Collectivités

Une abondance de projets sur la friche de La Macérienne

Aménagement. Afin de faire revivre ce haut-lieu du patrimoine industriel en le transformant en un lieu de divertissements et d’innovations, Ardenne Métropole a décidé de confier la gestion de cette friche à une structure associative.

Lecture 5 min
L'ancien site industriel de La Macérienne
Ensemble immobilier inscrit à l’inventaire supplémentaire des bâtiments historiques, l’ancien site industriel de La Macérienne et ses environs vont faire l’objet d’une profonde métamorphose. (Crédit : PR)

Après avoir investi plusieurs millions d’euros dans la dépollution et la rénovation du site de La Macérienne à Charleville-Mézières, Ardenne Métropole a consenti, en juin, la mise à disposition, la gestion des charges de fonctionnement et l’entretien de cette friche par un bail emphytéotique de 40 ans à une structure réunissant Flap et Les Amis de La Macérienne-Clément Bayard. Ces deux associations agiront comme syndic de co-propriété en oeuvrant de concert pour le renouveau de ce fleuron du patrimoine ardennais. L’objectif fixé est de faire de l’endroit d’ici 2027, un pôle écotouristique majeur.

Manufacture de proximité...

L’Agence nationale de la cohésion des Territoires a donné un coup de pouce à ce programme en retenant la partie création d’ateliers partagés comme « Manufacture de proximité » dans le cadre du plan France Relance.

Cette labellisation se traduira par l’octroi d’une subvention d’Etat qui permettra de procéder aux premiers investissements mais aussi de consolider ce modèle économique lors de sa phase de préfiguration tout en accompagnant durant deux ans la mise en œuvre du projet.

Des échanges sont en cours avec des partenaires et opérateurs pouvant contribuer à la densification de ce programme d’envergure : Ardenne Métropole, bien sûr, la CCI, la chambre de Métiers et de l’Artisanat, Coopelis, les Petits Comédiens de Chiffons, le Festival mondial des Théâtres de marionnettes, l’Ecole nationale supérieure des arts de la marionnette et le son et lumière de la Cassine. « Pour nous qui sommes dépendants des aléas météorologiques ou d’un échec lors d’une édition du Cabaret vert, comme ce fut le cas en 2018, il fallait trouver une solution de pérennisation d’ampleur avec un impact économique considérable pour le territoire. Ce projet répond parfaitement à nos préoccupations », explique Julien Sauvage.


>LIRE AUSSI : Le futur hôtel Radisson de Reims sera livré début 2024


Satisfait de la double marque de confiance accordée par la communauté d’agglomération et l’État, le membre fondateur du porteur de projet, Frap (Force de Réhabilitation des Ardennes et de son Patrimoine Industriel) détaille la mise en œuvre d’un des programmes les plus marquants du territoire.

« D’ici 2023, nous voulons d’abord transformer l’actuel atelier de construction des décors et de la scénographie du festival en un espace de 1 200 m² équipé, principalement axé sur la filière bois et les principes du développement durable. Cet espace sera accessible tant aux professionnels (constructeurs de décors, artisans, plasticiens, marionnettistes et acteurs culturels) qu’aux particuliers et makers. Et dès 2024-2025, nous prévoyons aussi de créer un atelier partagé, consacré à cette filière à travers des formations courtes et longues durées, diplômantes et qualifiantes grâce au soutien du BTP CFA Grand Est et du CFAI. »

...et haut lieu de vie nautique, ludique et sportif

Ce n’est pas tout. Sur l’ensemble du site, bâtiments existants et terrains fonciers mitoyens, les deux associations veulent aussi concrétiser de nombreux autres projets dont un vaste lieu d’activités touristiques. Julien Sauvage répertorie ce qui pourrait aussi être envisagé sur l’ensemble immobilier en matière économique et dans un esprit « tiers lieu » : une auberge de jeunesse, une ressourcerie, une épicerie, un restaurant, des bars et des salles de concerts...

Avant de détailler l’autre facette du business plan : l’émergence d’un grand parc urbain sur la plaine de La Macérienne. « L’idée est de transformer un bras de Meuse non navigable en une plage située en plein cœur de ville où le public s’adonnerait à divers loisirs. » Le lieu sera aussi étroitement lié au vélo avec la possibilité d’acheter, louer, réparer, laver et garer sur place des deux roues non loin de l’embarcadère « La Meuse à Vélo ». L’association Frap en tant que coordinatrice choisira elle-même les futurs opérateurs économiques qui interviendront sur le site.