Aube Bedding a toujours du ressort
Industrie. Le fabricant aubois des matelas Simmons et de sofas cherche à recruter et se lance résolument dans l’éco-conception.
Pas question pour le fabricant aubois des célèbres matelas Simmons de s’endormir sur ses lauriers. L’inventeur de la technologie des ressorts ensachés vient de lancer une gamme « R » de matelas éco-conçus produits chez Aube Bedding, à Bar-sur-Aube, et protégés par un brevet. « C’est une démarche d’éco-conception que nous sommes les premiers à pousser aussi loin avec la suppression des mousses de polyuréthane ou encore des ressorts en acier recyclé à 90 % », explique Charles-Henri Déon, PDG du groupe Adova. Spécialisé dans l’équipement du foyer, il compte cinq sites industriels en France et des marques très connues comme Tréca et Simmons pour les matelas. « L’usine de Bar-sur-Aube est spécialisée dans la conception et la fabrication des matelas Simmons mais aussi de sommiers et de sofas », poursuit Éric Noël, directeur du site aubois. De ses vastes ateliers sortent chaque année 180 000 matelas, 80 000 sommiers et 120 000 sofas.
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Une activité assurée par les 255 salariés d’Aube Bedding auxquels s’ajoutent une quinzaine de collaborateurs en support du groupe et permet de générer un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 78 millions d’euros. Le vaste site industriel de Bar-sur-Aube est chargé d’histoire puisqu’on y fabriquait des sièges depuis les années 1920. Aujourd’hui encore, il s’étale sur 24 hectares aux portes de Bar-sur-Aube avec 80 000 m² de bâtiments. En 2019, il avait même été question de construire une nouvelle usine de 22 000 m², plus moderne, mais la crise sanitaire est venue bouleverser tous les plans. « Ce projet a été ajourné et nous avons préféré nous concentrer sur l’outil de travail avec de nouveaux investissements, en clair sur ce qui se passe à l’intérieur des bâtiments », ajoute Charles-Henri Déon.
Priorité à l’outil de production
D’ailleurs, depuis 2020, 3 millions d’euros ont été investis dans de nouveaux équipements pour l’usine auboise, dont 1,7 million cette année. De nouvelles machines très automatisées pour le piquage des matelas ont pris place récemment dans les ateliers. Un équipement technique au service d’un savoir-faire artisanal des équipes de Bar-sur-Aube qui connaissent parfaitement leur métier, avec une moyenne d’ancienneté de 23 ans. L’innovation est également tournée vers l’amélioration des conditions de travail. Par exemple, sur la plateforme logistique qui dessert quotidiennement les magasins But et Conforama, un équipement pour chariot-élévateur a été développé en interne pour éviter le chargement manuel de la quarantaine de camions quittant quotidiennement le site.
« Nous cherchons à recruter sur différents postes d’opérateurs et de cadres, nous avons pour cela des formations en interne », précise Charles-Henri Déon. Un recrutement qui peut être très large, le taux de personnel féminin s’élevant à 54 %. Pour le PDG d’Adova qui a pris ses fonctions juste avant le début de la crise sanitaire, le plus dur est passé et le site d’Aube Bedding a toutes les cartes en main pour se développer. Une fabrication française, des services intégrés de conception et de production, la reconnaissance de la démarche d’éco-conception – le coq vert délivré par Bpifrance et l’Ademe aux entreprises les plus engagées dans la transition écologique-, sont autant d’atouts en main pour poursuivre l’aventure industrielle. L’enjeu est important aussi pour la transmission des savoirs. L’âge moyen du personnel, 51 ans, laisse entrevoir de futurs départs en retraite qu’il faudra bien remplacer en conservant le savoir-faire industriel qui fait la force de l’unité auboise du groupe Adova.