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Dream Energy anticipe l’électromobilité de demain

Énergie. À Laon (Aisne), la filiale du groupe français Artea va implanter, l’an prochain, une station de « superchargeurs » innovante, tant par son business model que dans l’offre de services proposée.

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Dream Energy anticipe l'électromobilité de demain
À Laon, dans la zone Rousseau, Dream Energy va investir plus d’un million d’euros dans l’implantation d’une station-service « nouvelle génération » de bornes de « superchargeurs » pour véhicules électriques. (Crédit : S. Bourdier)

À l’échelle économique et industrielle, la mobilité électrique n’en est qu’à ses prémices, d’aucuns diront à ses balbutiements, pourtant certains opérateurs de la recharge semblent avoir pris une longueur d’avance quand d’autres proposent une solution minimaliste et court-termiste. À Laon, Dream Energy vient de signer avec la municipalité la promesse de vente pour 100 000 euros d’un terrain de 4 000 m2, situé dans la zone Rousseau, afin d’y installer une station de bornes de « superchargeurs ». Après Lesquin (Nord), Vesoul (Haute-Saône), Sofia-Antipolis (Alpes-Maritimes), Fuveau (Bouches-du-Rhône) et bientôt Méreuil (Hautes-Alpes), la filiale détenue à 100 % par la société cotée à la Bourse de Paris, Artea, a donc choisi l’Aisne pour implanter sa sixième structure.

« En 2023 et 2024, nous projetons de développer une centaine de stations dans toute la France, dont une quinzaine dans le Grand Est. La mise en œuvre est longue en raison des procédures administratives et des contraintes techniques de raccordement électrique », précise Nathan Dubois-Stora, directeur du développement de l’entreprise, qui promet un déploiement uniforme sur tout le territoire national. « Nous ne nous interdisons aucun type de site, mais notre vocation première est de nous développer aux abords des petites métropoles, des villes moyennes et des zones périurbaines ou rurales, avec une logique de flux. »


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Dans l’agglomération picarde, l’emplacement retenu pour la construction de cette nouvelle station qui sera dotée, à terme, de 12 points de recharges compatibles avec tous les constructeurs et toutes les puissances, de 160 à 300 kilowatts, coche donc toutes les cases, se situant, à la fois, à proximité d’une zone commerciale, du centre-ville et des axes autoroutiers. « Nous parions sur le long terme et sur la dynamique de l’électromobilité. » Dream Energy va ainsi investir plus d’un million d’euros pour « muscler l’offre de services liée à la recharge ».

En effet, les « électromobilistes » pourront disposer de tout un éventail de propositions lors de la durée nécessaire pour « faire le plein », évaluée entre 20 et 30 minutes selon les modèles. Dans une station-service « nouvelle génération », ils auront la possibilité de se restaurer à l’espace « snacking » intégré au rez-de-chaussée du bâtiment. Au premier étage, une salle de relaxation et de coworking donnant sur une terrasse panoramique sera aménagée afin de les accueillir dans de bonnes conditions, tandis qu’à l’extérieur des tables et des jeux pour enfants vont être installés. « Nous souhaitons, par ailleurs, compléter cette offre par des services d’entretien du véhicule. »

Une énergie verte et locale à la tarification maîtrisée

Au-delà de l’écosystème imaginé par Dream Energy pour convaincre actuels et futurs conducteurs de véhicules électriques, ce qui singularise l’entreprise française, soutenue par la Banque des territoires, c’est le positionnement « vertical » du groupe Artea (105 millions d’euros de chiffres d’affaires l’an dernier). « Nous sommes à la fois opérateur de recharge électrique, producteur et fournisseur d’électricité verte. Artea possède 65 centrales hydrauliques et photovoltaïques implantées dans toute la France. » Un avantage concurrentiel qui lui permet de proposer un prix de 65 centimes du kilowatt-heure, un tarif à la borne garanti lors des deux prochaines années. « Il devrait subir une très légère augmentation de l’ordre de 1 à 2 % due à l’inflation générale sur les prix, mais nos tarifs sont décorrélés du cours global de l’électricité, parce que nous en maîtrisons la production. »

Dans un marché extrêmement volatile et haussier, Dream Energy pourrait donc rapidement tirer son épingle du jeu et séduire des consommateurs dont le pouvoir d’achat est lui, orienté vers la baisse. D’autant qu’en misant sur une électricité 100 % d’origine renouvelable, elle pourrait achever de convaincre les plus réfractaires et, en premier lieu, les collectivités territoriales en quête d’une solution pertinente et durable pour leurs administrés. « Nous travaillons depuis des années à la décarbonation de l’électromobilité pour proposer des solutions « bas carbone » dans les territoires. Nous développons avec certaines collectivités des centrales photovoltaïques. Ce sera peut-être le cas avec la ville de Laon et la communauté d’agglomération », souligne Nathan Dubois-Stora. « Aujourd’hui, proposer des bornes de recharge alimentées par de l’électricité issue de centrales à charbon est un non-sens ! » Dans quelques semaines, Dream Energy devrait, par ailleurs, dévoiler son application mobile destinée à localiser son (futur) réseau de stations-service.