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Garnica, une implantation bien déroulée

Industrie. Le fabricant de contreplaqué de peuplier lance son activité industrielle dans sa nouvelle usine auboise.

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Garnica, une implantation bien déroulée
Pierre Dhorne explique à la préfète de l’Aube, Cécile Dindar, les objectifs de l’usine Garnica de Troyes. (Crédit : P. Rémy)

L’aventure industrielle lancée en Espagne par la famille de Pedro Garnica, actuel dirigeant de l’entreprise, se poursuit aujourd’hui dans l’Aube. Plus précisément sur la zone d’activité du parc du Grand Troyes, où une usine flambant neuve a commencé à dérouler les premiers billots de peuplier voici quelques semaines. C’est le septième site industriel – le second en France – du leader du contreplaqué de peupliers. C’est aussi une usine ultramoderne, dotée d’équipements dernier cri, qui affiche les plus grandes ambitions. « Nous avons commencé par une ligne de déroulage avec une cinquantaine de personnes à la fin de l’année, et nous allons monter en puissance pour ajouter ensuite des équipements de séchage et de fabrication de contreplaqué de peupliers mais aussi d’autres essences », indique Pierre Dhorne, directeur de l’usine auboise. À terme, ce seront bien 300 personnes qui travailleront sur le site aubois de Garnica.

« La capacité à trouver des ressources humaines dont nous avions besoin a pesé dans la balance au moment du choix final », rappelle-t-il. Quatre sites étaient pressentis, deux dans l’Aube (Troyes et Arcis-sur-Aube), un dans la Marne (Châlons) et un dans l’Aisne (Saint-Quentin). Finalement, c’est le bassin de vie le plus important qui sera l’heureux élu, fort d’une population plus importante, d’une tradition industrielle et une proximité avec la matière première, le peuplier. La première phase de l’implantation de Garnica dans l’Aube s’est déroulée comme prévu. Un premier bâtiment de 4 000 m² (sur les 40 000 m² prévus à terme) est entré en fonction et une ligne automatisée de déroulage sera entièrement opérationnelle à la fin de l’année.


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Déjà 17 millions d’euros ont été investis pour cette partie. En faisant visiter la nouvelle usine à Cécile Dindar, préfète de l’Aube, le directeur de Garnica souligne qu’un autre aspect stratégique du projet, l’approvisionnement en peupliers, est sur les bons rails. À terme, l’usine auboise consommera 300 000 m³ de peupliers par an. Il faut rappeler qu’actuellement 20 % des peupliers français sont exportés en bois ronds, notamment vers l’Italie. D’autre part, l’effort de replantation commence à payer. Dans les années 1990, deux millions de peupliers étaient plantés chaque année en France, et seulement 500 000 en 2014. La perspective de nouveaux débouchés a fait remonter la courbe à un million par an désormais.

Un catalyseur pour la filière

« Nous poursuivons l’effort, nous allons proposer un service clé en main de plantation et de gestion avec des partenaires financiers en garantissant un prix final », poursuit Pierre Dhorne. Une formule qui pourrait séduire aussi bien des agriculteurs, de petits propriétaires forestiers ou encore des communes. Une partie des 20 hectares du site est déjà bien remplie de troncs de peupliers, prêts à être déroulés. Les besoins sont importants au rythme de 15 secondes seulement pour chaque opération de déroulement. C’est donc tout un écosystème qui se met progressivement en place, dont l’arrivée de Garnica sera le catalyseur. Une ambition clairement affichée pour un industriel dont l’activité est en progression constante.

Avec un chiffre d’affaires de 350 millions d’euros et 1 200 salariés, le groupe familial espagnol exporte 93 % de sa production dans toute l’Europe où le contreplaqué de peuplier est très utilisé par les constructeurs de caravanes. Actuellement, plus de 70 % des caravanes en circulation en Europe contiennent du contreplaqué Garnica. Aux États-Unis le produit est aussi beaucoup utilisé, par exemple, pour la fabrication de cuisines ou encore l’aménagement de bateaux et de yachts.