Le peuplier s’enracine bien à Marigny-le-Châtel
Industrie. Bois déroulés de Champagne fait partie de ces entreprises qui se développent dans d’anciens bâtiments de la SIRC.
Dans cette commune auboise de 1 700 habitants, la liquidation judiciaire de la SIRC (Société Industrielle de Reliure et Cartonnage), en 2015, avec encore 90 salariés dans une entreprise qui en avait compté plus de 500, a marqué les esprits. Mais Marigny-le-Châtel, avec l’appui de l’intercommunalité, s’est progressivement relevée en donnant une nouvelle vie aux bâtiments industriels vacants de la SIRC. Bois déroulés de Champagne (BDC) a été l’une des premières à s’y installer.
Dans des locaux de 8 000 m² qu’elle a adaptés à ses activités et après un investissement de 10 millions d’euros, une usine de déroulage de bois de peuplier fonctionne désormais à plein régime. À l’origine, deux entreprises familiales françaises, Thebault et Drouin, spécialisées dans le contreplaqué sur des marchés complémentaires. Les deux industriels français se sont associés, à deux tiers pour le premier et le reste pour le second, dans l’opération. « Nous nous sommes implantés dans l’Aube pour diversifier nos activités et sécuriser la ressource en peuplier en nous rapprochant des zones de production », fait remarquer Antoine Thebault.
Il préside un groupe familial de 400 personnes réparties sur cinq sites de production qui est le premier fabricant français de contreplaqué avec 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022. Le groupe de la Sarthe en produit avec trois essences différentes que sont le pin maritime, l’okoumé et donc le peuplier. Pour mener à bien cette stratégie, il s’implante dans les territoires de production de ces essences que sont les Landes pour le pin, le Gabon pour l’okoumé et Marigny-le-Châtel pour le peuplier.
Des projets de développement
Dans son usine auboise, une dérouleuse transforme en quelques secondes le billot en une longue feuille de quelques millimètres. Ensuite, ces feuilles sont massicotées avant de passer par une sécheuse. Enfin, elles sont ensuite acheminées dans les usines Thebault ou Drouin pour y être collées et pressées pour devenir du contreplaqué de peuplier. Cette activité a permis de générer 35 emplois directs et de l’activité pour la filière amont.
>LIRE AUSSI : La SAS Forézienne va créer une vingtaine à Tournes en 2023
« Il faut continuer de planter du peuplier d’autant que les conditions redeviennent intéressantes avec les aides », souligne Antoine Thebault. Persuadé de l’avenir de la filière, il poursuit d’ailleurs ses investissements dans l’Aube, avec l’installation d’une nouvelle chaudière biomasse qui va suppléer celle fonctionnant actuellement au gaz. L’agrandissement du parc de stockage de grumes est aussi dans les cartons.
D’autres bâtiments de l’ex-SIRC accueillent aussi de nouvelles activités. « Nous avons racheté un bâtiment de 14 000 m² dont 3 500 sont encore disponibles actuellement », précise Nicolas Juillet, président de la communauté de communes de l’Orvin et l’Ardusson. Le logisticien aubois STTI s’y est par exemple déjà installé. La préfète de l’Aube Cécile Dindar, a visité plusieurs entreprises de Marigny-le-Châtel avec des projets de développement : Bois déroulés de Champagne, mais aussi Astel, entreprise d’agencement en forte progression, Nut Expert, leader français du beurre de cacahuètes, ou encore ACMM, un fabricant de structures métalliques.