L’entreprise Yanmar présente son pulvérisateur 100% autonome
Champagne. On connait les robots viticoles des sociétés Vitibot et Exxact Robotics. Voilà que Yanmar, entreprise japonaise aux 21 000 employés, lance aussi un robot 100% autonome mais cette fois-ci, en version pulvérisateur.
Son nom de code : le YV01, pour Yanmar Vineyard 1ère version. Présenté pour la première fois officiellement au VITeff en 2021, le robot pulvérisateur 100% autonome de Yanmar a commencé sa commercialisation l’année dernière au salon Viti-Vini d’Épernay.
Le choix de se lancer sur la pulvérisation a été dicté par une volonté et une demande des viticulteurs d’avoir plus de sécurité dans le travail de coteaux à fortes pentes.
« L’idée de la conception a émergé il y a un peu plus de cinq ans. Les prototypes ainsi que les premiers tests ont été effectués au Japon, puis dans le vignoble champenois », indique Jean-Benoît Bourlon, responsable commercial pour Yanmar Vineyard Solutions.
« L’objectif du robot est de soulager les viticulteurs des tâches fastidieuses dans les vignobles et d’améliorer la productivité, la rentabilité et la sécurité », poursuit-il. Ainsi, le YV01 peut grimper des pentes à 45% et franchir des dévers de 20%, « garantie constructeur ».
4 KM/H de vitesse moyenne
Concernant ses caractéristiques, le robot peut contenir 200 litres de produit de pulvérisation pour traiter un hectare de vignes en deux heures de temps, « avec une autonomie de quatre heures en moyenne ». Non électrique, le robot fonctionne à l’énergie thermique, à l’essence avec un moteur de 25 ch lui permettant d’avancer à une moyenne de 4 km/h.
Robot « innovant et techniquement avancé », sa technologie s’appuie sur le savoirfaire d’une entreprise fondée en 1912 et spécialisée dans les motorisations notamment de bateaux et tracteurs.
« Le fondateur de Yanmar, Magokichi Yamaoka est à l’origine de la miniaturisation du moteur diesel qui a ensuite entrainé son utilisation pour tout un panel de machines et de véhicules. » Le groupe aux 21 000 employés est présent dans 112 pays et est valorisé à 7,5 Mds de Yen. Le robot, d’un poids de 1 080 kg à vide et de 1 300 kg à plein, peut se transporter sur un véhicule de 3,5 tonnes. Mais avec un tel poids, qu’en est-il du tassement des sols ?
« Avec 750 kilos de chaque côté, sur 1,30 mètre de ligne au sol, on ne peut pas dire qu’il n’y a aucun tassement mais il est limité au maximum », relève Jean-Benoît Bourlon. Le YV01 se gère de manière automatique par GPS, « avec une précision à 2,5 cm » sur application mobile et sur un site internet.
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Toutes les données sont saisies et cartographiées permettant une utilisation simple, ne nécessitant qu’une journée de formation, dispensée par les techniciens distributeurs, eux-mêmes formés par des techniciens Yanmar.
La technologie utilisée est celle de la technologie électrostatique déjà largement utilisée dans le domaine de l’arboriculture, garantissant une couverture optimum de surface, en créant un champ magnétique de gouttelettes pulvérisées à une vitesse de 200 km/h.
Utilisable sur des rangs larges et semilarges, le YV01 est désormais vendu et entretenu par Yanmar Vineyard Solutions SAS, nouvelle société du groupe Yanmar en France et mis en vente grâce à un réseau de distributeurs en Champagne (Ravillon, les établissements Publier, le groupe TSM Mat’vert et les établissements Basset dans l’Aube), mais aussi en Bourgogne et dans le Bordelais, bientôt également dans le Jura et dans la région des vins de Savoie, avant d’étendre le réseau à d’autres régions viticoles européennes. En Champagne, le CIVC l’a déjà testé et l’entreprise vient de nouer un partenariat avec la Maison de champagne aux 1 150 ha de vignoble, Moët & Chandon.
Bientôt un robot du travail de sol
Continuant sur sa dynamique, Yanmar travaille déjà sur une adaptation de sa machine au travail du sol, pour une commercialisation en 2024. « Les rampes de pulvérisation sont démontables et c’est à cette endroit là que viendraient prendre place les outils adaptés pour le travail du sol.
Le but est de dire aux viticulteurs, ‘‘ vous n’avez pas besoin de racheter une nouvelle machine pour travailler le sol de manière autonome, vous pouvez l’adapter ’’ », fait savoir Jean-Benoît Bourlon.
Et pour cause, un robot coûte tout de même, 108 930 € HT. « Livrable sous un mois », les six modèles présentés par l’entreprise japonaise sont déjà tous vendus et sept nouvelles unités vont être livrées. « Nous travaillons d’ores et déjà sur des modèles à moteurs électriques ou hydrogène », annonce le responsable vente, démontrant ainsi « la puissance de frappe » d’un tel constructeur.