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L’UIMM et Knorr-Bremse au service de l’image de la métallurgie

Industrie. Dans le cadre des Semaines de l’Industrie, la filiale française du leader mondial du frein ferroviaire, basée à Tinqueux, vient d’accueillir une nouvelle visite d’étudiants marnais. Au menu, les différents métiers de ce fleuron de la métallurgie, fournisseur des constructeurs et opérateurs mondiaux du rail, les stages, les carrières et un clin d’œil à l’emploi féminin, encore trop atypique dans ce secteur.

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Stéphanie Duminy
« Il faut expliquer aux jeunes que faire carrière dans l’industrie est largement possible, du bas de l’échelle au sommet », explique Stéphanie Duminy Directrice des Ressources Humaine de Knorr-Bremse. (Crédit : G. Delenclos)

Au terme des semaines de l’industrie, du 5 novembre au 12 décembre, l’UIMM Champagne-Ardenne aura organisé plus d’une centaine de manifestations (conférences, animations, visites d’entreprises, interventions en milieu scolaire…) suivies dans les quatre départements champardennais par plus de 4 000 participants (collégiens, lycéens, étudiants, professionnels de l’industrie, grand public…). Parmi ces manifestations, la visite approfondie de l’usine Knorr-Bremse Systèmes Ferroviaires de Tinqueux, organisée par Françoise Simeone, Conseillère Sourcing Orientation Placement de l’UIMM Champagne-Ardenne et animée par Marie Bonnet et Stéphanie Duminy, respectivement responsable communication externe et Directrice des ressources humaines, a été suivie par une vingtaine d’étudiants rémois, dont certains ont saisi cette opportunité pour remettre en direct leur CV à la DRH.

Un pôle de formation leader

Le Pôle formation de l’UIMM, premier réseau de formation industrielle sur le territoire de la Champagne-Ardenne, c’est en quelques chiffres quatre sites de formation développant 25 000 m² de plateaux techniques animés par 220 collaborateurs, 2 000 entreprises partenaires, un millier d’alternants (diplômes et certifications), c’est aussi 5 500 stagiaires par an bénéficiant de 300 000 heures de formation. Ce Pôle travaille en partenariat avec l’URCA, l’IFAG, l’ESINE, l’IUT, le CNAM, l’Université de Paris II, WIS et l’EPSI, dans les domaines du management, de l’usinage, de l’informatique, de l’organisation industrielle, de la robotique, de l’électrotechnique, de la chaudronnerie, des matériaux, de la fonderie plasturgie ou encore du technico-commercial… Il intervient en formation initiale comme en formation continue à destination des salariés d’entreprises et des demandeurs d’emploi. L’UIMM est le premier réseau privé de formation technologique industrielle en France.

En visite chez un leader mondial des freins ferroviaires

Le groupe allemand Knorr-Bremse, leader mondial du frein ferroviaire, compte une centaine de filiales dans le monde, dont l’usine aquatintienne, installée depuis 1996, emploie entre 140 et 150 salariés, réalise un chiffre d’affaires 2021 de 66,2 M€ en hausse de 4,6% sur un an et de 11,6% sur les quatre dernières années. Lequel chiffre d’affaires est réalisé à près de 90% auprès de ses clients français et le solde vers l’Union Européenne et le monde, notamment vers l’Afrique francophone. A 93% l’activité de la filiale de Tinqueux concerne les systèmes de freinage, 5% la fabrication de portes et 2% la climatisation. Si le développement de l’activité de l’établissement marnais se déroule lentement mais sûrement, ses managers, comme d’autres dans l’industrie, travaillent à l’obtention d’une meilleure image de ce secteur, d’où cette entière adhésion et ce partenariat avec les Semaines de l’Industrie.

Faire carrière chez Knorr-Bremse

« Que l’industrie soit perçue plus positivement. » C’est aussi dans la mission de Directrice des Ressources Humaine de Stéphanie Duminy qui n’hésite pas à dépoussiérer l’image obsolète d’un métier aux mains sales : « Je crois qu’il faut expliquer aux jeunes que faire carrière dans l’industrie est largement possible, du bas de l’échelle au sommet ». L’industrie au travers des crises ? « Nous avons toujours autant de difficultés à recruter. L’industrie manque toujours d’attractivité, même si l’image du secteur évolue bien et que d’autres secteurs sont beaucoup plus en souffrance à ce niveau. Sans édulcorer les critères de recrutement, nous cherchons des potentiels susceptibles de réussir avec nos formations en interne. L’envie de travailler avec nous est prise en considération. Les exemples de réussite sur ce critère d’embauche son nombreux dans notre entreprise ».


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Son appréciation des semaines de l’industrie ? « C’est une excellente initiative à laquelle nous participons au maximum ». Les filles dans l’industrie ? « Pas assez hélas. Nous n’avons qu’une seule stagiaire en atelier. Une partie du constat appartient à l’éducation. La structure familiale joue un rôle prépondérant. Je regrette que les candidatures féminines demeurent atypiques ». Les faits sont têtus, sur la photo de groupe des élèves en visite chez Knorr-Bremse : trois filles sur la vingtaine de participants.

Une stagiaire ingénieure qui a toujours rêvé d’industrie

Siham Idtaleb
Siham Idtaleb est apprentie ingénieure en mécanique génie industriel, en alternance chez Knorr-Bremse. (Crédit : G. Delenclos)

Siham Idtaleb est apprentie ingénieure en mécanique génie industriel, en alternance chez Knorr-Bremse. Elève de l’EISINe de Reims, l’Ecole d’Ingénieurs en Sciences Industrielles et Numérique, elle avoue une passion pour l’industrie, depuis son adolescence au Maroc, et plus particulièrement pour la mécanique et l’électronique. Elle est donc quinze jours dans son école et quinze jours chez Knorr-Bremse, entreprise dans laquelle elle travaille sur des projets de freinage et sécurité. Son jugement sur l’entreprise : « Un bon accueil et une bonne ambiance ». Une fille dans l’industrie ? « Si tu fais de ton mieux, tu es bien considérée. On ne m’a jamais objecté que je suis une fille ». Son amour pour l’industrie ? « Mes parents sont très loin de ce milieu. C’est la mécanique qui m’a toujours intéressée, depuis mes années au collège ».

Il lui reste trois années d’étude à Reims. Elle vise une carrière d’ingénieur en mécanique et méthode. Et quand on insiste sur son parcours, la question du genre vole en éclats : « Si on aime un métier, être une fille ou un garçon importe peu. C’est une question à ne pas poser. Chez Knorr-Bremse, on ne m’a jamais fait cette remarque ».