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L’UIMM veut être une force de propositions

Ardennes. Les responsables de l’UIMM ciblent les actions pouvant être mises en place dans le cadre des dispositifs gouvernementaux en faveur des Ardennes.

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(Crédit : Freepik)

« Si la conjoncture économique a été faste ces dernières années après la période Covid, on assiste en ce début d’année à un ralentissement des enregistrements de commandes dans tous les secteurs d’activités, du fait de l’économie mondiale. Mais le retard important pris par nos donneurs d’ordre permettra des volumes d’affaires soutenus. On devrait donc passer d’une suractivité à quelque chose de plus normal et stable », souligne Nicolas Grosdidier, président du comité « Ardennes » de l’UIMM.

Suite à une enquête réalisée auprès des adhérents, le directeur Sébastien Guenet rappelle les défis des PME locales pour l’exercice 2023. En premier lieu, la multiplication par trois des fournitures cumulées de gaz et d’électricité après déduction des aides de l’Etat, ce qui aura un impact sur les marges d’exploitation et les projets d’investissements. Les entreprises peinant à répercuter les hausses des prix des matières premières et leurs difficultés de livraison en raison de la concurrence étrangère, une récession reste à craindre.

Enfin, les difficultés chroniques de recrutement chroniques perdurent. Quels que soit les métiers (électromécanicien, maintenancier, soudeur, chaudronnier, usineur…), deux-tiers des entreprises peinent à trouver les profils recherchés alors que 60 % d’entre elles ont des besoins.

Projections sur l’avenir

Les responsables de l’UIMM ont donc acté l’intérêt manifesté par l’Etat à travers deux dispositifs : l’industrie verte et le « Rebond industriel » mis en place dans un département comptant 21% d’emplois privés industriels et une balance commerciale excédentaire de 810 millions d’euros. « Nous sommes bien fléchés au niveau national, il va maintenant falloir être actifs, identifier des projets, et être avant-gardistes pour devenir une terre d’accueil et d’expérimentations à un moment où l’Etat redécouvre la nécessité d’avoir une industrie forte » souligne Sébastien Guenet.

S’agissant de la première démarche, l’UIMM propose quelques axes de réflexions à Bruno Le Maire : la valorisation des chaleurs fatales et des déchets, la régénération des matières devenues déchets (sable de fonderie, matériaux métalliques), la transformation des outils de production utilisant les énergies fossiles par des process se servant de l’énergie décarbonée (substitution des fours de traitement thermique gaz par des fours électriques, par exemple).


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Dans le cadre de ce véritable projet de territoire, l’UIMM ambitionne de créer un Institut de l’Industrie Durable pour disposer de moyens expérimentaux en grandeur réelle afin d’investiguer toutes les technologies de décarbonation et de recyclage. L’organisme entend aussi déployer une démarche d’Ecologie Industrielle Territorialisée (EIT) dans la métallurgie avec l’aide de l’ADEME en accompagnant les circuits courts industriels et en optimisant la valorisation des coproduits (chaleurs, chutes, copeaux, sable…).

L’UIMM propose par ailleurs des cursus de formation bac +5 formant à de nouveaux métiers comme éco-énergéticiens et managers de l’environnement. « Autant de pistes qui nécessiteront des accompagnements publics à l’investissement ». Les dirigeants de l’UIMM rappellent l’émergence d’un pôle d’activité « développement industriel » chargé d’accompagner les entreprises dans leur croissance en leur offrant une veille permanente et en les informant sur différentes aides et dispositifs.

Trois clubs spécifiques ont aussi vu le jour : « Santé, Sécurité Energie Environnement » pour conseiller les entreprises sur ces volets ; « Responsabilité Sociétale et Environnementale » qui déploie une démarche RSE demandée par les grands donneurs d’ordre et pour lequel l’UIMM a développé son propre référentiel, et enfin « Qualité Excellence Opérationnelle » dont l’objectif est d’informer les dirigeants dans le déploiement de certifications et de démarches Lean Management.