Année record pour la Fondation du Patrimoine
Patrimoine. En Champagne-Ardenne, la Fondation a accompagné plus de 90 nouveaux projets et enregistre des dons en hausse de plus de 50% sur chacun de ses départements d’intervention en 2023.
A l’heure de dresser le bilan de l’année 2023 de la Fondation du Patrimoine en Champagne-Ardenne, Pierre Possémé ne cache pas sa grande satisfaction de voir l’activité de l’association en forte hausse. « 2023 a été une année exceptionnelle en termes de dons sur la région. Nous avons enregistré une augmentation très claire de nos collectes et de notre nombre de projets. Les dons sont en hausse de +40% par rapport à l’année 2022 et nous dépassons déjà le million d’euros de dons alors que l’année n’est pas terminée », explique le délégué régional.
Un excellent cru 2023 qui intervient justement alors que l’inflation pourrait laisser imaginer que les Français seraient tentés de donner moins. Il n’en est rien, bien au contraire. « Nous ne sommes pas touchés par ces difficultés car nos donateurs sont plutôt des particuliers ou des entreprises qui vont aussi être à la recherche de défiscalisation », précise Pierre Possémé. Finalement, les crises ne lèsent pas les projets patrimoniaux, elles auraient, selon Pierre Possémé, presque un effet fédérateur : « Le patrimoine est un liant, il permet d’unir les gens dans les périodes difficiles ».
600 emplois créés ou conservés
Tant mieux pour le patrimoine, et plus largement, pour les territoires impactés par les projets de restauration et tant mieux également pour l’emploi qui sort gagnant de ce constat. Car pour un euro donné à un projet, les retombées économiques s’élèvent à 21 euros, révèle une étude nationale de la Fondation du Patrimoine. Emploi, activités des entreprises locales, hôtellerie et restauration, animation des coeurs de ville, réouverture de visites… les retombées sont multiples et bénéficient aux territoires porteurs de projets.
« Grâce à l’ensemble des projets, ce sont près de 600 emplois qui sont créés ou préservés dans les entreprises », souligne le délégué régional de la Fondation. Le chantier-phare de la rénovation du patrimoine en France, c’est bien évidemment celui de Notre-Dame de Paris. S’il occupe de nombreuses entreprises, il accapare aussi une grande quantité de main d’oeuvre et a permis de mettre la lumière sur certains métiers du bâtiment et de relancer certaines formations.
Pour Pierre Possémé, la formation est justement un des enjeux de la restauration du patrimoine, qui doit attirer de nouveaux jeunes chaque année dans les entreprises. L’autre enjeu est celui d’attirer de plus en plus d’entreprises parmi les mécènes de la Fondation. Dans la Marne et dans l’Aube, deux clubs d’entreprises mécènes du patrimoine regroupent les artisans et les entreprises qui accompagnent la Fondation dans ses projets par des dons mais aussi du mécénat de compétence.
De quoi permettre à la Fondation d’accompagner de plus en plus de projets. Ils étaient 90 en 2023 et devraient être encore très nombreux en 2024 sur les quatre départements de la délégation champardennaise (Marne, Ardennes, Aube, Haute-Marne).
Avec l’UNESCO
Projet monumental des prochaines années dans la Marne, la restauration de la Basilique Saint Remi à Reims s’annonce dantesque. D’une part en raison de la nature de l’édifice romano-gothique, un bijou d’architecture inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, et d’autre part en raison du montant des travaux, estimés à plus de 60 millions d’euros. Un projet qui fera l’objet d’une souscription de la part de la Fondation du Patrimoine dans les prochaines semaines et qui a déjà bénéficié d’un don de 36 000 euros attribué par la Mission Coteaux Maisons et Caves de Champagne présidée par Séverine Couvreur à l’occasion du dîner de gala de la Mission du 20 novembre 2023.