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La facture climatique s’alourdit pour les assureurs

Assurance. Malgré une hausse sensible de la sinistralité et l’inflation, Groupama Nord-Est a préservé son résultat en 2022.

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Photo de Laurent Poupart
Laurent Poupart, président de Groupama Nord-Est et Patricia Lavocat Gonzales, directrice générale. (Crédit : LL)

La facture climatique commence à peser de plus en plus lourd dans les comptes des assureurs et Groupama Nord-Est n’échappe pas à la règle. « Et encore, nous avons été moins touchés que d’autres parce que nous avons échappé aux grêles en 2022 », commente Laurent Poupart, président de Groupama Nord-Est.

Entre 2010 et 2016, le coût des évènements climatiques coûtait 2 milliards d’euros par an aux assureurs en France. La multiplication des aléas climatiques – tempêtes, inondations, sécheresse, gel, etc. – a fait bondir la facture des sinistres à 10 milliards d’euros en 2022 au niveau national.

Les six départements couverts par la Caisse régionale Groupama Nord-Est (Aisne, Ardennes, Aube, Marne, Nord et Pas-de-Calais) ont été moins exposés que d’autres aux aléas climatiques.

Mais cela n’a pas empêché de voir la facture climatique passer de 41 millions en 2021 à 62 millions d’euros en 2022. Dans ce contexte, la mise en œuvre de la réforme de l’assurance climatique se justifie pleinement.

« Nous avions besoin de bâtir un nouveau système pour protéger tous les agriculteurs des aléas climatiques grâce à une solidarité nationale plus importante et incitative et ainsi mieux mutualiser les risques », confirme Laurent Poupart.

« Cela nous oblige aussi à être réactifs en termes d’organisation pour traiter 10 000 déclarations de sinistres en quelques jours après le passage d’une tempête », fait remarquer Patricia Lavocat Gonzales, directrice générale.


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La mobilisation générale des collaborateurs comme des élus de Groupama permet d’apporter une réponse rapide aux sinistrés. L’exercice 2022 aura également été impacté par l’inflation qui a pesé sur le coût des réparations automobiles (+ 8%) et celles portant sur des bâtiments (+ 10%). La hausse des taux est aussi venue perturber les marchés financiers et en particulier les marchés obligataires.

« Malgré tous ces évènements, l’exercice 2022 reste correct quant aux résultats et des indicateurs importants tels que le ratio combiné », précise la directrice générale.

Renforcer la prévention des risques

Malgré un environnement troublé, porté par un chiffre d’affaires en hausse de 8,8 % (à 482,6 M€), Groupama Nord-Est a pu préserver ses résultats, avec un résultat net social qui s’établit à 16,3 M€, en légère diminution de 0,9 M€, comparé à 2021. Le ratio de sinistralité est ainsi de 73% et se dégrade de 3,3 points par rapport à 2021, soit un ratio combiné à 98,8%, (+1,3 point).

« Nous agissons sur un certain nombre de leviers pour contenir la sinistralité, notamment à travers la prévention, la pédagogie ou encore en travaillant avec un réseau de partenaires responsables, par exemple pour la réparation automobile », souligne Patricia Lavocat Gonzales.

Une méthode pour contenir des excès auxquels on assiste pour le remplacement de pare-brise, pour citer cet exemple. Dans le contexte inflationniste, la hausse des cotisations est inévitable, « mais nous l’avons limitée, en moyenne, entre 6 et 7 %, ce qui reste inférieur à l’évolution du Smic », note Laurent Poupart.

L’assureur mutualiste compte 280 215 sociétaires, dont 1 844 administrateurs élus, et 1 220 collaborateurs répartis sur six départements.