La FDSEA de la Marne dénonce le non-sens de l’opposition entre agriculture et environnement
Agriculture. Le fardeau normatif européen, les zones de non-production quand le pays importe des produits agricoles à plus de 50% dans certaines filières, la précipitation des mesures environnementales, la guerre des intrants et des pesticides, autant de sujets au menu de l’Assemblée Générale de la FDSEA de la Marne.
Plus question de parler d’agriculture sans évoquer sa fonction alimentaire primordiale, entre la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, voire avant : « Notre fragilité sur la souveraineté alimentaire ne date pas seulement du 24 février, des signes avaient déjà été émis par les marchés sur la disponibilité de certaines matières premières avec la reprise de l’économie suite à la crise sanitaire ». Ces propos illustrent le cœur du rapport moral d’Hervé Lapie en clôture de l’Assemblée Générale 2022 de la FDSEA de la Marne, une assemblée enfin en présentiel après deux années sans.
« Laissez-nous produire » s’installe comme le refrain de l’intervention du Président : « Indéniablement, la crise Covid et le conflit en Ukraine auront eu l’immense mérite, sans être opportuniste, de remettre sur le devant de la scène l’acte premier des agriculteurs : produire ».
Alléger le fardeau normatif
Il faut défendre l’acte de produire, en France comme en Europe et produire tout ce qui peut l’être, au nom de la souveraineté alimentaire. Il faut alléger ce fardeau normatif que le Président Lapie aborde non sans humour : « Un fardeau qui mine la compétitivité des exploitations et qui, depuis vingt ans, a contribué à doubler nos importations alimentaires avec un taux de dépendance pouvant dépasser les 50% de nos filières ».
Facile, mais efficace, Hervé Lapie cite la pénurie de moutarde, conséquence de la réduction imposée des surfaces d’exploitation de la graine en France, mais abondante en Ukraine ou au Canada. Même remarque à propos des normes exigées en ce qui concerne les cerises et le moucheron drosophile suzukii : « Nous consommons de la cerise turque avec des moyens de protection des plantes interdits en France ». Dans la catégorie de ce que le syndicat classe parmi les inepties, le Président Lapie s’attaque à la fameuse jachère : « Une Commission Européenne qui nous demande de consacrer 3 à 4% de nos surfaces à la non-production … Notre demande est de cultiver sur ces 4% des protéines végétales pour contribuer aux objectifs de l’autonomie protéique européenne ».
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Pour les autres sujets abordés par Hervé Lapie, à noter la future programmation de la Politique Agricole Commune, que la FDSEA souhaite profitable aux consommateurs comme aux agriculteurs, la rémunération des agriculteurs, facteur d’attractivité des métiers agricoles, les lois EGAlim, sur la qualité des produits alimentaires et les relations commerciales entre agriculture et distribution, ou encore la transition agroécologique : « C’est un non-sens d’opposer agriculture et environnement ».
De la future PAC aux pièges à corvidés
Présenté par le Secrétaire Général, le rapport d’activité 2021 du syndicat ouvre sur la PAC et se ferme sur l’aide au foncier. Laurent Champenois a rappelé la participation de la FDSEA, au travers de plusieurs réunions cantonales, sur la future Politique Agricole Commune (PAC) qui entre en application en 2023, avec un budget maintenu contre une prévision à la baisse de 15% et les rencontre avec le Préfet et la grande distribution à propos de l’application de la Loi EGAlim.
On trouve bien d’autres sujets dans ce rapport d’activité : le plan de soutien à la production porcine (dix éleveurs indemnisés pour un total de 150 000 euros), l’indemnisation d’apiculteurs pour perte de récoltes (100 000 euros), celle de 244 betteraviers victimes d’un désherbant , la lutte contre les corvidés et l’achat de cages, les opérations de promotion des métiers, les accompagnements d’embauches, les opérations « Fermes ouvertes » et « Tous dans nos campagnes » qui ont concerné 1 600 élèves et autant d’adultes et pour terminer l’acquisition en 2021 de 160 hectares de terres agricoles, par le Groupement Foncier Agricole Mutuel, pour favoriser l’installation de jeunes agriculteurs.