Alméa en première ligne face aux difficultés de recrutement
Formation. Plus de 5 000 apprentis, stagiaires et étudiants sont formés chaque année par l’organisme des CCI et CMA en Champagne-Ardenne.
Avec un budget annuel de fonctionnement de 30 millions d’euros et 320 salariés dans ses différentes implantations, Alméa Formations Interpro est une véritable entreprise formant 5 000 stagiaires, apprentis et étudiants sur plus de 25 métiers.
L’association fondée et cogérée par les CCI et CMA territoriales de Champagne-Ardenne joue aussi un rôle important sur un terrain plus social. C’est le cas avec l’École de la 2e chance Champagne-Ardenne, la deuxième en France par son importance, qui permet à des jeunes de 16 à 25 ans sans qualification ni formation d’aller vers le monde de l’emploi. Une formule qui atteint un taux d’insertion de près de 60 % dans les implantations de Châlons, Reims et Chaumont.
Création plus récente, la Digitale Académie a pour vocation de permettre aux étudiants du territoire d’accéder à l’enseignement supérieur grâce à des campus numériques au sein desquels ils sont accompagnés par un « coach ». L’ouverture de la Digitale Académie à Romilly-sur-Seine en septembre dernier a permis au réseau de s’étendre avec déjà Châlons, Charleville et Soissons. « Cela correspond à un véritable besoin dans ces territoires où l’accès à l’enseignement supérieur est freiné par des aspects financiers et de mobilité, mais l’enseignement à distance répond aussi aux problématiques plus personnelles », rappelle Georges Bell, président d’Alméa et vice-président de la CRMA Grand Est en charge de la formation.
Pénurie de serveurs
Si la formation par alternance reste le cœur de métier d’Alméa avec 80 formations proposées dans les métiers de bouche, l’hôtellerie-restauration, les services, la maintenance, la santé, l’animation et le social, la formation continue est une activité qui prend de plus en plus d’importance. Dans le cadre de la formation continue ou encore de la transition professionnelle, Alméa répond aussi aux besoins immédiats des entreprises. Par exemple, une douzaine de groupes de poseurs de panneaux photovoltaïques et d’électriciens ont déjà été formés à Vatry pour répondre à l’explosion des besoins dans ce domaine, et en particulier de l’entreprise Sliceo.
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« Nous avons une cellule d’ingénierie de la formation qui est là pour monter les programmes spécifiques avec les dispositifs existants », souligne Georges Bell. L’apprentissage reste bien entendu l’activité forte d’Alméa, notamment sur son site de Pont-Sainte-Marie. Les formations en boulangerie, pâtisserie et cuisine font aisément le plein de candidats. « La multiplication des concours et des émissions télévisées y font beaucoup », souligne un formateur. Parfois, on constate un engouement pour certaines formations plus difficile à expliquer. C’est le cas en carrosserie-peinture où la promotion de 12 apprentis compte 5 filles, taux record de féminisation jamais atteint dans une profession habituellement réservée aux garçons, signe que les choses évoluent. En revanche, pour les restaurateurs la galère du recrutement de serveur sest loin d’être terminée. « Nous avons des formations avec des débouchés assurés mais nous avons du mal à trouver des candidats », expliquent les responsables de l’établissement pontois.
En cause, les amplitudes horaires et les contraintes d’une profession qui n’attire plus les jeunes. « Pour des chefs d’entreprise, c’est important de venir voir ce qui se passe dans les centres de formation pour mieux cerner les problématiques de recrutement que nous rencontrons et essayer de trouver des solutions », analyse Vincent Mathieu. Le président du Medef Aube est venu avec une délégation de chefs d’entreprise auboise visiter le site d’Alméa de Pont-Sainte-Marie.