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L’upcycling pour limiter les coûts

Industrie. L’entreprise Lebronze Alloys (LBA) spécialisée dans la production de produits semi-finis et finis en alliages techniques de cuivre et de nickel à haute performance, basée à Suippes, vient d’inaugurer un atelier d’upcycling (recyclage) de ses matériaux dans le but de mieux contrôler sa filière d’approvisionnement.

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L'upcycling pour limiter les coûts
Michel Dumont (à gauche) et Alexandra Dumont (au centre) ont inauguré l’atelier d’upcycling sur le site de l’usine Suippes 2, avec le Préfet de la Marne, Henri Prevost. (Crédit : N. Desanti)

« C’est un projet de 20 ans », confie Michel Dumont, le président de l’entreprise basée à Suippes dans la Marne. En effet, durant ces 20 dernières années l’entreprise s’est réinventée et modernisée. Située au cœur de la petite ville marnaise de 4 000 habitants, l’usine Suippes 1 va progressivement fermer pour laisser place, en 2023, à l’usine Suippes 2, dotée de matériel et four plus modernes. « Nous avons construit cette usine en prenant les bonnes pratiques, elle va désormais pouvoir réaliser de nouveaux alliages, plus performants », révèle Alexandra Dumont, la Directrice générale. L’avantage de cette nouvelle unité de production est qu’elle fonctionne plus à l’électricité qu’au gaz. Un énorme atout aujourd’hui dans le monde de la métallurgie. « Aujourd’hui, LBA c’est 200 millions d’euros de chiffre d’affaires, 850 salariés, une usine principale à Suippes et deux autres à Bornel (Hauts de France) et Lüdenscheid en Allemagne, ainsi que d’autres implantations à l’international, dont Hong-Kong », précise Michel Dumont.


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Alors afin de poursuivre la logique d’économie d’énergie mais aussi pour développer l’économie circulaire, Lebronze Alloys vient d’inaugurer son atelier d’upcycling, comprendre « recyclage », de ses propres matériaux. « Depuis deux ans, l’économie traverse un contexte difficile entre les hausses de coûts de l’énergie et les problèmes de pénurie et d’approvisionnement des matériaux. Face à cela, nous avons décidé de faire trois investissements importants. Tout d’abord, rapatrier la forge, ensuite, construire une fonderie nouvelle afin de pouvoir mettre Suippes 1 en veille et pouvoir y mettre un terme en 2023 et enfin, lancer cet atelier d’upcycling. » Ce dernier point a été rendu possible grâce aux aides de France Relance d’un montant de 800 000 euros sur un investissement total de plus de 2 millions d’euros. Bpifrance a aussi joué un rôle crucial dans le montage du dossier en apportant son accompagnement pour un prêt. Une étape incontournable quand on sait que, pour LBA, la hausse des coûts de l’énergie a représenté en 2022, 10 millions d’euros de plus qu’en temps normal.

Augmenter de 15% la part de matériaux recyclés

L'upcycling pour limiter les coûts
(Crédit : DR)

LBA a ainsi mis en place « un Plan Lebronze ». Ce dernier est réparti en trois points différents. Tout d’abord, en mettant en place une politique d’achats responsables grâce à l’approvisionnement de matériaux issus du recyclage. « 75% de nos métaux sont issus du recyclage. Nous ambitionnons d’augmenter ce seuil, notamment grâce à l’atelier d’upcycling qui permettra d’élever encore de 15% cette part », indique Alexandra Dumont. « Sa vocation est de pouvoir retraiter les différents métaux collectés au fur et à mesure du process. L’autre grosse partie, c’est la capacité d’approvisionner directement des alliages et non plus des métaux et de ne plus être aussi dépendant de la filière. »

Ensuite, LBA souhaite proposer des solutions d’économie circulaire à ses clients, « récupérer des matières chez le client et les retraiter ici », précise la Directrice générale. « Tout ceci vient donner des éléments autour de la décarbonation. Cela permet d’avoir un impact sur l’émission de tonnes de CO2. » En effet, si l’entreprise devait acheter du cuivre issu des mines, elle émettrait 200 fois plus de tonnes de CO2 tout en apauvrissant considérablement les sols. « Si l’on doit prendre des cathodes issues du processus de recyclage d’affinage qui est un processus très énergivore à chaud, c’est 50 fois plus de tonnes de CO2 émis », précise-t-elle. L’upcycling devient donc un véritable levier dans la politique de développement durable.