« Le vrai sujet du moment, c’est la transition écologique »
Education. Le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations préside le conseil stratégique du groupe Yschools à Troyes qui fête ses 30 ans.
En février dernier, Éric Lombard publiait « Au cœur de la finance utile, à quoi sert votre épargne ? » aux Éditions de l’Observatoire. Un livre nécessaire pour mieux faire connaître l’institution qu’il dirige depuis quatre ans, la Caisse des dépôts et consignations. Elle collecte l’épargne du Livret A et finance de nombreux secteurs comme le logement social, les retraites, la formation professionnelle, pour ne citer que quelques exemples. « Nous avons aussi 115 milliards d’euros d’actifs détenus dans les entreprises », ajoute Éric Lombard, venu donner une conférence autour de son livre dans les locaux troyens d’Yschools. Petit-fils du grand industriel aubois Pierre Lévy, fondateur de Devanlay devenu Lacoste, il conserve de solides attaches locales, et préside toujours le conseil stratégique d’Yschools.
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« Le vrai sujet du moment c’est la transition écologique : il faudra tout changer et faire évoluer en matière de bâtiments mais aussi d’alimentation. Or tout cela aura un coût, et pour financer cette transition écologique il faudra donner les moyens aux habitants d’y faire face », analyse-t-il. Donner les moyens en augmentant les salaires, une nécessité aux yeux du directeur général de la CDC, d’autant que l’inflation est redevenue d’actualité. Si le patron national de la CDC était dans les locaux d’Yschools c’est aussi parce qu’il en préside le conseil stratégique. Composé de dirigeants de tous secteurs d’activité, ayant ou non des liens avec l’Aube, il apporte son expertise de l’entreprise et de ses évolutions.
« Cela nous aide à réfléchir à trois ou quatre ans, avec des regards multiples », confie Francis Bécard, directeur général d’Yschools, groupe d’enseignement qui fête cette année ses trente ans d’existence. Trois décennies qui auront permis à la petite école de commerce de province de devenir un groupe aux formations diversifiées, « du bac – 5 à bac + 5 », et qui a largement essaimé dans la région et désormais jusqu’en Afrique. « La partie n’était pas gagnée d’avance, car ce n’était pas forcément l’école pour laquelle le chemin était le plus évident, mais il y avait un projet, une équipe, le soutien d’un territoire et des collectivités qui auront permis de réussir », analyse Éric Lombard.
Un parcours original et innovant
Constat partagé par Michel Akoum, dirigeant de Novoferm France et membre du conseil stratégique. « C’est une réussite à comparer à celle d’une start-up passée de 160 étudiants à plus de 2 000 et qui au-delà de la formation initiale est précieuse pour les entreprise avec la formation continue à un moment où les savoirs doivent se renouveler de plus en plus souvent », commente-t-il. Yschools a aussi su jeter des ponts pour créer un modèle original, diversifié et inclusif bien avant l’heure.
« Yschools est parvenu à faire des choses très innovantes et originales au lieu de copier ce que font les autres, en étant aussi précurseur dans l’idée de maillage et de transversalité », fait remarquer Bernard Ramanantsoa, directeur honoraire de HEC Paris et membre du conseil stratégique. Une progression qui s’est faite dans le respect des valeurs d’origine. « Ce qui est toujours remarquable, ce sont les valeurs des personnes qui ont fait grandir ce projet humaniste avec un angle d’attaque différent », conclut Valérie Lafdal, directrice générale de Business & Decision France. Les fondements sont solides. « On a encore de belles années à passer ensemble », se félicite Didier Papaz, président, heureux, d’Yschools.