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American Desserts, la croissance placée sous le signe du « bon sens »

Agroalimentaire. Installée à Villers-Cotterêts (Aisne), l’entreprise de production de pâtisseries, telles que cookies, muffins et brownies, a accompagné sa montée en puissance d’une politique générale marquée par une inclination au développement durable.

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American Desserts, la croissance placée sous le signe du « bon sens »
American Desserts (55 salariés et 25 intérimaires) a érigé la qualité et des conditions de vie au travail (QCVT) comme l’un de ses principaux axes stratégiques, ce qui lui permet de connaître un turnover proche de zéro dans un secteur industriel, pourtant, en tension. (Crédit : American Desserts)

Certifiée IFS (International Featured Standard) Food et labellisée PME+ par la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France (FEEF) et Écocert Environnement, l’entreprise du sud de l’Aisne prouve qu’il est possible d’asseoir une activité industrielle en plein essor - un chiffre d’affaires multiplié par six en 12 ans - sur une politique RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) ambitieuse. Spécialisée dans la fabrication de pâtisseries pour les grandes chaînes de restauration rapide et la grande distribution, American Desserts s’est constituée, contrairement à ce que son nom pourrait laisser supposer, un réseau de fournisseurs locaux qu’elle a su fidéliser. « Que ce soit pour la farine, les œufs ou les emballages, nous travaillons au maximum avec des partenaires de proximité et notamment situés dans la région des Hauts-de-France », précise Bruno Roy, dirigeant et actionnaire principal de la société cotterézienne. « Nous nous engageons naturellement sur la durée car notre foi ne s’appuie pas seulement sur le prix. » Garanties sans OGM ni colorant, les recettes des cookies, muffins et autres brownies sont élaborées, par exemple, avec du blé français issu des Moulins du Nord.


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L’obtention du label PME+ a été une manière de formaliser des processus et des axes de développement mis en place progressivement depuis l’arrivée de Bruno Roy à la tête de l’entreprise, en 2010, alors que cette dernière réalisait deux millions d’euros de chiffre d’affaires. « Cette labellisation permet surtout d’enclencher un processus d’amélioration continue. Nous avons dessiné une politique générale d’entreprise qui s’appuie, d’un point de vue assez large, sur une croissance partagée, tant dans sa dimension sociétale, qu’économique et environnementale. » Alors que, d’après les chiffres publiés par Pôle emploi, l’industrie agroalimentaire chercherait à pourvoir plus de 5 000 postes sur l’ensemble de la grande région, American Desserts n’éprouve pas de difficultés particulières de recrutement, même si une dizaine de postes sont actuellement ouverts. « Notre première règle, c’est la fidélisation de nos collaborateurs. Nous avons mis en place l’intéressement au résultat et mis l’accent sur la qualité de vie au travail. Nous bénéficions aussi du bouche-à-oreille lorsque nous sommes en quête de personnel. » Résultat : un turnover qui se situe autour de 2 % seulement.

Soucieuse de son impact territorial

Le dirigeant a fait aussi de l’ouverture de l’entreprise à la société civile l’un de ses axes forts en matière de développement. Établissements scolaires ou socio-éducatifs, missions locales et élus sont invités régulièrement à pousser la porte du site de 3 500 m2 avec le souci de sensibiliser aux métiers de l’industrie. « Il est important d’entretenir des liens étroits avec les réseaux de l’emploi et de participer à la dynamique du territoire. » Sur le plan environnemental, American Desserts suit la même philosophie : proximité et bon sens. Dans les ateliers de fabrication, le « zéro déchet organique » a été hissé au rang de règle d’or.

« Nous nous interdisons de jeter ! » Les pâtisseries « non calibrées » - c’est-à-dire parfaitement comestibles mais ne répondant pas aux standards de ses clients - sont redistribuées au personnel et aux associations caritatives locales, comme les Restos du cœur. Les « erreurs » de recette sont, quant à elles, envoyées dans les unités de méthanisation de la région. L’entreprise planche, par ailleurs, sur un dispositif de limitation de l’utilisation de l’énergie pour la cuisson et la surgélation. « En matière de RSE, avant d’être convaincu sur la forme et les systèmes existants, il faut être convaincu sur le fond », résume Bruno Roy.