Entreprises

Le Crédit Agricole du Nord Est consacre 150 M€ à la création de deux nouvelles solutions financières

Finances. Fidèle à son ADN de soutien aux entreprises du territoire, le Crédit Agricole du Nord Est crée deux solutions de financements leur étant spécifiquement destinées : l’une consacrée au développement de projets d’envergure, l’autre en accompagnant en capital des projets territoriaux tournés vers la transition énergétique.

Lecture 11 min
Le Crédit Agricole du Nord Est consacre 150 M€ à la création de deux nouvelles solutions financières
Paul-Antoine Grasset, directeur de Nord Est Partenaires, filiale du Crédit Agricole du Nord Est et Christian Andreacchio, directeur des entreprises, de la banque privée, de la banque du dirigeant et de la RSE. (Crédit : N. Desanti)

Historiquement, le Crédit Agricole du Nord Est est fortement engagé dans l’accompagnement aux entreprises et le développement du territoire. On se souviendra notamment du rachat de Taittinger en 2006, pour 660 millions d’euros à un fonds d’investissement américain, pour ensuite passer progressivement la main à la famille et ne conserver qu’une partie minoritaire du capital. Mais si jadis, l’établissement bancaire ainsi que les entreprises ne communiquaient pas sur les activités de capital investissement, il en est autrement aujourd’hui. « Aujourd’hui, les entreprises ont besoin de communiquer sur l’impact économique qu’elles ont sur le territoire », indique Christian Andreacchio, directeur des entreprises, de la banque privée, de la banque du dirigeant et de la RSE. « Et à côté de cela, il y a de nouveaux besoins, qui sont liés aux coûts de l’énergie, à l’impact environnemental, à l’impact social. Tous ces sujets-là ont besoin de ressources spécifiques : du financement classique bien sûr, mais aussi du financement très long terme et de l’investissement. » C’est pourquoi le pôle de capital investissement du Crédit Agricole du Nord Est s’est doté de deux nouveaux « véhicules financiers ».

« La grande différence par rapport à Nord Est partenaires est que nous sommes sur un produit qui ne donne pas accès au capital »

Le premier, « Nord Est Dette Obligataire » est un fonds de dettes obligataires doté de 100 millions d’euros, « dont l’objectif est d’apporter un financement complémentaire à la dette bancaire, avec un remboursement in fine, pour amplifier et accélérer la capacité de développement sur des projets d’envergure, renforcer le fonds de roulement de société en forte croissance ou accompagner la transmission de sociétés locales », précise Paul-Antoine Grasset, directeur de Nord Est Partenaires, filiale du Crédit Agricole Nord Est, doté de 250 millions d’euros sous gestion. Cette « marque » dispose aujourd’hui d’un solide ancrage territorial puisque depuis 30 ans, elle investit dans des opérations de développement organique (création pour une entreprise d’une nouvelle usine, d’un nouveau site ou d’une nouvelle ligne de production par exemple) ou de croissance externe des entreprises (rachat, transmission, réorganisation du capital). « Le montant de 250 millions d’euros, investis dans cinquante sociétés, correspond à environ 10% de nos fonds propres, ce qui est un vrai choix stratégique de notre établissement », précise Christian Andreacchio.

Des projets de grande envergure

Depuis 2022, la solution « Nord Est Dette Obligataire » a donc été mise en place avec comme objectif d’être un levier de financement complémentaire des projets, entre l’activité de financement classique et l’activité d’investissement au capital, « avec des tickets de l’ordre de un à plusieurs millions d’euros selon les besoins. On est sur un produit qui ne donne pas accès au capital, en revanche on vient intervenir en complément de la dette bancaire. On souscrit les obligations que les entreprises émettent », explique Paul-Antoine Grasset. « La grande différence par rapport à Nord Est partenaires est que nous sommes sur un produit qui ne donne pas accès au capital. C’est un mode de financement complémentaire sans modifier la répartition du capital », insiste-t-il. L’intérêt pour l’entreprise est d’avoir une ressource qui s’amortit sur des durées plus longues et contrairement à un emprunt « classique », avec le recours à l’emprunt obligataire, le chef d’entreprise rembourse à échéance de 5 ou même 10 ans.

« En dette obligataire, on va être sur des normes de financements au-delà de ce qui se fait habituellement et clairement, cela donne un effet de levier complémentaire pour financer des projets de grande envergure et qui nécessitent plus de capitaux que l’entreprise ne pourrait mobiliser avec un financement classique. » La deuxième solution de financement lancée très récemment, « Nord Est Partenaires Transition Énergétique », est un fonds de 50 millions d’euros pour accompagner en capital ou quasi-capital (obligations, compte courant) des projets territoriaux de production d’énergies renouvelables portés par des agriculteurs, industriels ou développeurs.


>LIRE AUSSI : La Banque de France rassurante pour l’avenir économique de la France


« Ce produit est là pour accompagner les projets majeurs liés à la transition énergétique des entreprises ou de projets d’énergie renouvelable, pour pouvoir intervenir au capital des projets, ce qu’on ne faisait pas auparavant », explique Paul-Antoine Grasset. Ces fonds débloqués sur plusieurs années sont dédiés à l’accompagnement de tous types de projets, agricoles, industriels, sur des sujets comme l’agrivoltaïque, l’éolien ou même la méthanisation ou l’hydroélectricité. « Ces financements sont sur des durées très longues, qui nécessitent parfois, en plus du financement bancaire, que l’actionnaire apporte du capital et des comptes courants qui se remboursent au fur et à mesure que le cash est généré par les projets. On va vraiment apporter des solutions sur mesure, c’est à dire que l’on peut intervenir en capital, en quasi capital, juste des obligations… » En moyenne, les projets avoisinent un ticket moyen d’un million d’euros.

Créer de la valeur

Concernant ces deux nouvelles solutions, elles entrent dans l’identité que revendique le Crédit Agricole du Nord Est : « L’objectif n’est pas de toucher des dividendes tous les ans mais bien de créer de la valeur à terme. Nous sommes soucieux de notre image au sein de la région », insiste Christian Andreacchio. Il faut dire que l’établissement bancaire compte 1 000 administrateurs est « est la banque d’un particulier sur deux » dans la région.

C’est donc important que ces derniers sachent aussi à quoi sert leur épargne. Ainsi récemment, le Crédit Agricole outre les Maisons de champagne ou l’industrie agroalimentaire, a accompagné la reprise du groupe Soufflet par la coopérative In Vivo ou encore la transmission aux cadres de l’entreprise de la société La Buvette dans les Ardennes. Dans l’Aisne, c’est au capital de la société American desserts que la banque est entrée. Enfin, dans la Marne, elle a participé à l’opération de refinancement de Cristal Union qui, dans dans le cadre de sa démarche de responsabilité sociétale d’entreprise (RSE), a décidé de lier son refinancement d’un montant de 1,01 Md€ (dont 950 M€ au titre d’un contrat de crédits syndiqué, 30 M€ d’obligations à impact émises par Cristal Union et arrangées par Nord Est Capital Investissement, et 30 M€ de prêts participatifs avec Unigrains) à sa performance RSE.