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Le fabricant belge de blocs de chanvre s’implante à Troyes

Bâtiment. IsoHemp ouvre sa première succursale à l’hôtel d’entreprises Le Phare, sur le Parc du Grand Troyes et prévoit une usine à Saint-Lyé.

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Le fabricant belge de blocs de chanvre s'implante à Troyes
Les fondateurs et responsables de IsoHemp, avec, à gauche, Bertrand Chevalier, vice-président de TCM. (Crédit : N. Champenois)

IsoHemp, fabricant belge de blocs de chanvre pour la construction, a choisi Troyes pour y implanter sa première succursale. Plus précisement à l’hôtel d’entreprises du Phare, sur le Parc du Grand Troyes. Pour sa première implantation à l’international, l’entreprise IsoHemp, qui réalise 60 % de ses ventes en Belgique, a choisi la France (25 % de son chiffre d’affaires annuel) et l’Aube, berceau du chanvre européen. Un choix d’autant plus stratégique que le principal fournisseur de l’industriel belge est déjà la Chanvrière de l’Aube.

« Cette implantation est prévue en deux étapes, la première
étant d’ouvrir cette succursale commerciale »
, explique Olivier Beghin, un des fondateurs de cette entreprise née il y a 10 ans. Avec l’ouverture de ces bureaux d’accueil et de formation, le fabricant belge a aussi recruté une équipe locale maîtrisant bien son marché, pour accompagner la croissance de la construction chanvre sur le marché français. Entourée de cette équipe, que la directrice commerciale d’IsoHemp pour la France, Delphine Courtois, animera sur le site du Phare les formations aux applications et au produit.

Décarboner la construction

100% naturels, les blocs de chanvre fabriqués par IsoHemp sont faits de chènevotte (moelle du chanvre), de chaux et d’eau. Ils contribuent à une construction de qualité, décarbonée, saine et confortable (régulation thermique, de l’humidité, isolation acoustique, protection et résistance au feu). Tout en étant économes en énergie. Leur fabrication et leur utilisation, pour le neuf et la rénovation, répondent parfaitement aux enjeux environnementaux et climatiques. « Notre outil de production est très peu énergivore, comparé aux autres industriels du secteur. Nous avons opté par exemple pour le séchage des blocs à l’air libre », observe Jean-Baptiste Mahieu autre fondateur de l’entreprise.


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« Notre offre est cohérente par rapport à la demande et la réglementation en France, qui est en avance sur ce point par rapport aux autres pays. Le bloc de chanvre est en phase avec la RE2020 au niveau de l’isolation des bâtiments, du confort d’été et de l’objectif bas carbone », souligne Delphine Courtois, qui a intégré l’entreprise il y a un an. En 2021, IsoHemp a mis en service une nouvelle usine en Belgique lui assurant un potentiel de production de cinq millions de blocs de chanvre par an, soit cinq maisons en blocs de chanvre par jour. Le but de l’industriel est de quadrupler sa production en quatre ans, sur un marché offrant de multiples possibilités. Aujourd’hui, IsoHemp réalise 70 % de son chiffre d’affaires dans la rénovation et 30 % dans la construction de maisons neuves, un ratio qui devrait se lisser puisque le bloc de chanvre séduit de plus en plus le marché du neuf.

Développer un marché

« Nous avons aujourd’hui pour objectif de développer un marché – en France puis en Allemagne – en amont d’un développement industriel », ajoute Olivier Beghin. Si l’équipe française est en place, il reste à mener un long processus de certifications avant de bâtir localement un outil de production. Quoi qu’il en soit, le développement d’une nouvelle usine en France, au pôle européen du chanvre à Saint-Lyé, d’ici trois ans, dépendra de la croissance du marché. « Dans trois ans, nous serons en situation d’ouvrir du foncier autour de cet écosystème du chanvre », annonce d’ailleurs Bertrand Chevalier, le vice-président économie de Troyes Champagne Métropole.