Eau, énergie, industrie : Petit Bateau montre le cap
Textile. Le ministre de l’Industrie, Roland Lescure était dans les locaux de l’entreprise troyenne qui fête ses 130 ans d’existence.
Petit Bateau fête ses 130 années d’existence. L’aventure industrielle est née en 1893 à Troyes, avec la bonneterie Valton et déjà l’usine Saint-Joseph.
La marque sera déposée plus tard, en 1920 avec l’invention de la fameuse culotte Petit Bateau, une révolution pour l’époque. Un anniversaire qui valait bien la visite à Troyes du ministre délégué à l’Industrie, Roland Lescure.
« Une entreprise très ancrée dans son passé mais qui sait se projeter dans l’avenir sur tous les enjeux du textile durable », fait remarquer le ministre à l’issue de sa visite dans les ateliers troyens. Pour Roland Lescure, la firme auboise est exemplaire à bien des titres.
« Petit Bateau a su faire évoluer son modèle de production en adaptant sans cesse sa fabrication à ce qui se vend bien : ici on est plus près des besoins des consommateurs en faisant quasiment du sur-mesure », analyse-t-il.
Un mode de fonctionnement à l’opposé de ceux des grandes enseignes de vêtements qui ferment leurs portes à tour de rôle depuis quelques mois. Le modèle économique et industriel de Petit Bateau fait aujourd’hui la différence et permet à l’entreprise de préparer l’avenir.
Exemple avec un investissement soutenu par France Relance, l’acquisition d’une grande machine d’impression numérique textile qui permet la mise en place d’une production à la demande et d’être plus réactif.
En clair, Petit Bateau n’a plus besoin de produire autant de stocks de ses collections avant saison et peut concentrer sa production sur les modèles qui se vendent le mieux grâce à la réactivité de son outil industriel.
Le textile durable
Autre projet soutenu par France Relance, un investissement de 5 millions d’euros, dont 1,3 million de subventions, pour aller plus loin dans la décarbonation de ses activités et dans les économies d’énergie et d’eau.
Petit Bateau a déjà diminué sa consommation d’eau de 40 % ces cinq dernières années et prévoit d’être quasiment autonome à l’horizon 2030 grâce à des machines plus sobres, le recyclage et la récupération d’eaux pluviales. Dans le même esprit de réduction d’empreinte carbone, de nouveaux procédés sont testés.
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« Nous travaillons sur les nouvelles matières comme le mélange coton-lin et coton-chanvre pour augmenter la part de ressources locales ainsi que le coton recyclé à 50 % qui est un enjeu important également », indique Jean-Marc Guillemet, directeur des opérations de Petit Bateau. L’entreprise va de l’avant et continue de recruter.
« Nous avons depuis 2017 notre propre école de formation en interne où nous formons des personnes en reconversion professionnelle ou éloignées de l’emploi », poursuit Jean-Marc Guillemet.
L’entreprise réalise 50 % de son chiffre d’affaires de 270 millions d’euros sur le marché français, mais la marque est aussi très populaire au Japon, premier débouché à l’export, ou encore en Italie.
Petit Bateau, c’est aussi 2 600 salariés dans le monde, dont 1300 en France. Dans l’Aube, plus de 600 personnes travaillent pour la marque, soit dans l’usine Saint-Joseph, soit sur la plateforme d’expéditions du Parc logistique de l’Aube.
« La filière textile dans l’Aube, c’est 3 400 personnes, des fleurons historiques comme Lacoste et Petit Bateau, et une quinzaine de PME, c’est un collectif qui sait travailler ensemble autour des problématiques transverses », indique aussi Denis Arnoult, le président de l’Union des Industries Textile Champagne-Ardenne.