Entreprises

Alliances locales Leclerc, la preuve par l’exemple

Consommation. Créées il y a une dizaine d’années, les Alliances locales satisfont les producteurs comme les distributeurs. Et ça fonctionne auprès des consommateurs.

Lecture 6 min
Alliances locales Leclerc, la preuve par l'exemple
Faire France, le lait équitable, la marque présidée par l’Axonais Jean-Luc Pruvot travaille avec une quarantaine de magasins Leclerc de la Scapest. (Crédit : B. Busson)

« C’est un sujet qui rassemble ». Pour Wenceslas Fandre, les Alliances locales font désormais partie intégrante du paysage commercial régional. Le principe ? Favoriser l’approvisionnement des hypermarchés Leclerc par des producteurs partenaires, situés dans un rayon de moins de 100 km. « Ce qui était hier considéré comme une vue de l’esprit ou un accessoire est aujourd’hui complètement une réalité », insiste le responsable de Leclerc Champfleury (Marne). Les Alliances locales consistent donc à tisser des partenariats de proximité entre les adhérents et des producteurs. Une occasion pour les premiers de proposer à leur clientèle des produits locaux et pour les seconds d’accéder à la grande distribution près de chez eux. Régulièrement, la Scapest (centrale d’achats et logistique des magasins E. Leclerc de l’Est) réunit les producteurs d’Alliances locales au cours d’un Grand marché.

L’événement s’est déroulé jeudi 24 novembre dans les locaux châlonnais de la Scapest et a réuni pas moins de 200 acheteurs et représentants de magasins et 250 vendeurs de produits locaux venus de l’Aube, de l’Yonne, de la Champagne, de Lorraine, du Nord et des Ardennes. Dans un grand hall transformé en showroom pour l’occasion, les fournisseurs étaient invités à présenter leurs produits sur le stand de leur magasin partenaire. « L’objectif c’est que les représentants des autres magasins puissent découvrir les produits et les proposer ensuite à leurs clients », précise Wenceslas Fandre. Si, au niveau national, le réseau des Alliances locales Leclerc compte 15 000 partenariats, la Scapest a référencé pas moins de 770 producteurs partenaires sur son secteur, un chiffre en progression de +30% depuis 2019. Et cela plaît au consommateur puisque le marché des Alliances locales représente un chiffre d’affaires de plus de 22 M€ en 2022, soit une progression de +8% en un an.


>LIRE AUSSI : Michel-Edouard Leclerc inaugure le Leclerc de Sedan


Cette initiative de la Scapest permet alors aux producteurs de se faire connaître auprès de davantage de magasins et pourquoi pas, de franchir un palier. « Grâce à ce système, les producteurs vont à la rencontre d’autres magasins et les magasins peuvent « picorer » dans la gamme des producteurs de leurs confrères. Car certains producteurs locaux ont les moyens de devenir régionaux et pourquoi pas nationaux, insiste Wenceslas Fandre. Dans le cadre des Alliances locales on ne parle que du produit. C’est hyper agréable car on revient à ce qui fait l’essence même du commerce : le bon produit, au bon prix, au bon moment ».

Des rapports humains

Alliances locales Leclerc, la preuve par l'exemple
Wenceslas Fandre : « Avec les Alliances locales on revient à ce qui fait l’essence même du commerce ». (Crédit : B. Busson)

Parmi ces 250 producteurs, venus des 11 départements couverts par la Scapest, des producteurs de biscuits, de champagne, de bière, d’œufs, de pâtes, confitures, moutardes, fromages… des centaines de produits locaux à mettre en valeur dans les rayons des hypermarchés Leclerc. A l’image des produits Faire France, le lait équitable. Une marque créée en 2013 qui appartient à plus de 500 éleveurs laitiers répartis sur toute la France, dont le siège est situé à Trélon (59) et présidée par Jean-Luc Pruvot, producteur laitier dans l’Aisne. « Nous produisons le lait mais le consommateur est dans les hypermarchés », souligne-t-il. « Si on ne travaille pas main dans la main ça ne peut pas fonctionner ». Pour le producteur, les échanges avec la grande distribution sont donc incontournables, loin des clichés parfois véhiculés sur les rapports tendus des négociations entre les deux univers.

« En 2021 nous avons vendu 15 millions d’unités (lait, crème…) en grande distribution, un chiffre qui est passé à 16 millions en 2022 », précise le président qui souligne les liens parfois tissés entre producteurs et gérants de magasins, au-delà de l’aspect purement contractuel. « Les Alliances locales c’est avant tout des rapports humains », insiste Jean-Luc Pruvot. Des propos qui illustrent aussi le discours tenu par les dirigeants de la Scapest, convaincus du rapport gagnant-gagnant du principe des Alliances locales. « Nous sommes présents dans une quarantaine d’hypermarchés de la Scapest, ce qui représente environ 10% de nos volumes de ventes ». La grande distribution redevient donc plus que jamais un relais de croissance pour les producteurs locaux et les deux parties s’y retrouvent, comme le souligne Wenceslas Fandre : « En tant qu’hypermarchés, nous allons devoir de plus en plus sécuriser nos approvisionnements, alors pour cela, quoi de mieux que de travailler en local ? ».