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Jeunes Agriculteurs aubois : « Il faut rester positif »

Agriculture. La Fête des Jeunes Agriculteurs de l’Aube a accueilli 5 500 personnes, comme un témoignage de soutien de la société à un secteur affecté.

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Photo des moissonneuses customisées pour la course
Les moissonneuses customisées pour la course, rendez-vous culte de la Fête des JA. (Crédit : MBP)

Sous la canicule l’an dernier, la Fête de l’Agriculture des Jeunes Agriculteurs de l’Aube a dû composer avec le froid et la pluie incessante cette année. Une météo maussade, à l’image de la moisson et de l’année écoulée pour le monde agricole (voir article).

« Les 250 Jeunes de l’association auboise, installés ou non, veulent défendre les métiers de l’agriculture et leur avenir », souligne Romain Benoist, leur président. Ils ont ainsi montré leur force de mobilisation et leur persévérance pour préparer et animer les 40 ans de leur fête de l’agriculture. Une organisation encadrée cette année par la section d’Orvilliers-Saint-Julien qui accueillait la fête, avec Romain Payen, son responsable.

Plus de 5 500 personnes ont bravé la boue et la pluie le dimanche 18 août, journée ouverte au public et surtout aux familles. Les champs ont laissé place aux attractions, aux spectacles, aux concerts, courses de moissonneuses, démonstrations de chiens de troupeaux, tir à l’arc sans oublier les produits locaux pour la restauration. Les stands professionnels et notamment de machines agricoles trônaient aussi dès l’entrée sur le site comme pour planter le décor.

« C’est une année très compliquée. Il y a des situations très graves dans le département, il faut que toutes les organisations soient à côtés d’eux pour les accompagner et rester positif », souligne Alain Boulard, président de la Chambre d’Agriculture de l’Aube. Revenant sur sa mandature qui prend fin début 2025, « la mission est de remettre l’agriculture et la société en phase et cet évènement est un des plus importants pour reconnecter l’agriculture à la société ».

Des manifestations agricoles pour la rentrée

Benoît Leveque, président de la FDSEA du département, donne le ton de la rentrée syndicale. « Le mal-être paysan n’est pas seulement départemental, il est aussi national. Il est grand temps que nous ayons un gouvernement. C’est inadmissible, nous devons avoir des réponses. Nous avions de grands espoirs après les manifestations de l’an dernier. Or, nos questions sont sans réponse depuis le mois de février. Le flou politique ajoute aux problèmes du mal-être paysan. Je peux assurer qu’au mois de septembre, si rien n’a bougé, nous allons ressortir et un certain nombre d’agriculteurs n’ont plus rien à perdre ». La préfète de l’Aube Cécile Dindar souligne la qualité de la fête malgré cette année aléatoire avec des travaux interrompus et une météo qui affecte tous les secteurs de l’agriculture.

« C’est d’autant plus nécessaire de montrer l’entraide et la mobilisation entre professionnels. Vous pouvez compter sur les services de l’État pour continuer de travailler sur tous les sujets. La rentrée sera chargée avec la priorité d’aider les agriculteurs qui sont dans la détresse. L’agriculture auboise est forte et résiliente et, même dans les moments difficiles, elle sait donner à voir ses différents visages et ses innovations ».

Pas d’animaux de la ferme à Orvilliers-Saint-Julien. Comme pour ajouter aux tensions, l’épidémie de FCO-3 Bovine a débuté dans la Marne. Seul un troupeau de moutons issus du même élevage et de la même ferme était présents à Orvilliers-Saint-Julien pour les démonstrations de chien de troupeau. Une épidémie à ne pas négliger pour Alain Boulard. « Il faut être sérieux et vacciner. La FCO peut générer 20 à 30 % de perte. Les mesures de protections sanitaires sont désormais étendues à l’Aube ».