.

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Photo du site de Stellantis
(Crédit : DR)

La connaissance du marché du travail permet, pour les recruteurs, d’anticiper les difficultés de recrutement, d’améliorer l’orientation des demandeurs d’emploi vers des formations ou des métiers en adéquation avec les besoins du marché mais aussi de les informer sur l’évolution des métiers porteurs.

« En 2023, en dépit d’une baisse par rapport à 2022 (avec un pic culminant à 6 821), 5 911 projets de recrutement sont recensés dans les Ardennes. Une progression de 26,1% par rapport à 2017. On reste donc sur de hauts standards puisque 21,2 % d’établissements déclarent avoir l’intention d’embaucher », constate Philippe Weisseldinger, directeur territorial de Pôle Emploi, précisant que les TPE de moins de dix salariés (49,6 %) et les PME de moins de cinquante employés (76,7%) constituent le principal vivier de recrutement.

Avec 55,3 % des intentions d’embauche, les services aux particuliers (40,2 %) et aux entreprises (15,1%) représentent le premier secteur recruteur devant l’industrie (16,2%), la construction (12,5 %), le commerce (8,5%) et l’agriculture (7,5%).

Les métiers les plus recherchés sont les aides à domicile et les aides ménagères (282 postes), les aides-soignants (162), les jardiniers salariés et paysagistes (156), les agents d’entretien de locaux y compris les ATSEM (154) et les aide apprentis polyvalents de cuisine (118).

On note une forte disparité entre les quatre bassins d’emploi ardennais : celui de Charleville-Mézières s’avère le plus pourvoyeur de postes avec 3 310 projets de recrutement en 2023. Sedan (1 075), Rethel (1 242) et Revin (1 075) sont, logiquement, derrière.

Susciter des vocations et étoffer la formation

Malgré cette forte demande, 62,9 % des employeurs sont pessimistes quant à la concrétisation effective de ces offres. Pour eux, 2023 sera encore une année compliquée dans ce domaine.

C’est pourquoi les cinq agences territoriales de Pôle Emploi mobilisent quotidiennement leurs 25 conseillers dédiés aux entreprises afin de susciter des vocations et combattre la pénurie de candidatures.

Photo de Philippe Weisseldinger
Philippe Weisseldinger (Crédit : DR)

« Pour cela, nous renforçons nos relations avec les branches professionnelles, accentuons l’identification des demandeurs d’emplois rapidement employables et élargissons notre sourcing », précise Philippe Weisseldinger (photo ci-dessus). « Ainsi, en 2022, nos antennes ont organisé 235 évènements dans le département, permis à 1 022 jeunes de découvrir le milieu industriel par des immersions professionnelles et à 5 197 demandeurs d’emploi d’entrer en formation. »

Les métiers les plus en tension où les employeurs éprouvent le plus de difficultés à trouver preneurs concernent les couvreurs-zingueurs qualifiés, les coiffeurs, esthéticiens et hydrothérapeutes, les assistantes maternelles et les médecins.

Mais aussi les cadres administratifs comptables et financiers (hormis les juristes), les conducteurs de véhicules légers (taxis et ambulances), les agents de services hospitaliers et les infirmiers.

Parmi les freins à l’embauche, Pôle Emploi cible plusieurs pistes : la pénibilité du travail, les horaires décalés, la rémunération, les conditions de travail, le déficit d’image des entreprises et l’organisation interne du recrutement. Pour remédier à ce problème récurrent, Pôle Emploi incite les dirigeants à rendre leurs offres plus attractives, à faire appel à des profils différents ou à recourir à l’intérim ou autres types de contrat.