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La filière brassicole régionale se structure

Agroalimentaire. Un nouveau contrat de filière pour les années 2022-2027 en faveur de la filière brassicole a été voté à l’occasion de la Commission permanente du Grand Est du 18 mars 2022, avec comme objectif de renforcer la performance et la transition environnementale de professions éprouvées non seulement par un changement de pratique des consommateurs, mais aussi par des difficultés d’approvisionnement des matières premières et une significative augmentation des coûts.

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Brasserie
Dans le Grand Est, en 2022, on recensait 340 brasseries (63% d’entre elles créées avant 2019), dont 40 en Champagne-Ardenne. (Crédit : DR)

Alors qu’un nouveau contrat de filière vient d’être signé par le Grand Est couvrant la période 2022-2027, la filière brassicole alerte sur les difficultés que constatent brasseurs et fournisseurs depuis le Covid, difficultés renforcées par la guerre en Ukraine et l’augmentation substantielle des coûts de production.

Selon Brasseurs de France, syndicat professionnel de la brasserie française et son enquête réalisée conjointement avec la CPME sur la situation financière et économique des TPE/PME en 2022, « plus de 8 brasseries sur 10 disent être impactées par une augmentation des prix de leurs fournisseurs de plus de 10% et 70% rencontrent des difficultés pour s’approvisionner en matières premières et biens intermédiaires (96% indiquent qu’il s’agit de difficultés liées au prix, 78% aux délais de livraison et 71% aux quantités disponibles). »

Le prix des bouteilles en verre par exemple, a beaucoup augmenté, de l’ordre de 30% en 2022 et devrait continuer de la même manière en 2023.

« De 12 centimes la bouteille de 33 cl, nous sommes passés à 18,20 centimes », livre ainsi Anaïs Lecoq, chargée de communication et marketing pour la micro-brasserie rémoise Senses Brewing. Un coût conséquent pour une brasserie artisanale : « Lorsque l’on produit de la bière, chaque centime compte car les marges sont plus réduites que sur d’autres produits alcoolisés », poursuit-elle.

Cette situation vient frapper un secteur pourtant en pleine croissance. Dans le Grand Est, en 2022, on recensait 340 brasseries (63% d’entre elles créées avant 2019), dont 40 en Champagne-Ardenne. Aussi, les brasseries se structurent progressivement. Historiquement, les grandes brasseries d’Alsace (dont les plus importantes en termes de production comme Meteor, Licorne ou encore Kronenbourg) le sont au sein de l’association Les Brasseurs d’Alsace, qui représente aussi les brasseries artisanales alsaciennes via la Corporation des brasseries artisanales d’Alsace.

Le syndicat national des Brasseries indépendantes (SNBI) fédère quant à lui de nombreuses brasseries artisanales et microbrasseries, ainsi que l’Union des Brasseurs du Grand Est (UBGE).

Dans ce contexte, l’objectif du contrat de filière est d’améliorer la compétitivité et la rentabilité des exploitations par l’innovation et les actions de recherche et de développement, en adaptant notamment les processus de production des brasseries.

Mutualiser les équipements

Pour exemple, pour fabriquer un litre de bière, il faut en moyenne 10 litres d’eau. L’objectif pour la Région Grand Est est d’arriver à un ratio de 3,5 litres d’eau pour 1 litre de bière.

Économies d’échelle et investissements massifs permettraient l’optimisation des équipements. Ainsi, il est fréquent que les grandes brasseries soient équipées de stations de retraitement, permettant le réemploi d’une partie de l’eau utilisée.

La mutualisation des équipements peut aussi être envisagée comme une solution vertueuse, c’est pourquoi certaines brasseries, comme Senses Brewing propose de la prestation pour l’utilisation des équipements.


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Quant à une meilleure gestion de la ressource, la récupération des déchets aussi, comme celle des drêches pour être envoyées auprès d’un méthaniseur, fait partie des options retenues par la brasserie rémoise pour assurer un fonctionnement le plus durable possible.

Afin d’étendre ce type de pratiques vertueuses, la Région Grand Est déploie un dispositif d’accompagnement technique et financier pour limiter les besoins en énergie et en eau mais aussi le gaspillage.

L’objectif est d’engager une transition vers un mode de production moins consommateur de matières, moins impactant pour l’environnement et donc plus vertueux. Cette expérimentation vise 20 brasseries et micro-brasseries artisanales, dont 63% sont de jeunes entreprises.

Plus globalement, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat du Grand Est mobilise des conseillers environnement pour suivre des projets brassicoles de transformations écologiques, avec à la clé, des aides à l’investissement.