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Recyclage : Renforcement des mesures

Bâtiment. Les entreprises artisanales dans l’expectative alors que la filière déchets du BTP se met en place cette année.

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Réunion déchets du bâtiment
La filière déchets du bâtiment se met en place cette année au niveau national et local avec un maillage qui reste à construire. (Crédit : LL)

La mise en place du principe pollueur-payeur se met en place dès le 1er mai dans la filière bâtiment avec l’entrée en vigueur de l’éco-contribution. Comme c’est déjà le cas dans d’autres filières telles que l’électroménager par exemple, cette écoparticipation permet de financer des éco-organismes qui vont à leur tour financer et organiser le circuit de collecte et de valorisation des déchets du bâtiment. Ce dispositif de REP (responsabilité élargie du producteur) s’adresse à l’un des secteurs les plus concernés, le bâtiment, dont l’activité génère annuellement 46 millions de tonnes de déchets en France.

« L’objectif du dispositif est d’encourager le tri et par conséquent le recyclage des déchets du bâtiment mais aussi de trouver des solutions à d’autres problématiques telles que les dépôts sauvages », résume Laura Guillambert, représentante d’Ecomaison, l’un des quatre éco-organismes retenus par les pouvoirs publics pour organiser la filière déchets du bâtiment. Devant les artisans de la Capeb de l’Aube, elle a précisé, avec une responsable d’un autre éco-organisme, Ecominéro, le déploiement du dispositif. En principe, grâce à l’éco-contribution, l’artisan va pouvoir déposer gratuitement ses déchets triés dans les points de collecte prévus à cet effet.


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La logique de proximité devrait s’imposer puisque les textes prévoient un maillage de points de collecte distants des chantiers de moins de 10 km en zone urbaine et moins de 20 km en zone rurale. Dans les faits, il faudra patienter jusqu’en 2027 pour un maillage complet. En attendant, les entreprises artisanales devront passer par des solutions temporaires ou faire des kilomètres pour trouver des déchetteries privées ou publiques. « Ce n’est pas très logique d’autant que l’éco-participation va être mise en place dès le 1er mai », déplore Anthony Bertolo, président de la Capeb 10. Au passage elle devrait faire augmenter les prix des matériaux de 1 % en moyenne.

Dans l’attente des déchetteries publiques

« La logique du dynamisme territorial voudrait que les entreprises artisanales du bâtiments puissent accéder aux déchetteries publiques dans le département », suggère le secrétaire général, Nicolas Favin. Sur ce point, ce n’est pas gagné d’avance. C’est uniquement sur la base du volontariat que les intercommunalités pourront faire adhérer au dispositif les déchetteries qu’elle gèrent. En échange, c’est l’éco-organisme qui prendra en charge le coût engendré. Pour étoffer ce maillage, à partir de l’année prochaine, les magasins de négoce en matériaux et les grandes surfaces de bricolage de plus de 4 000 m² auront obligation de reprendre gratuitement les déchets du bâtiment qui leur seront apportés.

Il sera également possible, sous certaines conditions, de trier et de faire enlever les déchets dans les ateliers. Cependant, il y a encore du chemin à faire puisqu’au niveau national, 500 points de collecte devraient fonctionner ce printemps, avec un objectif de 2 000 à la fin de l’année. La Capeb souhaite aussi une simplification du système, avec par exemple une application unique permettant de géolocaliser la déchetterie la plus proche du chantier acceptant les déchets des professionnels.