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Vœux 2023 des chambres consulaires et des organisations patronales

Vœux interconsulaires. Les entreprises de proximité, l’artisanat, la CCI, la CPME et le Medef ont associé leurs voix pour présenter leurs vœux au monde économique du département de la Marne.

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L'option chorale des vœux 2023
Salle comble pour l’option chorale des vœux 2023 des chambres consulaires et des organisations patronales de la Marne. (Crédit : DR)

Riccardo Agnesina, Confédération des PME, Christian Blanckaert, Entreprises de Proximité, Dominique Hautem, Chambre de Métiers et de l’Artisanat, Damien Sionneau, Medef et François Gomariz, Chambre de Commerce et d’Industrie, les Présidents marnais des chambres consulaires et des organisations patronales ont présenté au monde économique de la Marne des vœux 2023, aussi synthétiques qu’enlevés, avec une option chorale initiée par la CCI de la Marne en Champagne.

Dans un bref bilan, les intervenants ont jugé l’année économique 2022, dans un contexte de crise après Covid et de conséquences néfastes du conflit de guerre en Ukraine, plutôt satisfaisante avec çà et là des bons points et des bémols. Des marges réduites, même avec des fournisseurs compréhensifs pour Riccardo Agnesina, un fond de l’air hostile à la consommation pour Christian Blanckaert, des bons carnets de commandes, mais des réticences dans la répercussion de l’augmentation des coûts pour Dominique Hautem, un bilan trop précoce dans une industrie du bâtiment qui pilote à long terme, mais qui bénéficie des carnets de la commande publique liée à la lutte contre les « passoires énergétiques » pour Damien Sionneau…

Un Gouvernement moins technocratique

Plus étoffées, mais c’est bien le sens d’une cérémonie de vœux, les perspectives 2023 ont présenté quelques points communs d’un intervenant à un autre : le souhait de voir simplifiées les démarches administratives pour les entreprises (« on perd du temps dans la paperasse ») de pouvoir constater un Gouvernement (« moins technocratique ») en matière législative, et surtout la fin de l’imbroglio énergétique « une affaire européenne et mondiale » et le retour aux justes prix entre fournisseurs et entrepreneurs.

L’option chorale ne masque pas les différences de points de vue ou des vœux plus particuliers que d’autres. C’est ainsi que Riccardo Agnesina réclame une simplification administrative des seuils de salariés, requis pour certaines aides, et d’arrêter leurs effets injustes, avant d’insister sur l’exigence urgente d’une politique Responsabilité Sociale des Entreprises : « La reporter sera trop tard, l’avoir déjà adoptée est un gage de réussite pour les décennies à venir ». Autre impératif : « Ouvrir l’entreprise aux jeunes et bien former ses salariés ».

Des règles du jeu plus stables

Trop de paramètres ingérables et « trop de changements de règles en cours de partie » pour Christian Blanckaert qui souligne cependant que « le Gouvernement a bien fait les choses pour les petites entreprises en matière d’énergie ». Priorité à la main d’œuvre pour Dominique Hautem qui déplore la dévalorisation encore tenace du travail manuel : « Parce qu’il peut mener jusqu’à des diplômes d’ingénieur, il faut faire entrer l’artisanat dans les collèges et les lycées ». Pour celui qui considère le lundi comme le plus beau jour de la semaine, il faut que l’artisan ajoute à son savoir-faire l’incontournable faire savoir.


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Damien Sionneau en appelle à un peu plus de sérénité entre le Gouvernement et les entreprises. Le Medef, rappelle-t-il, n’est pas le syndicat patronal des grosses entreprises, mais aussi celui des plus modestes. Une idée à dépoussiérer. Le Président marnais insiste sur le rôle du chef d’entreprise : « Transmettre ne suffit pas. Il faut apprendre à apprendre ». Iconoclaste, il conclut : « On a galvaudé la formation professionnelle en donnant la priorité, voire l’essentiel, à la formation des chômeurs. Nos entreprises ont besoin de former tout leur personnel, y compris leurs seniors ».

Le soutien sans faille de la CCI

En conclusion, François Gomariz voit en 2022 une année plutôt favorable au monde économique marnais et estime qu’il existe des raisons d’espérer pour 2023. Pour la CCI de la Marne en Champagne, les chantiers, dès cette année et pour plus tard, ne manquent pas. Il cite, pour les deux plus gros : le rapprochement avec la CCI des Ardennes et le futur campus de Neoma, sur le Port Colbert de Reims.

Sur le premier sujet, François Gomariz estime à l’automne 2023 la fusion des deux CCI, un phénomène qui a déjà concerné Reims et Epernay, Reims et Châlons-en-Champagne, Sedan et Charleville-Mézières, la Haute-Marne et la Meuse. Sur le second sujet, les travaux du nouveau campus Neoma devraient démarrer en avril et être terminés pour la rentrée scolaire 2025. L’investissement est estimé à 110 M€ et la capacité d’accueil devrait passer de 4 300 à 4 700 étudiants.

Au terme de l’évocation de ces deux projets, François Gomariz a redit l’engagement sans faille de la CCI aux côtés des entreprises et sa confiance personnelle en l’avenir du monde économique marnais.