Le groupe turc Kösedag s’implante à Vitry-le-François
Industrie. L’entreprise spécialisée dans la fabrication de clôtures, va s’implanter à Vitry-le-François en y installant son premier site de production sur le sol européen, au sein des anciens entrepôts de la faïencerie Sarreguemines. Début de la production espéré fin 2023.
La Ville de Vitry-le-François avait mis les petits plats dans les grands pour présenter le projet d’implantation de la future usine du groupe turc Kösedag, au sein d’anciens bâtiments d’un des fleurons de la fabrication française, la manufacture de faïence Sarreguemines, qui à l’époque, était spécialisée dans la fabrication d’éléments sanitaires. En friche depuis 2015, les 17 000 m2 de bâtiments ainsi que les 29 000 m2 terrain avaient depuis trouvé preneurs pour les premiers auprès d’un investisseur, pour le second, auprès de la CCI.
Mais c’est tout récemment, en septembre 2022, que les premiers contacts ont commencé à être établis entre la Ville, Invest Eastern France et Marne Développement. « Vitry-le-François possède l’histoire d’une cité au passé industriel, et avec les acteurs économiques de la Marne, nous avons pu favoriser cette nouvelle implantation, au cœur de la ville en générant d’abord 30 emplois avec l’ouverture du premier site de production européen du groupe Kösedag », indique Benoit Mercier, Président de Marne Développement, l’agence de développement économique du département. « L’arrivée de cette nouvelle unité de production est une très bonne nouvelle pour notre territoire », se félicite quant à lui, le maire Jean-Pierre Bouquet.
Plus de 40 ans d’expérience
« Nous avons pris à bras le corps le dossier de cette friche avec le concours de l’ANCT (l’Agence nationale de la cohésion des territoires) lors de la fermeture en 2015 de la manufacture de faïencerie, qui au fil des ans avait changé de mains, avec comme dernier rachat, celui du groupe libanais Lecico, en 2006. » La Ville a, depuis sept ans, engagé un processus de reconversion, en ayant eu des candidats jusqu’alors jugés peu solides. « Cette implantation constitue un nouveau départ pour le quartier qui va continuer à se transformer. »
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Le groupe turc Kösedag a été créé en 1978 et a, depuis, connu une croissance durable. Spécialisé dans les « solutions de sécurité innovantes grâce à des systèmes de clôtures d’un nouveau genre », il a déposé plusieurs brevets dont celui d’une clôture éclairée grâce à l’énergie solaire. Fondateur du secteur en Turquie, le groupe exporte aujourd’hui, dans 70 pays pour équiper des sites industriels, des abords d’autoroute, des équipements sportifs ou encore des aéroports et sites sensibles.
« Nous utilisons de nouvelles technologies notamment dans le nano-revêtement, mais aussi grâce à des peintures écologiques car nous souhaitons ancrer de plus en plus notre entreprise dans une démarche de développement durable », indique Ali Kösedag, PDG du groupe, aux côtés de deux de ses filles lui apportant cette « ouverture aux préoccupations environnementales ».
34 emplois
Ce sont aussi elles qui lui ont parlé de la France pour implanter le nouveau site de production :
« Comme tout le monde, au début, nous nous sommes tournés vers les Pays de l’Est, mais après plusieurs échanges, nous avons choisi la France. » Et pourquoi Vitry-le-François en particulier ?
« La proximité avec Paris, mais aussi les pays tels que la Belgique, le Luxembourg, la Hollande et l’Allemagne a été un atout. Ainsi, nous réduisons nos déplacements et notre empreinte écologique », poursuit-il. « Nous avons su convaincre, relève Jean-Pierre Bouquet, mais c’est un travail commun, avec les structures de soutien au développement économique, qui œuvrent à ramener de l’activité sur notre territoire. »
20 millions d’euros d’invetissement
Essai doublement gagnant, Vitry-le-François ayant été en concurrence avec la ville de Lyon notamment, où le groupe turc avait déjà des bureaux. Mais la physionomie de la friche, l’état des bâtiments et la possibilité d’aller vite dans l’installation pour un début de production espéré en fin d’année 2023, ont permis de convaincre l’entreprise basée à Istanbul qui a investi dans ce projet plus de 20 millions d’euros.
34 emplois devraient naître de cette implantation avec des postes qualifiés de soudeurs et opérateurs industriels, la plupart des opérations étant automatisées. Toutefois, vu la configuration des bâtiments et les ambitions portées par le groupe, une deuxième unité devraient voir le jour pour y installer un centre de R&D, contribuant ainsi, au dynamisme du site. « Pôle emploi est associé dans ces démarches pour redynamiser le tissu économique du territoire », insiste le sous-préfet Jean-Philippe Fons.