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Le Grand Est pourrait perdre un habitant sur sept d’ici à 2070

Démographie. Constaté depuis 1998, le repli démographique de la région va en s’accentuant. L’INSEE, dans une prospective médiane fixe à 752 000 la perte du nombre d’habitants d’ici à 2070. Si la Marne s’inscrit dans la moyenne de cette projection, le Bas-Rhin est le seul département susceptible de voir sa population croître.

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Déménagement
(Crédit : Freepik)

En prenant compte de l’évolution actuelle de la démographie régionale, la population du Grand Est passerait de 5 552 000, en 2018, à 4 800 000 habitants, en 2070, soit une perte de 752 000 habitants (-13,5%) ou l’équivalent de l’ensemble des populations communales actuelles de Strasbourg, Reims, Metz, Mulhouse et Troyes.

Ainsi, après une quasi-stabilité (-0,1%) entre 2013 et 2018, la diminution moyenne annuelle serait de 0,28%, d’ici à 2070. Pour mémoire, la population régionale a augmenté de près de 12% entre 1968 et 2018 (+584 000 habitants en 50 ans. Elle s’apprêterait donc en perdre beaucoup plus dans les cinquante années à venir.)

TROISIÈME RÉGION LA PLUS TOUCHÉE PAR LE DÉCLIN DÉMOGRAPHIQUE

La projection à 50 ans de l’INSEE révèle 8 régions métropolitaines en progression démographique, de +0,01% pour l’Ile-de-France à +0,25% pour l’Occitanie et 5 régions en déclin : la Bourgogne Franche-Comté et la Normandie (-0,29%), le Grand Est (-0,28%), les Hauts-de-France (-0,20%) et le Centre-Val de Loire (-0,13%).

Le ralentissement démographique régional est perceptible depuis 2013, avec une stagnation jusqu’en 2018, après une croissance annuelle continue de 0,1% entre 2008 et 2013. Le repli démographique enclenché en 2018 s’est accentué depuis avec comme perspective annuelle de -0,13% jusqu’en 2020, -0,31% jusqu’en 2060 et -0,35% jusqu’en 2070. Depuis 2018 et donc en 52 ans, le Grand Est perdrait près d’un habitant sur sept.

UNE RÉGION VIEILLISSANTE AVEC DEUX FOIS PLUS D’OCTOGÉNAIRES

Selon ce scénario central de l’INSEE, le vieillissement de la population se poursuivrait, avec notamment une espérance de vie allongée de 7,9 ans pour es hommes et de 4,3 ans pour les femmes et un écart diminué entre les deux sexes. Dans la région, trois résidents sur dix seraient âgés de 65 ans et plus en 2070, contre deux sur dix en 2018.


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Cette part de plus de 65 ans dépasserait le tiers de la population en 2070 dans quatre départements : le Haut-Rhin, la Haute Marne, la Meuse et les Vosges. La progression la plus marquante serait celles des personnes âgées de 80 ans ou plus qui seraient deux fois plus nombreuses d’ici à cinquante ans. A contrario, la région perdrait trois jeunes de moins de 20 ans sur dix. De plus, les femmes en âge d’avoir des enfants seraient en proportion moins nombreuses en 2070 (35,9%) qu’en 2018 (41,4%).

QUATRE DÉPARTEMENTS PARTICULIÈREMENT TOUCHÉS

Les Ardennes, la Haute-Marne, la Meuse et les Vosges connaîtraient un recul plus soutenu que dans le reste de la région. Ces départements perdaient près de trois habitants sur dix. Le déficit naturel pèserait particulièrement sur l’évolution démographique de ces départements. Les mouvements migratoires négatifs devraient accentuer la baisse de population dans deux de ces quatre départements : les Ardennes et la Meuse.

La population de la Marne et de la Meurthe-et-Moselle décroîtrait à un rythme proche de celui de la région. En revanche, la déprise démographique serait moins prononcée dans l’Aube, grâce à un déficit naturel moins importants et des mouvements migratoires plus dynamiques. Le Bas-Rhin serait le seul département du Grand Est à gagner des habitants, un résultat essentiellement porté par l’excédent des migrations.