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Brasserie artisanale Nucleo, nouvelle installation

Entrepreneur. L’histoire de l’installation de la brasserie artisanale Nucleo.

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Photo d'Hervé Marat
Hervé Marat, co-créateur du bistrot Cuivré et de la brasserie Nucleo qui produit La Lorette. (Crédit : ND)

C’est en 2012, qu’Hervé Marat et Louis Chaudré entament leur aventure brassicole, à l’époque comme amateurs, pour « leur propre plaisir ». Puis en 2016, ils professionnalisent l’activité et montent leur société.

« Notre démarche était au début sans grande ambition, mais d’opportunités en opportunités, nous avons grossi et avons alors fait le choix d’une stratégie », explique Hervé Marat. S’ils se définissent comme des brasseurs « gypsies », c’est-à-dire qu’ils brassent sans avoir leur propre équipement – à ce moment là, à la brasserie artisanale Masclaux à Bermericourt – le Covid vient stopper en 2020, leur progression.

2021 : reprise du projet en louant une partie des équipements chez Senses Brewing avec des volumes en constante augmentation. « En 2022, nous avons brassé 700 hectolitres avec l’ambition d’atteindre les 1 000 hectolitres en 2023 », confie-t-il.

Mais pour cela, les deux associés décident de monter leur propre structure, avec locaux et outils de production, un investissement de plus de 800 000 euros au total.

Moins de pénibilité

Une véritable prise de risque dans un contexte jugé compliqué. Mais Hervé Marat s’en explique : « Nous avons trouvé notre clientèle au fil du temps. Nous sommes sur une gamme à destination du grand public, avec son propre style et ses caractéristiques mais qui peut plaire au plus grand nombre. Quant à l’investissement, certes nous achetons du matériel, mais nous allons aussi économiser les coûts de prestations et l’outil sera adapté de telle sorte à limiter la pénibilité et donc certaines manipulations humaines, comme avec l’achat d’une laveuse-enfuteuse automatique. Aussi, à notre tour de proposer des services de prestations. »


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Et si le process, avec un parc de 1 000 fûts inox, sera partiellement industrialisé, la brasserie reste totalement artisanale. L’objectif est donc de dépasser les 1 000 hectolitres à l’année. Sachant qu’aujourd’hui est considérée comme « artisanale », une brasserie produisant jusqu’à 100 000 hectolitres à l’année.

La bière La Lorette a aussi acquis une solide réputation et satisfaction auprès de ses clients, essentiellement dans l’hôtellerie restauration. « On ne constate, pour notre part, pas de diminution de volumes », souligne Hervé Marat qui distribue ses bières principalement en Champagne-Ardenne.

Il faut dire que celui qui est comptable de formation a mis toutes les chances de son côté, car, parallèlement à la brasserie, il possède aussi une société de distribution et d’installation de tirage pression chez les restaurateurs, avec laquelle il étend ses services aux jus de fruits artisanaux.

Ultime corde à l’arc d’Hervé Marat et Louis Chaudré, l’ouverture en septembre 2022, de « Cuivré » un bistrot en plein cœur de Reims, où produits locaux et bières artisanales font bon ménage. Si l’établissement sert la Lorette à la pression, il fait aussi la part belle à d’autres bières, pour redonner au breuvage malté sa juste place sur les tables de la première région brassicole de France…